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Nouvelles du terrain

6 février 2020

Le «Grand Musée Égyptien» suscite l'intérêt du monde entier : Projets de construction, de préservation et de restauration en cours pour l'ouverture du musée en 2020

En Égypte, la construction du Grand Musée Égyptien (Grand Egyptian Museum ou GEM) s'accélère afin d'être achevée à temps pour son inauguration prévue en 2020. Outre la construction du plus vaste musée archéologique du monde dédié à une seule civilisation, la JICA a fourni une coopération protéiforme pour un large éventail de projets, notamment de recherche, d'analyse, de préservation et de restauration sur plusieurs chefs-d'œuvre de l'Égypte ancienne, dont le trésor du roi Toutankhamon qui sera transféré au GEM. La JICA apporte également son soutien dans des domaines liés au développement des ressources humaines, à la structure organisationnelle et à la planification opérationnelle.

PhotoLe futur Grand Musée Égyptien (GEM) se trouve à proximité des trois grandes pyramides de Gizeh. Ce gigantesque complexe abrite un pôle scientifique composé notamment de laboratoires de conservation et de restauration. (Crédit photo : GEM/EHAF Consulting Engineers)


Des secrets de l'Égypte ancienne révélés grâce aux méthodes scientifiques de pointe du Japon

«Le tombeau de Toutankhamon a été découvert il y a 97 ans, en 1922, par l'archéologue britannique Howard Carter, dans la Vallée des Rois à Louxor, en Égypte. Près de 5 000 objets funéraires ont été mis au jour, mais environ 70 % nécessitent encore des études scientifiques adéquates» explique le professeur Nozomu Kawai de l'Institut pour l'initiative aux frontières de la science (Institute for Frontier Science Initiative) de l'Université de Kanazawa, un spécialiste qui travaille sur des projets liés au Grand Musée Égyptien depuis de nombreuses années.

Au cours des années 2008 à 2016, la JICA a mis en œuvre des projets liés au GME avec pour principal objectif de soutenir le développement des ressources humaines au Centre de conservation du Grand Musée Égyptien créé par le gouvernement égyptien. Le Centre n'a pas seulement pour mission de restaurer les trésors du Grand Musée Égyptien, il a aussi pour vocation de servir de pôle international pour la sauvegarde des biens culturels et de promouvoir le développement durable des ressources humaines dans toute l'Égypte.

La JICA a lancé en 2008 un projet de formation aux méthodes de conservation préventive utilisant des reproductions très élaborées destiné aux conservateurs et aux scientifiques locaux. À ce jour, la JICA a envoyé plus de 180 experts et a formé un total de 2 250 spécialistes dans le cadre de ce projet. La formation stimule la contribution des conservateurs et des scientifiques égyptiens aux conférences universitaires internationales et aux revues spécialisées, qui est en constante progression.

En 2016, le projet de conservation conjointe du Grand Musée Égyptien (Grand Egyptian Museum Joint Conservation ou GEM-JC) a été initié pour démarrer en grandeur réelle l'activité de conservation d'objets authentiques. Des experts du Centre japonais de coopération internationale (Japan International Cooperation Center ou JICE) et de l'Université des arts de Tokyo se sont associés au projet et, à ce jour, l'Égypte et le Japon travaillent ensemble à la sauvegarde d'importants artefacts, dont le trésor du roi Toutankhamon.

PhotoTravail de restauration au Centre de conservation du Grand Musée Égyptien. L'analyse diagnostique non destructive des peintures murales par microscopie à imagerie numérique à haute résolution permet non seulement de comprendre l'état de conservation des antiquités mais aussi de renouveler complètement la connaissance des trésors archéologiques. (Crédit photo : GEM/JICA)


Le savoir-faire du Japon mis à profit dans tous les domaines, du développement des ressources humaines à la conservation

Le projet GEM-JC couvre l'ensemble des opérations de restauration, depuis l'étude de l'état de conservation des antiquités, les mesures de protection provisoires pour le transport, l'emballage et le déplacement du lieu d'origine vers le Centre de conservation, jusqu'au travail de conservation au Centre.

Parmi le vaste trésor de Toutankhamon qui sera transféré à terme au GME, 72 artefacts issus des collections «peintures murales et pierres», «textiles» et «objets en bois», considérés comme des pièces essentielles seront exposés lors de l'ouverture du GME. Les artefacts ont été répartis en deux catégories, 10 dans les «œuvres majeures» conservées conjointement par des experts japonais et égyptiens, et 62 dans les «œuvres mineures», principalement conservées par des experts égyptiens.

Le transfert des artefacts en bois vers le Centre de conservation a été effectué avec la coopération de Nippon Express, une société japonaise spécialisée dans le transport d'œuvres d'art et de biens culturels. Chaque objet a été enveloppé dans du papier japonais traditionnel de type «washi», pour le protéger des vibrations susceptibles de décoller les feuilles d'or. Diverses analyses réalisées au Centre font appel à l'expertise du Japon, notamment ses technologies avancées et sa solide expérience en matière d'inspection non destructive de statues bouddhistes japonaises à l'aide d'équipements de pointe.

PhotoEmballage et transport du lit funéraire du roi Toutankhamon. Ce projet a été réalisé en coopération avec la société Nippon Express, qui possède une solide expertise dans le domaine du transport des biens culturels. (Crédit photo : GEM/JICA)

PhotoTravail d'inspection au laboratoire du bois. Les experts de la JICA ont effectué une analyse non destructive du lit funéraire du roi Toutankhamon à l'aide d'un spectromètre portable FTIR et RAMAN. (Crédit photo : GEM/JICA)


PhotoUn symposium a eu lieu à Kyoto en septembre. De nombreux passionnés d'archéologie égyptienne ont participé à l'événement.

Dans ce contexte, un symposium intitulé «Préserver les trésors des pharaons en 2019» s'est tenu à Kyoto en septembre et à Tokyo en octobre, pour présenter les récentes avancées du projet. Plus de 250 passionnés d'archéologie ont écouté attentivement la présentation qui s'est déroulée à Tokyo.

Lors du symposium de Kyoto, après le discours d'ouverture de Hussein Kamal, directeur général au GEM, des experts de chaque domaine ont fait des exposés et ont présenté les nouveaux faits mis en lumière par les travaux récents. Du textile provenant de la tombe de Toutankhamon était très détérioré, mais malgré son mauvais état de conservation, la recherche analytique utilisant des microscopes numériques haute définition et les techniques d'imagerie en fluorescence d'ultraviolets a révélé que les sous-vêtements (semblables au «fundoshi» traditionnellement porté par les hommes au Japon) étaient faits d'un tissage fin et de haute qualité, et que les parties principales des chars étaient en bois d'orme, une essence qui ne poussait pas en Égypte à l'époque. Ces informations et d'autres découvertes intéressantes ont été communiquées successivement.


La dernière ligne droite avant l'ouverture

À la fin du symposium, Mikio Nakamura conseiller en chef du projet GEM-JC, a manifesté son enthousiasme à la perspective de l'ouverture du musée.

Un grand nombre d'artefacts, dont la collection Toutankhamon, seront stockés au Grand Musée Égyptien. Environ 50 000 de ces objets devraient rejoindre la zone d'exposition permanente consacrée à Toutankhamon et d'autres collections. En plus de l'arabe et de l'anglais, des descriptions des œuvres seront également rédigées en japonais en l'honneur de la contribution du Japon.

PhotoImage infographique représentant l'extérieur du Grand Musée Égyptien, dont l'ouverture est prévue pour 2020. Le GEM devrait apporter une contribution majeure au développement de l'Égypte, notamment dans les domaines de la culture, du tourisme et de l'emploi. (Crédit photo : GEM)


Parallèlement au projet GEM-JC, un soutien est actuellement apporté à la restauration de la «deuxième barque solaire du pharaon Khéops» qui sera exposée au musée. Le développement de la «ligne 4 du métro du Caire» entre la capitale égyptienne et le GME est aussi en projet. La JICA continuera d'œuvrer à la valorisation de la richesse et de l'identité culturelles de l'Égypte en contribuant à la sauvegarde et à la diffusion auprès du public des trésors de l'antiquité, et elle poursuivra sa coopération au développement économique en axant ses efforts sur le secteur clé du tourisme.


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