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Nouvelles du terrain

11 avril 2019

Partenariat avec 35 pays africains pour résoudre le problème des déchets : Vers la création de villes propres et saines

PhotoDes administrateurs africains inspectent la décharge de Koshe en Éthiopie.

Il y a deux ans, plus de 200 personnes ont péri dans l'effondrement d'une montagne de déchets de 50 mètres de haut à Koshe, la plus grande décharge d'Éthiopie située dans la capitale, Addis-Abeba. Le site a depuis entamé un programme de réhabilitation utilisant des techniques d'enfouissement japonaises respectueuses de l'environnement. Au cours d'une inspection du site, des administrateurs africains chargés de la gestion des déchets ont écouté avec une vive attention les explications et posé des questions sur les initiatives japonaises afin de pouvoir les appliquer dans leurs pays.

La visite d'étude de décembre 2018 en Éthiopie été organisée par la Plate-forme africaine des villes propres, une initiative lancée en 2017 par la JICA et le ministère de l'Environnement du Japon, la ville de Yokohama, le Programme des Nations unies pour l'environnement (PNUE) et le Programme des Nations unies pour les établissements humains (ONU-Habitat) pour rassembler des institutions internationales et des gouvernements africains autour du problème des déchets en Afrique.

Ces dernières années, les services de collecte et l'élimination appropriée des déchets n'ont pas suivi la croissance démographique rapide des villes africaines et la gestion des déchets est devenue un enjeu majeur. Conscientes de la nécessité d'un cadre facilitant l'échange de points de vue et d'expériences pour faire face à ces défis, 64 villes membres de 35 pays africains (en mars 2019) utilisent la Plate-forme pour partager des connaissances sur le traitement des déchets et renforcer la coopération visant à créer des villes africaines propres et saines.

Photo35 pays membres participent à la Plate-forme africaine des villes propres.


Formation pratique en Éthiopie sur la méthode Fukuoka, une technique japonaise d'enfouissement des déchets

Yasushi Matsufuji, président de l'organisation à but non lucratif Solid Waste Management Adviser's Network – Fukuoka (et professeur émérite à l'Université de Fukuoka) a effectué une visite guidée de la décharge de Koshe. Il est à l'origine du développement de la méthode Fukuoka, une technique japonaise d'enfouissement des déchets.

Connue pour son système de décharge semi-aérobie, la méthode Fukuoka a été développée conjointement par la ville et l'Université de Fukuoka dans les années 1970. Elle facilite l'entrée de l'air extérieur par des drains de récupération des lixiviats posés en fond de casier. La décomposition des déchets est accélérée par l'activation de micro-organismes sur le lit de déchets, ce qui inhibe l'émission de substances dangereuses telles que le méthane et stabilise la décharge afin d'éviter les effondrements. La méthode, dont la mise en place et la gestion sont peu onéreuses, est applicable dans des pays en développement, c'est pourquoi on considère qu'elle pourrait être largement adoptée.

Yasushi Matsufuji se souvient de la réaction des participants : «Ils m'ont posé des questions sur les types de micro-organismes (dans la décharge), les volumes de gaz et les variations de résultats en fonction des méthodes de construction des canalisations de gaz. Ils m'ont posé des questions pratiques sur les problèmes qu'ils rencontrent au quotidien, car il n'existe pas vraiment de manuel pour gérer une décharge. C'est pourquoi il était très intéressant de se rendre dans la décharge de Koshe, où l'application de la méthode Fukuoka progresse, et de voir comment les participants échangent des informations». Partenaire de longue date de la JICA en tant que conseiller technique sur la gestion des déchets, Yasushi Matsufuji explique : «Le plus important dans le transfert de technologies, c'est la formation du personnel. Pour cela, il faut suivre trois étapes : montrer, faire ensemble et convaincre».

PhotoLes participants à la visite d'étude et Yasushi Matsufuji (au centre) se sont rendus dans la décharge de Koshe pour observer les travaux de réhabilitation réalisés avec la méthode Fukuoka.


PhotoNoi Adzeman Solomon Nuetey, directeur du département chargé de la gestion des déchets de l'assemblée métropolitaine d'Accra, au Ghana


Noi Adzeman Solomon Nuetey, participant à la visite d'étude en Éthiopie, membre de l'assemblée métropolitaine d'Accra, au Ghana, et directeur du département chargé de la gestion des déchets a déclaré : «Ce fut pour moi une expérience extrêmement précieuse d'apprendre directement du professeur Matsufuji la mise en place et la gestion de la méthode Fukuoka». Il estime que les enseignements de la visite, notamment dans une usine de recyclage de bouteilles en plastique cogérée par les secteurs public et privé, seront utiles pour résoudre les problèmes de déchets auxquels sont confrontés les villes d'Afrique.

Étude des systèmes de gestion durable des déchets à Yokohama

PhotoDes administrateurs africains observent les points de collecte des déchets.

L'expérience des municipalités japonaises, contraintes de renforcer les mesures de gestion des déchets et de lutte contre la pollution et de mettre en œuvre des initiatives avec les habitants durant une période de forte croissance, est mobilisée pour résoudre les problèmes de gestion des déchets de l'Afrique.

La ville de Yokohama, l'une des partenaires de la Plate-forme africaine des villes propres, a accueilli 13 administrateurs de 11 pays d'Afrique pendant environ un mois, de février à mars de cette année. Les participants se sont familiarisés avec le savoir-faire des gouvernements locaux en matière de gestion des déchets en visitant des usines d'incinération et des sites d'élimination finale des déchets, en observant comment les résidents jettent leurs déchets et en assistant à des cours d'éducation environnementale destinés aux enfants, entre autres activités.


PhotoEnoumodji Kodjo Nabola Bounou, responsable de la division environnementale à la mairie de Lomé, au Togo, trie les déchets lors d'une session de formation à Yokohama.

L'un des participants, Enoumodji Kodjo Nabola Bounou, responsable de la division environnementale à la mairie de Lomé, au Togo, a déclaré : «Grâce à ce programme de formation, j'ai pris conscience que les systèmes de tri et de recyclage sont insuffisants au Togo». Il s'est fixé pour objectif de porter le taux actuel de recyclage de 2 à 20 % d'ici 2023 et a commencé à améliorer les systèmes et établir une base de données sur la gestion des déchets.

Rie Kimura, directrice de la division de la coordination des politiques au sein du bureau du recyclage des ressources et des déchets de la ville de Yokohama, une des partenaires du programme, a appelé ses homologues à aller de l'avant : «Nous espérons que les participants pourront utiliser les diverses initiatives de Yokohama comme modèle pour réfléchir à des méthodes de gestion des déchets adaptées à la situation de leur pays». Elle a également noté qu'en participant à ce programme d'aide à l'Afrique, les administrateurs de Yokohama ont pris conscience du fait que les mécanismes de gestion des déchets qu'ils tiennent pour acquis sont le résultat de nombreuses années d'expérience, et cela a contribué à stimuler la motivation des employés.


Vers la TICAD 7

Une assemblée générale de la Plate-forme africaine des villes propres est également prévue parallèlement à la septième conférence internationale de Tokyo sur le développement de l'Afrique (TICAD 7) qui aura lieu en août prochain à Yokohama. La création avec des volontaires japonais pour la coopération à l'étranger en mission dans des pays africains d'un manuel pour sensibiliser les habitants et promouvoir l'éducation environnementale sera annoncée à cette occasion, entre autres mesures.

À propos des activités menées jusqu'à présent par la Plate-forme, Sei Kondo, directeur de l'équipe de gestion environnementale II du groupe de gestion environnementale au sein du département de l'environnement mondial, déclare : «Nous avons commencé avec 24 pays membres et, en moins d'un an, nous avons accueilli plus de dix nouveaux membres. Grâce à ces progrès, j'ai l'impression que l'intérêt pour la gestion des déchets et les attentes des pays africains à l'égard de la Plate-forme sont de plus en plus élevés». Interrogé sur l'avenir, il reste optimiste : «La Plate-forme est unique car elle établit des liens bilatéraux et permet un apprentissage mutuel entre les pays africains concernés par ce domaine. J'aimerais que la Plate-forme promeuve un double "cycle de connaissance" où les pays et les villes membres créent des opportunités pour collaborer par-delà les frontières et les organisations vers la réalisation de villes propres en Afrique et l'atteinte à terme des ODD».

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