Inauguration d'un navire de recherche océanographique et halieutique de pointe au Maroc : 40 ans de coopération en soutien à l'industrie de la pêche en Afrique

2021.03.25

En décembre 2020, le navire de recherche océanographique et halieutique de pointe construit dans un chantier naval de la ville de Tamano, préfecture d'Okayama, avec la coopération de la JICA, a pris la mer pour rejoindre le littoral marocain. Il a accosté à Agadir, son port d'attache, le 14 mars.

Photo

Cérémonie d'inauguration du navire de recherche océanographique et halieutique nouvellement mis en service (48,5 mètres de long et 1 238 tonnes brutes). Le navire construit avec la coopération de la JICA assurera un état des lieux très précis des ressources marines et halieutiques.

Depuis près de 40 ans, la JICA fournit une coopération de grande envergure dans le secteur de la pêche au Maroc. Aujourd'hui, le Maroc joue un rôle moteur pour promouvoir le développement du secteur de la pêche en Afrique, montrant la voie par sa coopération apportée aux autres pays d'Afrique subsaharienne grâce aux connaissances acquises au fil de l'aide de la JICA.

Dans les faits, environ 20 à 30 % de la quantité de poulpe importée au Japon provient du Maroc, tout comme nombre d'autres produits de la pêche très appréciés tels que le thon et le calamar. Le poulpe, qui entre dans la préparation de délicieux «takoyaki» (boulettes de poulpe) et «sashimi», est expédié depuis les lointaines eaux marocaines. Dans ce contexte, le Japon apporte sa coopération au Maroc pour la gestion des ressources halieutiques. Ainsi, la coopération japonaise dynamise l'industrie locale de la pêche, qui en retour contribue à satisfaire les besoins alimentaires quotidiens des Japonais.

Le nouveau navire de recherche sera un atout pour promouvoir la pêche au Maroc et dans les pays voisins

IKEDA Makoto, un expert de la JICA qui travaille avec la division de la stratégie et de la coopération du département de la pêche maritime au Maroc afin de promouvoir l'industrie halieutique, explique : «Au Maroc, qui peut se targuer d'être le premier producteur de poissons de capture en Afrique, près de 95 % des prises proviennent de la pêche côtière et artisanale. À l'instar du Japon, le pays compte un grand nombre de pêcheurs artisanaux».

Outre les enjeux mondiaux de préservation de l'environnement marin et de recherche, et de gestion pour une exploitation durable des ressources halieutiques, le Maroc se concentre actuellement sur ses priorités nationales telles que 1) l'utilisation durable des ressources, 2) l'amélioration de la qualité des produits de la pêche, et 3) la hausse de la compétitivité par la valeur ajoutée. M. Ikeda travaille en partenariat avec les représentants du gouvernement local pour la conduite d'entretiens et la formulation de plans.

«Au Maroc, de nombreux pêcheurs côtiers et artisanaux capturent de petites espèces de poissons pélagiques comme les sardines. Il est très important de suivre en continu l'évolution des ressources et l'état de l'océan car l'abondance de ces espèces fluctue fortement en raison des changements dans l'environnement marin. Étant donné que les poissons n'ont pas de frontières nationales et qu'ils migrent vers les côtes de la Mauritanie et du Sénégal voisins, les études de ce navire de recherche avancé devraient profiter non seulement au Maroc, mais aussi à de nombreux pays d'Afrique de l'Ouest», poursuit M. Ikeda, qui attend beaucoup du nouveau navire de recherche.

Photo

Le nouveau navire de recherche océanographique et halieutique est pourvu des tout derniers équipements en matière de détection des stocks de poissons et de topographie des fonds marins et dispose des technologies les plus avancées pour réduire les nuisances sonores et les vibrations des moteurs et des hélices. (Photo reproduite avec l'aimable autorisation de Mitsui E&S Shipbuilding Co. Ltd.)

Plus de 40 ans de coopération diversifiée forgent de solides liens d'amitié

Le Maroc et le Japon ont une longue histoire de coopération qui remonte à 1979 dans le domaine de la pêche. Depuis lors, la JICA apporte une coopération couvrant tous les aspects de l'industrie de la pêche au Maroc, notamment la fourniture de navires-écoles et de leurs équipements pour former les professionnels de la pêche, la formation technique, la promotion de la pêche côtière et artisanale, le développement d'installations de débarquement du poisson et la recherche sur les ressources halieutiques. Les relations d'amitié entre le Maroc et le Japon se sont tissées au fil de longues années dans le domaine de la pêche.

Photo

Une vente aux enchères dans une installation de débarquement du poisson à Suira Kedima. La JICA a fourni une vaste coopération, allant du développement d'installations de débarquement du poisson et de la promotion de la pêche côtière et artisanale à la recherche et aux études océanographiques. La gestion des ressources halieutiques est un enjeu qui gagne chaque jour en importance.

C'est dans ce cadre que M. Ikeda a pris la relève de l'ancien expert de la JICA. Depuis l'année dernière, il participe à l'élaboration de plans visant à améliorer les sites de débarquement du poisson construites dans le passé avec la coopération de la JICA. Il explique : «Les installations de débarquement du poisson doivent améliorer leur gestion des normes d'hygiène afin qu'elles soient compatibles avec celles en vigueur sur les marchés étrangers, impulser de nouvelles activités économiques telles que le tourisme, et faire face à un nombre d'utilisateurs supérieur aux prévisions réalisées lors de la conception des installations. Nous discutons actuellement de ces questions avec les responsables administratifs du département de la pêche maritime et d'autres parties prenantes dans ce domaine».

Photo

L'installation de débarquement du poisson à Suira Kedima est également équipée de machines à fabriquer de la glace et d'un entrepôt pour le matériel de pêche. Avec la coopération de la JICA, un total de quatre installations de débarquement du poisson ont été construites au Maroc : deux sur le littoral atlantique et deux sur le littoral méditerranéen.

Le Maroc, fer de lance de l'industrie de la pêche en Afrique subsaharienne

Photo

Un programme de formation pour les pays tiers organisé au Maroc accueille des fonctionnaires des pays voisins.

Le Maroc est aujourd'hui le premier pays producteur de poissons de capture en Afrique et il a accumulé une longue expérience en matière de coopération Sud-Sud (Note 1) dans le domaine de la pêche. La JICA apporte en effet son soutien au programme de formation pour les pays tiers (Note 2) au Maroc depuis les années 1990.

Note 1 : Processus selon lequel un pays en développement avec un niveau plus avancé dans un domaine particulier soutient la croissance d'un autre pays en développement.

Note 2 : Programme visant à soutenir l'apprentissage mutuel entre les pays en développement.

M. Ikeda décrit ainsi le potentiel et la capacité de la pêche marocaine :

«J'ai été auparavant affecté à la promotion du secteur de la pêche au Sénégal pendant environ sept ans. À cette époque, j'ai eu l'occasion de discuter avec des administrateurs de la pêche de pays d'Afrique subsaharienne. Plusieurs d'entre eux m'ont alors confié que le programme de formation pour les pays tiers au Maroc avait été une expérience fondatrice pour moderniser le système existant dans leur pays. J'ai senti que la coopération entre le Japon et le Maroc portait ses fruits. De même, lorsque je propose des suggestions aux Marocains, ils les conçoivent comme des pistes à explorer pour trouver des idées innovantes adaptées à la situation réelle sur le terrain. Ils semblent faire preuve d'une grande flexibilité et de beaucoup de créativité. Je suis certain que ces compétences marocaines sont mises à profit pour promouvoir l'industrie de la pêche».

Il ajoute : «La JICA démarre une nouvelle coopération technique au Maroc pour le développement de la conchyliculture et de la culture des algues en mettant l'accent sur la sauvegarde de l'environnement et le développement rural. En raison de l'impact de la COVID-19, nous avons été contraints de coopérer à distance en ligne, ce qui est très frustrant. Nous espérons que la pandémie de coronavirus sera maîtrisée le plus rapidement possible».

Selon l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO), dans certains pays d'Afrique, ainsi qu'au Japon et dans d'autres pays d'Asie, le poisson représente plus de 20 % de la consommation de protéines animales. De la construction du nouveau navire de recherche océanographique et halieutique à la planification des installations de débarquement du poisson entreprise par M. Ikeda, chaque facette de la coopération en matière de pêche enrichit les repas et les économies locales. Ces installations sont profondément liées à l'objectif de préserver les ressources marines et halieutiques et de les utiliser de manière durable.


Sns partage!

  • X (Twitter)
  • linkedIn
Vers la page de liste