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Nouvelles du terrain

28 novembre 2019

Réaliser une société inclusive pour les personnes handicapées à travers le sport : L'ambition de José Rodrigo Bejarano Restrepo, secrétaire général du Comité paralympique africain

José Rodrigo Bejarano Restrepo est le secrétaire général du Comité paralympique africain et le président du Comité paralympique national du Cap-Vert, un État insulaire situé sur la côte atlantique de l'Afrique. José, un des promoteurs les plus actifs du handisport sur le continent africain, explique comment tout a commencé pour lui lorsqu'il a participé en 1998 à un programme de formation de la JICA pour les responsables sportifs auprès des personnes handicapées. «Tout a changé avec cette formation», explique-t-il avec exaltation.

En revenant au Japon pour la première fois en 21 ans en septembre dernier, José a évoqué sa passion du handisport, née de ce programme de la JICA, ainsi que 20 années d'efforts continus pour réaliser une société inclusive.

PhotoJosé (devant au centre) avec des athlètes handisport du Cap-Vert. Les épreuves qualificatives pour les Jeux paralympiques de Tokyo 2020 sont en cours.


Les sports paralympiques bousculent les tabous sociaux

PhotoJosé a été l'un des intervenants d'un séminaire intitulé «Rôles et possibilités du handisport en Afrique» organisé au siège de la JICA

«Ma conception de la vie a été bouleversée lorsque j'ai constaté les différences frappantes entre le Japon et mon propre pays», confie José à propos de la formation de la JICA à laquelle il a participé. «Le Japon dispose d'infrastructures et d'installations pour les personnes en fauteuils roulants et les aveugles ; les personnes handicapées travaillent avec le reste de la société dans diverses organisations ; et les athlètes handicapés peuvent avoir l'ambition de devenir de véritables sportifs professionnels.»


À l'époque où José a fait sa formation, le handicap était un sujet tabou. «Les gens ne pensaient pas que les personnes handicapées pouvaient faire du sport ou réussir dans la société», explique-t-il. En rentrant chez lui, il a tout d'abord voulu changer les mentalités des personnes handicapées et de leurs familles. Il s'est rendu à de nombreuses reprises chez des personnes souffrant de handicap et n'a eu de cesse de les sensibiliser à l'importance du rôle du sport dans l'inclusion sociale.

PhotoDroite : José a participé à une formation de la JICA il y a presque 20 ans (à gauche).
Gauche : José (au centre) a noté de nombreux points communs que partagent le Japon et le Cap-Vert en tant que pays insulaires. Il est rentré chez lui avec des connaissances sur les méthodes d'entraînement pour les athlètes handisport et la gestion d'organisations sportives.


«Au début, les familles ne m'écoutaient pas», explique-t-il, mais la passion et la conviction dont il a fait preuve ont progressivement fait bouger les modes de pensée.

«Mon intérêt pour ce type d'initiatives est né lors de mon séjour au Japon. La popularisation du handisport n'est pas qu'une question de compétition et de records. J'ai compris la force d'une vision capable de "transformer la société vers plus d'égalité et d'inclusion pour tous à travers le sport"», se souvient José.

Le premier athlète paralympique médaillé du Cap-Vert

PhotoGracelino Tavares Barbosa est devenu le premier athlète paralympique médaillé du Cap-Vert.

La passion et les efforts concrets de José ont finalement porté leurs fruits lors des Jeux paralympiques de Rio de Janeiro en 2016. Un athlète cap-verdien a remporté la médaille de bronze à l'épreuve du 400 mètres, marquant ainsi une grande première pour le Cap-Vert aux Jeux paralympiques.

«Quand Gracelino Barbosa est monté sur le podium, tous les Cap-Verdiens ont pleuré de joie. Voir ainsi mes compatriotes, handicapés ou non, rassemblés par un tel événement a réaffirmé le pouvoir du handisport. En 2020, les Jeux paralympiques auront lieu à Tokyo. J'espère que non seulement le Cap-Vert, mais au moins un athlète de chaque pays d'Afrique pourra participer aux Jeux paralympiques», confie José.


À l'occasion de sa participation aux Jeux paralympiques de Tokyo 2020, le village de Nakagusuku, dans la préfecture d'Okinawa, a signé un accord avec le Cap-Vert pour devenir la ville-hôte du pays. José s'était rendu dans les bureaux de la JICA à Okinawa lors de son dernier séjour au Japon. Il avait essayé le basket-ball en fauteuil roulant dans le cadre d'un programme de co-création des connaissances intitulé «Participation sociale et moyens d'existence des personnes handicapées à travers une approche inclusive basée sur la communauté» et il avait encouragé les autres participants.

PhotoL'image du handisport et des sports paralympiques évolue progressivement au Cap-Vert.

L'environnement des personnes handicapées connaît des changements dans ce petit pays d'Afrique, notamment suite à la déclaration du président de faire du Cap-Vert «une nation (une société) inclusive». Mais pour José, «les personnes handicapées sont encore traitées comme des citoyens de seconde ou de troisième zone. Je souhaite continuer à convaincre mes compatriotes de l'importance d'une société offrant des opportunités égales, en particulier dans le domaine de l'éducation et du sport». Son appel dépasse les frontières du Cap-Vert lorsqu'il déclare vouloir «populariser le handisport pour dire au monde que les personnes handicapées sont des membres à part entière de la société avec des compétences et des droits».


Promouvoir l'inclusion sociale des personnes handicapées à travers des programmes sportifs pour les leaders de demain

PhotoJosé serre la main de Satoru Mimura, directeur adjoint du bureau de la JICA à Tohoku, après une discussion sur les activités de «Reconstruction inclusive» menées dans la région.

L'objectif et l'esprit du programme de formation de la JICA pour les responsables sportifs auprès des personnes handicapées, à l'origine des efforts de José pour faire changer les mentalités au Cap-Vert, perdurent dans les activités de promotion de l'inclusion sociale des personnes handicapées par le sport au bureau de la JICA à Tohoku.


Cette année, 11 personnes de dix pays – Égypte, Salvador, Irak, Papouasie-Nouvelle-Guinée, Samoa, Sénégal, Thaïlande, Tunisie, Ouzbékistan et Vanuatu – ont participé à la formation. À l'avenir, ce programme devrait accueillir de nouveaux participants qui, comme José, contribueront à une meilleure compréhension ainsi qu'à la promotion du handisport dans leur pays natal.

Aux côtés de José et avec une volonté commune, la JICA va continuer de promouvoir le sport pour les personnes handicapées.

PhotoDes participants à la coupe Amachan (à Kuji, dans la préfecture d'Iwate) organisée dans le cadre du programme de promotion de l'inclusion sociale des personnes handicapées par le sport. Ils jouent au ping-pong volley, un sport accessible à tous et convivial.

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