l'Agence Japonaise de Coopération Internationale

  • 日本語
  • English
  • Francais
  • Espanol

RSS Feeds

Nouvelles du terrain

31 janvier 2020

Soutenir la reconstruction après la guerre civile en Somalie en développant les possibilités d'emploi pour les jeunes

En Somalie, pays qui a connu des décennies de guerre civile, la JICA s'emploie à renforcer les capacités de création d'emplois pour les jeunes. En 2018, nous avons lancé le «projet d'emploi des jeunes en Somalie», le premier projet de coopération technique déployé dans ce pays en 26 ans. En septembre 2019 en Ouganda, nous avons également organisé un atelier sur le renforcement des capacités des start-ups et des MPME (micro, petites et moyennes entreprises) de Somalie. Les participants, représentants du gouvernement somalien et d'organisations privées ont discuté des moyens pratiques à mettre en œuvre pour soutenir les jeunes entrepreneurs et les MPME.

PhotoAtelier sur le renforcement des capacités des start-ups et des MPME de Somalie en septembre 2019


Soutien à distance depuis un pays voisin

PhotoDurant l'atelier, des intervenants kényans ont appris aux participants à créer une «matrice de modèle économique», un modèle permettant de visualiser des idées d'entreprises.

«Les interactions avec les représentants du gouvernement somalien ont lieu essentiellement par Skype et par téléphone. Il est très important de pouvoir les rencontrer en personne lors d'ateliers et de conférences», explique l'experte Riai YAMASHITA (JIN Corporation), qui a participé à cet atelier.

Malgré la fin de la guerre civile en 2012, la situation sécuritaire demeure précaire en Somalie, en raison notamment des attaques terroristes qui continuent de sévir. Depuis que les ressortissants japonais n'ont plus le droit de voyager dans ce pays, le personnel et les experts de la JICA travaillent sur le projet à partir des pays voisins. L'atelier sur le renforcement des capacités des start-ups et des MPME de Somalie qui s'est tenu en Ouganda en septembre 2019, a fourni aux représentants du gouvernement somalien l'occasion appréciable de rencontrer en personne les experts avec lesquels ils interagissent d'habitude par écran interposé. Cet événement a donné lieu à des échanges animés et enthousiastes.

PhotoEn Ouganda, où beaucoup de mères célibataires et de parents travaillent de nuit, la demande de garde d'enfants ne cesse de croître. L'atelier comportait une visite de la première garderie (crèche) du pays à rester ouverte 24 heures sur 24 ; cette structure a été créée par une start-up opérant dans le secteur de l'accueil des enfants.

Cet atelier d'une durée de cinq jours a réuni des représentants du gouvernement somalien et d'organisations privées (coopératives, consultants, ONG, OBNL, universités et autres) qui soutiennent les entrepreneurs et les MPME du pays. Le programme comprenait des conférences données par des experts de la JICA, des tables rondes durant lesquelles des entrepreneurs ougandais ont fait part de leurs réussites et de leurs difficultés, et des visites de start-ups très en vue.

Cet atelier ne s'adressait pas directement aux futurs chefs d'entreprise, mais avait pour objectif d'aider les organisations soutenant les entrepreneurs à développer les compétences de leurs mentors et de leurs formateurs, afin de faciliter l'émergence d'un vivier d'entrepreneurs en Somalie à l'avenir.

PhotoL'atelier comprenait des visites de start-ups, dont certaines fabriquent des cosmétiques et des produits capillaires biologiques à base de feuilles de bambou, de charbon et d'herbes naturelles.


Renforcer les capacités de création d'emplois pour dissuader les jeunes de rejoindre les groupes antigouvernementaux

Ce projet a pour contexte la situation des jeunes en matière d'emploi ; ceux-ci représentent en effet 70 % de la population somalienne. Dans ce pays en proie à la guerre civile de 1991 à 2012, les perspectives d'emploi sont inexistantes pour les jeunes, et les revenus instables. Partant, la sécurité publique s'est détériorée à mesure que les jeunes se tournaient vers la piraterie et rejoignaient les groupes armés antigouvernementaux pour assurer leur subsistance.

Par le passé, les ONG et les organismes internationaux d'aide au développement autres que la JICA ont mis en œuvre des projets de formation professionnelle pour développer des compétences, mais celles-ci ne répondaient pas tout à fait aux besoins du marché du travail. Ces efforts n'ont donc pas produit les résultats escomptés. En réponse à une demande d'aide de la Somalie, la JICA a proposé ce projet axé sur le développement économique. Il s'agissait dans un premier temps d'identifier le potentiel d'une industrie à créer des emplois, puis à permettre le développement de ressources humaines en phase avec les besoins de cette industrie.

Jusqu'à présent, la pêche et l'industrie du bâtiment ont été retenues comme secteurs pilotes. Pays tourné vers la mer, la Somalie possède une industrie de la pêche florissante. Par ailleurs, la guerre civile ayant causé de nombreuses destructions, l'industrie du bâtiment joue un rôle crucial pour reconstruire le pays. La construction de bâtiments – résidentiels et commerciaux – connaît aujourd'hui un formidable essor.

Le gouvernement et le secteur privé travaillent main dans la main

Les formalités pour créer une petite entreprise en Somalie sont assez réduites, d'autant que les fonctionnaires ont le droit d'avoir un second emploi. De fait, les entreprises à proprement parler sont peu nombreuses, la situation de l'emploi est instable, et beaucoup de gens sont à leur compte, même si leur activité est d'envergure modeste.

Ces dernières années, les Somaliens de la diaspora, partis en Europe, aux États-Unis et au Moyen-Orient pour fuir la guerre civile, ont commencé à rentrer au pays. L'adoption de modèles économiques rapportés des pays où ils vivaient devrait favoriser l'émergence de nouveaux secteurs d'activité : entreprises locales de commerce électronique et systèmes de livraison de repas, par exemple.

PhotoDes participants souriants interagissent lors d'un atelier.

L'experte Yamashita, qui participait à cet atelier, rapporte un incident dont elle a été témoin et qui lui donne bon espoir de voir la Somalie se relever :

«Il n'y avait qu'un nombre limité de chambres d'hôtels, et les lieux d'hébergement étaient répartis entre les représentants du gouvernement et les membres des organisations privées. Mais les représentants du gouvernement ont dit : ‘Peu importe que notre hôtel soit de catégorie inférieure. Ne pourrions-nous pas être tous logés au même endroit ? Il ne s'agit pas uniquement d'assister aux ateliers ; ce qui compte, c'est le temps que nous passons ensemble'. Après que les participants ont été logés dans le même établissement, on a pu constater qu'ils n'hésitaient pas à changer de siège pour s'asseoir les uns à côté des autres lors des ateliers ou au restaurant. De plus, certains d'entre eux ont exprimé le souhait de faire leurs études ensemble après leur retour en Somalie.»

Les Somaliens unissent leurs efforts pour reconstruire leur pays. Le projet se poursuivra jusqu'en 2021 ; l'aide concerne pour l'heure la pêche et l'industrie du bâtiment, mais devrait s'étendre à l'avenir à d'autres secteurs comme les TIC, l'agriculture et l'élevage.

PhotoLes participants à l'atelier et l'experte Yamashita visitent l'Institut ougandais de recherche industrielle.



Haut de page

Copyright © l'Agence Japonaise de Coopération Internationale