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Nouvelles du terrain

8 novembre 2019

Prendre soin des personnes âgées en toute quiétude : L'expérience japonaise sur les services de soins contribue à la santé et la longévité en Thaïlande

PhotoLes services de santé en Thaïlande sont soutenus par un million de «volontaires de santé» et par des dizaines de milliers de «volontaires auprès des personnes âgées».

Avec un pourcentage de personnes âgées (65 ans et plus) de 28,1 % en 2018, le Japon a la population la plus vieille du monde. La JICA tire parti des années d'expérience du Japon passées à répondre aux besoins de ses personnes âgées afin de soutenir la promotion des soins gériatriques dans les pays d'Asie du Sud-Est, où le vieillissement démographique s'accélère.

Avec l'aide du gouvernement japonais, la Thaïlande fait face au problème du vieillissement depuis plus de dix ans. En 2018, le pourcentage de personnes âgées approchait les 12 %, mais il devrait atteindre 14 % en 2022. S'il a fallu 24 ans pour que la part des personnes âgées passe de 7 à 14 % au Japon, cela ne devrait prendre qu'une vingtaine d'années en Thaïlande (note 1).


L'adaptation de la longue expérience japonaise en gériatrie à la culture et au mode de vie de la Thaïlande suscite aujourd'hui l'attention des pays voisins, dont le Vietnam.

PhotoEstimation du groupe sur l'enseignement supérieur et la sécurité sociale du département du développement humain de la JICA basée sur les «Perspectives de la population mondiale 2017» des Nations unies (2017).


Atteindre des services continus avec S-TOP

La JICA met actuellement en œuvre le projet de fourniture de services sociaux et sanitaires continus pour les personnes âgées (S-TOP) (note 2). Ce projet vise à faciliter le retour des personnes âgées de l'hôpital à la maison en établissant un modèle de fourniture de services médicaux, de rééducation et d'aide à la personne continu et basé sur la communauté, avant d'étendre à terme le modèle à toute la Thaïlande, puis éventuellement aux pays voisins.

(Note 2) L'acronyme anglais «S-TOP» (pour «Seamless services to Thai Older Persons» ou «services continus pour les personnes âgées en Thaïlande») est utilisé dans le slogan «STOP bed confinement» visant à mettre fin au confinement des personnes âgées au lit.

PhotoS-TOP est mis en œuvre à titre d'essai dans huit provinces, notamment Chiang Mai, Bangkok et Phuket, et il devrait durer jusqu'en octobre 2022. La photo montre le stand d'exposition du site de Nonthaburi lors du deuxième séminaire national thaïlandais. Le site servira de rampe de lancement pour l'extension de S-TOP à l'ensemble des 77 provinces de la Thaïlande.


Forte de son expérience de création d'un système de gestion intégrée des services médicaux/sanitaires et sociaux – répondant chacun à des juridictions séparées et rigoureusement hiérarchisées en Thaïlande – la JICA a mis en œuvre un projet centré sur l'introduction de la gestion des soins et les compétences en soins gériatriques sur une base communautaire. Le projet prévoyait notamment de mobiliser des infirmiers formés au Japon en tant qu'instructeurs dans un programme de formation sur la gestion des soins. Ces infirmiers participent aujourd'hui à la formation de plus de 7 000 gestionnaires de soins.

Cependant, en raison du manque de soins intermédiaires et de suivi sous forme de rééducation intensive et spécialisée, les patients se retrouvent souvent alités lorsqu'ils sortent de l'hôpital trop tôt après avoir subi des accidents vasculaires cérébraux ou des fractures suite à une chute.

C'est particulièrement le cas pour les personnes disposant de revenus moyens à faibles qui dépendent majoritairement d'une centaine d'hôpitaux publics (institutions médicales délivrant des soins tertiaires), où la priorité est donnée aux soins intensifs au détriment des soins intermédiaires, notamment en matière de personnel médical, de capacités et de financements.

C'est pourquoi le projet S-TOP, sous l'impulsion du ministère thaïlandais de la Santé publique, a mené une enquête sur les hôpitaux communautaires (délivrant des soins secondaires) dans huit provinces réparties dans l'ensemble du pays afin de les utiliser pour la fourniture de soins intermédiaires. Un plan d'action adapté à chaque contexte local a ensuite été créé avec des fonctionnaires locaux.

La Thaïlande devient l'un des pays les plus en pointe en gériatrie

PhotoSession de formation en rééducation médicale à l'Université de santé de Fujita (dans la préfecture d'Aichi) en janvier 2019. Les médecins, infirmiers et kinésithérapeutes thaïlandais y reçoivent des instructions sur l'utilisation des équipements de rééducation par un kinésithérapeute japonais.

Selon M. Shintaro Nakamura, conseiller senior de la JICA impliqué dans des projets d’aide aux personnes âgées en Thaïlande depuis 2010 : «L’approche des soins gériatriques en Thaïlande est assez différente de celle du Japon, notamment parce que les travailleurs de la santé, et particulièrement les médecins, ne prêtent pas beaucoup d’attention à la rééducation. C’est pourquoi nous avons invité des professionnels de santé tels que des médecins, des infirmiers et des kinésithérapeutes à se rendre au Japon pour observer et prendre part à une formation pratique sur les services de soins complets basés sur la communauté prodigués dans l’une des sociétés les plus touchées par le supervieillissement».

 

En janvier 2019, la JICA a organisé une formation sur les services et une formation technique dans les préfectures d’Aichi et de Nagano pour les médecins, infirmiers et kinésithérapeutes, puis une autre formation sur les politiques en février, à Hokkaido, pour les agents administratifs du ministère thaïlandais de la Santé et celui du Développement social et de la sécurité humaine, ainsi que pour les directeurs des hôpitaux communautaires des sites du projet. Au mois d’août, les cadres des bureaux de santé provinciaux des sites pilotes ont été invités à Hokkaido pour observer les activités et échanger des vues à propos des mesures prises par les hôpitaux et les gouvernements locaux japonais.

M. Akio Koide, conseiller en chef sur le projet S-TOP, a accompagné la délégation thaïlandaise au Japon.

«Les personnes formées par la JICA supervisent aujourd'hui les sites», explique-t-il. «Récemment, les progrès accomplis par la Thaïlande pour faire face au vieillissement démographique et apporter une aide aux personnes âgées en font l'un des pays les plus en pointe dans ce domaine, ce qui intéresse beaucoup les pays voisins, notamment le Vietnam. Nous sommes très fiers d'avoir pu sensibiliser non seulement les patients et leurs familles, qui bénéficient dorénavant de soins continus, mais aussi les gestionnaires de soins, les médecins, les infirmiers, les kinésithérapeutes, les collectivités et les volontaires locaux qui travaillent main dans la main au quotidien.»

Le Japon : un partenaire confronté aux mêmes défis

PhotoLes services de soins et les services à la personne devenus courants au Japon commencent à être prodigués dans les communautés, par exemple dans les bureaux du gouvernement local ou des temples. La photo montre un centre de santé qui a ouvert ses portes en avril 2019 dans la ville de Pimolrat.

La principale cible de l'aide de la JICA – mais aussi les acteurs principaux de cette aide – sont les résidents locaux, et le projet S-TOP adopte la même perspective.

«La culture et le mode de vie sont différents selon les pays, et cela reste vrai pour les services de santé», insiste le conseiller senior de la JICA, M. Nakamura. «Je souhaite prendre le savoir-faire et l'expérience développée au Japon et adapter ses caractéristiques uniques et ses atouts afin de créer et diffuser des services de santé complets pour les personnes âgées en Thaïlande. Les services à la personne diffèrent du Japon, notamment parce que les personnes âgées et autres usagers de ces services sont dans certaines régions amenés dans les installations par les volontaires locaux (plutôt que par du personnel rémunéré), et les bains, courants au Japon, sont remplacés par des massages. Ces adaptations correspondent aux habitudes des Thaïlandais».


En tant que société la plus vieille du monde, le Japon est capable de fournir une aide à d'autres pays en se basant sur son expertise unique dans le domaine des soins gériatriques. En offrant cette aide à la Thaïlande, le Japon n'est pas un simple bienfaiteur détaché, il relève également le défi du supervieillissement pour sa propre population.

«Il est primordial que l'aide ne soit pas unilatérale, mais que les relations de coopération donnent naissance à un partenariat où les deux parties confrontées aux mêmes problèmes cherchent à améliorer sans cesse l'ensemble des services de santé basés sur la communauté», conclut avec gravité M. Nakamura.


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