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Le projet « École pour tous » : Le Japon favorise l'autonomisation des communautés locales en Afrique à travers l'éducation

30 octobre 2022

Le projet « École pour tous », lancé par le Japon au Niger en 2004 et développé dans neuf pays d'Afrique, vise à inciter les communautés locales à s'impliquer davantage dans l'éducation des enfants. En créant un sentiment d'appropriation, le projet transforme l'idéal d'une éducation de qualité en réalité puisqu'un grand nombre reconnaît l'objectif commun de forger un avenir meilleur pour les enfants.

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Le projet « École pour tous » a débuté au Niger en 2004. Une assemblée générale de la
communauté fut organisée pour discuter du fonctionnement de l'école. (Photo prise au Niger)


L'Agence japonaise de coopération internationale (JICA) soutient les efforts visant une éducation de qualité en Afrique. La huitième édition de la Conférence internationale de Tokyo sur le développement de l'Afrique (TICAD), qui se tient ce mois d'août en Tunisie, sera une excellente opportunité pour discuter de l'éducation en Afrique en vue du développement durable du continent.

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M. Frederick BIRIKORANG, directeur du partenariat et des affiliations au Service d'éducation du Ghana

Au Ghana, où le projet « École pour tous » est en cours, M. Frederick BIRIKORANG, directeur du partenariat et des affiliations au Service d'éducation du Ghana déclare : « L'éducation est un droit humain fondamental et notre Constitution garantit qu'aucun enfant ne doit se voir refuser l'accès à l'éducation ».

Toutefois il ajoute qu'il existe plusieurs facteurs ­ dont certains relèvent de la tradition et d'autres de circonstances particulières ­ qui empêchent les enfants d'aller à l'école. Le projet « École pour tous », qui rassemble les familles et les chefs de communauté en tant que parties prenantes, brise ces barrières au Ghana et dans toute l'Afrique, observe M. Birikorang.

« La plupart des communautés au Ghana estime que l'éducation relève entièrement de la responsabilité du gouvernement central. Mais notre population s'agrandit et les communautés se développent au point que dans certaines régions, le gouvernement ne peut pas intervenir, » poursuit-il. « Le projet « École pour tous » a vraiment fait comprendre aux gens que chacun a un rôle à jouer. Les familles sont heureuses de participer à l'éducation de leurs enfants parce que lorsqu'elles ont leur mot à dire, elles peuvent contribuer. »



Les obstacles à l'éducation

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M. NAKAYAMA Kohei, de Asuka World Consultant qui soutient le projet « École pour tous » de la JICA.

M. NAKAYAMA Kohei, de Asuka World Consultant qui soutient le projet « École pour tous » de la JICA au Ghana, note que l'accès à l'éducation en Afrique s'est amélioré depuis la fin des années 1990 avec la construction d'infrastructures telles que des écoles et des routes.

Cependant, la qualité de l'éducation n'a pas pu être maintenue.

Ceci a engendré ce que l'on peut décrire comme une « crise de l'enseignement » en particulier dans les pays subsahariens, observe M. Nakayama, en citant des études qui montrent que même si au moins 80 pour cent des enfants africains sont inscrits à l'école, ils savent à peine lire, écrire et compter.

M. Nakayama et M. Birikorang observent tous deux qu'en Afrique, les parents demandent souvent à leurs enfants de manquer l'école pour gagner de l'argent afin de subvenir aux besoins de la famille. L'inégalité des genres traditionnelle a également créé des mentalités selon lesquelles les filles plus âgées doivent rester à la maison pour s'occuper de leurs frères et sœurs plus jeunes. Dans certains pays comme le Ghana, les mariages précoces demeurent un problème, même si la situation s'est améliorée au cours des dernières années.

Il existe également un manque d'infrastructures de transport et certains enfants ne sont pas motivés pour aller à l'école car ils doivent marcher plusieurs kilomètres. Des problèmes de criminalité et de sécurité constituent également des obstacles et créent un climat de peur et de crainte des agressions.

L'objectif visé par le projet « École pour tous », souligne M. Nakayama est de permettre aux communautés de sortir de cette spirale en adoptant une approche globale de l'éducation. Une approche serrée ­ visant uniquement à améliorer les infrastructures ou la qualité de l'éducation ­ aurait moins d'impact.


Les communautés qui se chargent de la gestion d'école

Le projet « École pour tous » est un effort de collaboration auquel participent les parents, les enseignants et les leaders d'opinion locaux, qui forment les Comités de gestion des établissements scolaires (COGES) travaillant étroitement avec les ministères de l'Éducation de leur pays. Parallèlement, la JICA fournit des conseils et une assistance technique en fonction des besoins particuliers de chaque gouvernement et de leurs COGES.

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Partage des résultats de l'évaluation de base durant l'assemblée générale avec la communauté

Pour chaque COGES, la JICA commence par une évaluation de base pour identifier les besoins de chaque communauté. La JICA supervise ensuite un cycle PDCA (planifier-faire-vérifier-agir) dans le cadre duquel les parties prenantes peuvent suggérer des idées réalisables pour résoudre ces problèmes et agir en conséquence.

M. Birikorang, soulignant cette approche ascendante, déclare : « Le projet ‘' École pour tous ‘' mobilise les communautés et leur permet d'apprécier les rôles et fonctions en termes d'éducation pour faciliter l'accès de leurs enfants aux écoles. Ainsi, la qualité de l'enseignement est améliorée. Sinon, s'ils attendent que les ressources du ministère de l'Éducation viennent à eux, cela peut prendre beaucoup de temps ».

Ainsi, le projet « École pour tous » revêt des dimensions différentes selon les pays. Au début du projet, les COGES au Niger se sont regroupés pour construire des salles de classe aux toits de paille et acheter des manuels et des fournitures scolaires. À Madagascar, un programme communautaire collaboratif de repas scolaires a été créé en 2017 pour s'assurer que les élèves sont bien nourris même lorsque les récoltes sont mauvaises.

Au Ghana, il existe certains cas où les communautés demandent à de jeunes alphabètes qui ont au moins un niveau d'éducation secondaire d'enseigner aux enfants qui ne peuvent pas aller à l'école. « Les parents peuvent se faire aider par leurs enfants le matin, mais à 15 h 00, ils doivent les amener dans un centre scolaire pour apprendre la lecture et le calcul, » précise M. Birikorang.

Mû par cet enthousiasme et le souhait des communautés d'améliorer l'avenir de leurs enfants, le projet fait avancer la mise en place de cours de rattrapage à travers la participation de la communauté pour augmenter les résultats d'apprentissage.

M. Nakayama, notant qu'une éducation de qualité est l'un des objectifs de développement durable (ODD) des Nations unies, affirme que la TICAD8 peut servir de plate-forme à l'Afrique et au Japon, afin de discuter d'initiatives ou de stratégies pour atteindre cet objectif.

M. Birikorang ajoute : « La TICAD8 nous donnera l'opportunité de renforcer nos partenariats avec la communauté internationale, pour s'assurer que nous pouvons obtenir de meilleures leçons et pratiques qui nous aiderons à améliorer l'éducation en Afrique ».