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Nouvelles du terrain

11 juillet 2019

VERS LA TICAD 7 : «L'Afrique et moi» Partie 6 – «Il faut se lancer !» – Leçons apprises des activités des volontaires japonais pour la coopération à l'étranger au Botswana : Yuki Nihei, entraîneur et directeur, club de softball féminin de l'Université Chukyo

PhotoYuki Nihei, entraîneur et directeur, club de softball féminin de l'Université Chukyo

Le 11 mai en Afrique du Sud, lors du tournoi de qualification de softball féminin Afrique des Jeux olympiques de Tokyo, le Botswana a remporté la première place et réussi sa sélection pour les matchs éliminatoires de la zone Europe/Afrique qui auront lieu à la fin juillet aux Pays-Bas. Les compétitions acharnées pour participer aux Jeux olympiques de 2020 suscitent un enthousiasme sans précédent. Afin de soutenir l'équipe nationale féminine très prometteuse du Botswana, les membres du club de softball féminin de l'Université Chukyo se sont rendus en tant que volontaires japonais pour la coopération à l'étranger (JOCV) au Botswana deux fois, en février 2018 et en février de cette année, pour jouer des matchs et offrir un soutien technique.

En juin 2017, la JICA a signé un protocole de coopération de trois ans avec l'Université Chukyo afin de soutenir le sport dans les pays en développement. Pour le sixième article de notre série intitulée VERS LA TICAD 7 : «L'Afrique et moi», nous avons interrogé Yuki Nihei, entraîneur et directeur du club de softball féminin de l'Université Chukyo (dont le siège se trouve dans l'arrondissement de Showa, à Nagoya) à propos des activités des JOCV au Botswana dans le cadre de la première collaboration avec une université dans le domaine du sport en Afrique.

La présence d'une JOCV a été un formidable soutien

Si l'équipe féminine de softball du Botswana compte parmi les plus talentueuses du continent africain, ses capacités restent encore à bien des égards insuffisantes pour les compétitions internationales. C'est pourquoi l'équipe recherchait un partenaire de haut niveau pour s'entraîner et jouer des matchs. C'est dans ce contexte que le club de softball féminin de l'Université Chukyo a conclu un protocole de coopération avec la JICA afin de fournir des conseils techniques au Botswana. M. Nihei n'était pas totalement à l'aise à l'idée de voyager au Botswana avec autant de joueuses, mais il a été rassuré par la présence d'une JOCV qui l'a aidé à surmonter sa gêne et à planifier des activités dans un pays en développement.

Ce précieux soutien lui a été apporté par Aiko Nakamura, envoyée en janvier 2017 au Botswana en tant que JOCV, forte de son expérience de joueuse de softball à l'université et dans des équipes d'entreprises. La présence de Mme Nakamura a été un facteur décisif pour M. Nihei qui a pu la contacter en amont afin de s'informer sur les conditions de sécurité, la situation politique et sociale ainsi que la vie quotidienne au Botswana. «L'université commençait à s'ouvrir au monde et je me disais qu'une chance comme celle-ci ne se reproduirait pas», se souvient M. Nihei.

PhotoLe club de softball féminin de l'Université Chukyo s'est rendu deux fois au Botswana, en février 2018 et en février 2019, pour participer à un programme de partenariat du JOCV avec des universités.


Une population locale très amicale, mais avec une conception du temps différente

S'il est vrai que la situation sécuritaire est souvent précaire en Afrique, le Botswana, indépendant depuis 52 ans, est un pays sûr, sans guerre ni conflit civil, avec une population très amicale.

«Plusieurs personnes m'ont abordé au supermarché. Lorsque je leur disais que j'étais japonais, ils me demandaient ce qui m'avait amené ici Nous parlions alors de softball, je les invitais à venir voir un match et ils venaient !» raconte M. Nihei.

Le softball a été introduit au Botswana par des militaires américains au début des années 1970 et il est pratiqué aujourd'hui par près de 40 000 personnes. Mais le tempérament plutôt tranquille des Botswanais ne les incite pas à la combativité. Si le match commence à neuf heures, les joueuses arrivent souvent au dernier moment. Même si on les prévient à l'avance, elles sont en retard. «On peut difficilement changer cela», selon Mme Nakamura. Même lors de la visite des JOCV, les membres de l'équipe nationale n'arrivaient pas toujours à l'heure prévue pour le début du match.

PhotoLes Botswanais ont tendance à «profiter du moment présent».


La nécessité d'entretenir le terrain s'est progressivement imposée

PhotoEntretien du terrain ; il est difficile d'améliorer ses capacités défensives si le sol est dégradé.

Les entraîneurs et les joueuses ont également été surpris par l'état des terrains de softball. Lors du premier voyage de 2018, une planche à niveler a été utilisée pour la première fois juste un mois avant la visite pour aplanir le terrain. Auparavant, il n'y avait aucun entretien régulier du terrain ni outil dédié. La JOCV présente sur place, Mme Nakamura, a demandé à un charpentier de fabriquer une planche à niveler.

Dans certains terrains, il y avait des racines d'arbre et des mauvaises herbes partout. Il fallait quatre ou cinq heures rien que pour aménager le champ intérieur. Dans ce contexte, les capacités défensives des joueuses étaient dans l'ensemble très faibles, car le jeu consistait principalement à lancer et frapper.

«Il y a de bonnes lanceuses, mais elles savent seulement lancer des balles droites. Pareil pour les batteuses, elles tirent toujours la balle du même côté. Mais dès le deuxième jour des matchs amicaux, elles étaient bien adaptées. Et j'ai été ravi de voir que le terrain était entretenu lors de notre seconde visite en 2019», commente M. Nihei.

Mme Nakamura raconte dans une publication de la JICA, le JICA Volunteer's World Diary, qu'en plus de finir première des qualifications pour l'Afrique, les joueuses n'avaient laissé aucun déchet sur le banc après le match. Il y a eu une véritable prise de conscience.

On ne fait rien si l'on ne pense qu'aux risques. Il faut se lancer !

Miyu Morimoto et Yuka Sato, deux joueuses japonaises, participaient à l'initiative pour la première fois. Elles avaient des doutes au départ, mais elles ont complètement changé d'état d'esprit et apprécient aujourd'hui les expériences acquises grâce à ces activités.

«C'était la première fois que je partais à l'étranger, et c'était fantastique de vivre quelque chose que je n'avais jamais connu. Beaucoup de joueuses ont abandonné en cours de jeu. Si je peux participer l'année prochaine, j'aimerais leur montrer la joie de la victoire lorsque l'on persévère», explique Mme Morimoto.

«Je suis partie au Botswana pour jouer avec des joueuses étrangères. Je suis plus motivée que jamais pour soutenir et participer au développement du sport à l'étranger», ajoute Mme Sato.

PhotoSouvenirs du Botswana. M. Nihei (à gauche) avec Mme Morimoto (au centre) et Mme Sato (à droite).


De nombreux étudiants ont manifesté de l'intérêt lors de la présentation à l'université des activités des JOCV au Botswana. L'Afrique semble lointaine, mais la distance se réduit si l'on connaît quelqu'un qui a fait le voyage. M. Nihei a des projets ambitieux pour l'avenir : «Je souhaite assurer une promotion et une diffusion larges et énergiques de ces activités lors de conférences avec d'autres universités. On ne peut aller nulle part si l'on se concentre trop sur les risques. Il faut sortir pour voir le monde ; il n'y a aucun intérêt à être un gros poisson dans un petit étang». Telles sont les leçons qu'il a apprises des activités des JOCV au Botswana.

Yuki Nihei

Instructeur, département des sciences du sport, École de la santé et des sciences du sport, Université Chukyo. M. Nihei a été lanceur dans plusieurs équipes de baseball au lycée et à l'université. En 2007, il est devenu entraîneur de l'équipe masculine de softball de l'Université Chukyo puis, en 2008, de l'équipe féminine. Il a permis à cette dernière de participer pour la première fois au championnat interuniversitaire féminin à l'occasion de sa treizième édition. Il est né dans la préfecture de Fukushima.

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