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Nouvelles du terrain

4 août 2020

Prévention de la violence contre les femmes et les enfants en période de crise : La NCWC du Bhoutan et la JICA sensibilisent les populations par le biais des services de radiodiffusion du Bhoutan


La crise sanitaire sans précédent provoquée par la pandémie de COVID-19 pose non seulement des risques au niveau médical, mais également dans d'autres domaines. Les risques subis par les personnes vulnérables, en particulier, ont été mis en évidence. C'est notamment le cas des violences faites aux femmes et aux enfants, un problème rapidement pris à bras le corps par le Bhoutan.

PhotoLa directrice de la NCWC, Kunzang Lhamu, met en garde contre la violence domestique dans une vidéo diffusée à la télévision.

La Commission nationale pour les femmes et les enfants (NCWC pour National Commission for Women and Children) du Bhoutan et la JICA, qui soutient depuis longtemps les efforts de cet organisme en faveur de l'égalité des sexes, lancent des mesures conjointes axées sur les groupes socialement vulnérables. Ils ont par exemple diffusé un documentaire sur la violence domestique sur la chaîne publique BBS (Bhoutan Broadcasting Service) afin de sensibiliser la population à la prévention de la violence.



Discussions sur la manière de gérer les risques subis par les femmes et les enfants dès l'identification d'une personne infectée

«Le premier cas de COVID-19 au Bhoutan a été confirmé le 5 mars. La semaine suivante, les personnels de la NCWC et de la JICA ont décidé de soutenir les femmes et les enfants - des populations qui étaient déjà socialement vulnérables - et ont immédiatement commencé à réfléchir aux mesures à prendre.»

Ces paroles sont celles d'OGUMA Chisato, conseiller en formulation de projet chargé des questions liées à l'égalité des sexes au bureau de la JICA au Bhoutan. Il a été montré que les risques de violence contre les femmes et les enfants sont plus élevés dans les situations d'urgence. Par exemple, dans les régions touchées par le grand séisme à l'est du Japon, les violences domestiques et sexuelles contre les femmes et les enfants ont progressé en raison du stress résultant des difficultés économiques.

Au cours des discussions, l'idée a émergé de diffuser sur la chaîne de télévision publique un documentaire sur la violence domestique afin de prévenir l'augmentation de la violence susceptible d'accompagner la crise de la COVID-19. La responsable des programmes de la division Femmes de la NCWC, Ugyen Tshomo, a négocié avec le diffuseur et contribué à la création d'un message diffusé avant le documentaire.

«Au Bhoutan, des recherches ont montré qu'environ la moitié des femmes interrogées trouvent normal qu'un mari puisse faire preuve de violence physique contre sa femme, et qu'il est difficile pour les femmes qui subissent ces violences de faire entendre leur voix. Je voulais que notre émission fournisse des informations pratiques aux femmes victimes de violence, y compris sur les conseils, les lignes d'assistance et les coordonnées de refuges. Je souhaitais surtout souligner avec force le fait qu'une telle violence n'est en aucun cas justifiable», explique Ugyen Tshomo à propos des raisons qui l'ont incitée à diffuser le message.

Pendant cinq jours, à compter du 20 mars, l'émission a été diffusée plus de 10 fois par la chaîne publique et la ligne d'assistance a reçu plus d'appels que d'habitude.

PhotoAu début du documentaire, un message de la JICA et de la NCWC explique que les violences domestiques et sexuelles ont tendance à augmenter pendant les crises, telles que les catastrophes naturelles et les conflits.


Les connaissances acquises lors de formations au Japon permettent une action rapide

PhotoLa responsable des programmes, Ugyen Tshomo (à gauche), avec des intervenantes lors d'une formation intitulée «Intégration des politiques d'égalité entre les sexes pour les fonctionnaires gouvernementaux», organisée au Japon.

Pour concevoir cette vidéo, Mme Ugyen Tshomo a mobilisé l'expérience acquise lors d'une formation de la JICA, organisée en 2017 au Japon, visant à promouvoir l'intégration des politiques d'égalité entre les sexes (*).

Elle dit utiliser souvent dans son travail ce qu'elle a appris au Japon, en particulier en ce qui concerne les «violences faites aux femmes». Faire prendre conscience au plus grand nombre de l'état actuel des violences domestiques et sexuelles et faire entendre les voix des victimes constituent une étape essentielle vers l'égalité des sexes et l'autonomisation des femmes. C'est dans cette optique que la vidéo a été réalisée.


(*) L'intégration des politiques d'égalité entre les sexes fait référence aux efforts visant à atteindre l'objectif de développement d'«égalité des sexes et d'autonomisation des femmes». Outre la mise en œuvre d'initiatives dont les principaux objectifs sont l'égalité des sexes et l'autonomisation des femmes, d'autres projets - dans les domaines du développement urbain, des transports, de l'agriculture et du développement rural, de la consolidation de la paix, de la santé et de l'éducation - seront planifiés, mis en œuvre, suivis et évalués selon une perspective de genre.

La JICA et la NCWC prévoient d'organiser deux sessions de formation au Japon pour les agents des collectivités locales assurant les fonctions de points focaux pour le genre et la protection de l'enfance (GCFP pour Gender and Child Focal Point) et d'autres membres du personnel des 24 gouvernements locaux bhoutanais afin d'améliorer leur capacité à prendre soin des femmes et des enfants.

Même si les GCFP ont une certaine connaissance des soins et des réponses nécessaires à apporter aux femmes et aux enfants qui ont subi des violences domestiques et des maltraitances, il est indéniable qu'ils n'ont pas suffisamment d'expérience pour interagir concrètement avec les victimes. C'est pourquoi Mme Ugyen Tshomo attend des GCFP qu'ils apprennent des techniques pratiques précises pour fournir des soins aux victimes en se mettant dans leur position.

Parallèlement à la violence et à la maltraitance envers les femmes et les enfants à la maison, la toxicomanie et les abus sexuels sur mineurs à l'extérieur du foyer constituent des problèmes sociaux de plus en plus préoccupants au Bhoutan. Il est donc essentiel d'améliorer la capacité de conseil des GCFP, en première ligne pour s'occuper des victimes.

Se mettre dans la position de ceux qui font face aux risques les plus importants en cas de crise

En avril, le secrétaire général des Nations unies, António Guterres, a déclaré : «Les effets du nouveau coronavirus affecteront toutes les personnes dans le monde, mais ses effets varieront en fonction des circonstances, ce qui peut aggraver les inégalités». Il s'est dit vivement préoccupé par la perspective d'un recul des efforts entrepris précédemment vers l'égalité des sexes en raison de la stagnation et des changements socio-économiques.

Vulnérables en raison des discriminations fondées sur le sexe et des normes sociales, les femmes et les filles ont subi de plein fouet les effets sociaux et économiques liés à la crise de la COVID-19. Non seulement les femmes et les filles font face à des risques accrus d'infection, mais elles rencontrent d'autres problèmes, notamment des difficultés en matière de santé et de droits sexuels et reproductifs, une réduction des services de santé maternelle et infantile, une recrudescence des violences et des actes de maltraitance, la perte de moyens de subsistance et d'emploi, et des possibilités restreintes d'apprentissage et d'éducation.

Face à ces risques, la JICA renforcera ses efforts dans une perspective d'égalité des sexes. Nous veillons à ce que les femmes et les filles ne soient pas laissées de côté et fournissons une aide afin qu'elles puissent pleinement utiliser les capacités et les expériences acquises dans leurs communautés locales. Un tel soutien est essentiel pour surmonter cette situation difficile et construire une société plus forte et plus inclusive.

YAMAGUCHI Aya, conseillère senior de la JICA sur le genre et le développement et intervenante dans les sessions de formation pour les GCFP, a déclaré avec insistance : «Pour créer une société égalitaire, il est important de s'assurer que tout le monde envisage les difficultés auxquelles sont confrontées les femmes et les filles comme des problèmes qui affectent la société dans son ensemble. Prendre conscience des questions liées au genre nous aidera également à prêter plus d'attention aux difficultés rencontrées par d'autres personnes socialement vulnérables, au même titre que les femmes et les filles. Je crois qu'écouter la voix de ces personnes et faire avancer nos efforts en leur faveur mènera à une société meilleure où personne n'est laissé de côté. Nous continuerons de diffuser des informations précises à l'avenir afin de mieux faire comprendre en quoi les questions liées au genre touchent tout le monde et pourquoi elles doivent être résolues».

PhotoDès le début de la crise de la COVID-19, la JICA a fourni du matériel, notamment de la literie, pour faire face au manque d'équipements d'hygiène des crèches au Bhoutan. Le personnel du bureau de la JICA au Bhoutan et les membres de la NCWC présents lors de la livraison (à droite) et la literie fournie (à gauche)



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