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Nouvelles du terrain

1 juin 2021

Le projet «École pour tous» gagne du terrain : Extension à 53 000 écoles de huit pays africains pour améliorer l'apprentissage des enfants, les repas scolaires et la sensibilisation au lavage des mains


Le projet «École pour tous» lancé en 2004 dans 23 écoles primaires au Niger, est aujourd'hui diffusé dans près de 53 000 écoles primaires et secondaires de huit pays africains avec l'objectif d'améliorer l'environnement d'apprentissage des enfants. Outre l'augmentation du nombre d'écoles participantes, le projet a évolué de manière significative avec l'émergence d'activités volontaires par les résidents locaux, adaptées aux besoins spécifiques de chaque communauté. Le projet s'est étendu bien au-delà du domaine éducatif pour inclure des activités telles que le renforcement de la nutrition et de l'assainissement.

PhotoDes enfants apprennent à faire des additions à l'aide de bâtonnets dans une classe de rattrapage École pour tous (Madagascar).


Soutenir la croissance des enfants : La passion comme moteur du projet

«École pour tous» est un projet dans lequel des parents, des enseignants et des résidents locaux forment un comité de gestion des établissements scolaires (COGES) et travaillent ensemble pour que l'instruction soit accessible à tous. Il s'agit d'une initiative de gestion scolaire à l'échelle de la communauté qui fonctionne en collaboration avec les instances gouvernementales. Elle vise à soutenir les enfants dans leur apprentissage, avec les parents et les enseignants, mais aussi l'ensemble de la communauté sensibilisée à l'importance de l'éducation.

Dans chaque pays partenaire, la JICA organise une série de discussions avec le ministère de l'Éducation pour formuler un projet École pour tous. Elle fournit également des conseils et une assistance technique sur la procédure d'établissement et les modalités de fonctionnement du COGES ainsi que sur les moyens de renforcer les capacités des personnes impliquées dans le COGES. KUNIEDA Nobuhiro, conseiller principal de la JICA et acteur de longue date du projet, évoque l'importance de coordonner en douceur les différents outils de sensibilisation avec les personnes concernées.

PhotoÉlection à bulletin secret des représentants du COGES (Sénégal)

«Les pratiques traditionnelles font souvent obstacle au lancement d'un projet École pour tous. Par exemple, une règle implicite impose de choisir les représentants des organisations parmi les anciens et/ou les hommes. Cependant, quel que soit le sexe, les représentants doivent être motivés et compétents pour que le COGES améliore l'environnement d'apprentissage des enfants à travers la mise en œuvre d'activités impliquant la communauté. Les directeurs d'école ont longuement expliqué aux résidents locaux pourquoi il était important de voter pour élire des représentants et ce qui pouvait être accompli grâce aux activités du COGES. Les discussions ont permis à l'ensemble de la communauté de se mettre d'accord. Bien sûr, les échanges ont été parfois passionnés, mais tous aspiraient sincèrement à «soutenir la croissance des enfants» et ils sont finalement parvenus à s'entendre.


PhotoUne assemblée générale communautaire organisée pour discuter du fonctionnement de l'école (Niger)


Ainsi, le projet École pour tous a encouragé les COGES à prendre les rênes en initiant un éventail d'activités permettant d'améliorer l'environnement d'apprentissage des enfants. Ce projet, lancé au Niger, s'est aujourd'hui étendu à quelque 53 000 écoles primaires et secondaires dans huit pays africains, en s'adaptant au contexte éducatif de chaque communauté et pays.

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Les repas scolaires et la gestion de l'hygiène : Nouvelles initiatives de soutien des COGES

PhotoUne classe de rattrapage utilisant des exercices de mathématiques (Mali)

Au début du projet, les COGES ont contribué à l'amélioration de l'environnement d'apprentissage des enfants par la collaboration de tous à différentes activités telles que la construction de salles de classe au toit de paille et l'achat de manuels et de papeterie. Parallèlement, la qualité et la quantité de l'apprentissage en classe étant insuffisantes, les COGES de diverses communautés ont commencé à mettre en place des cours de rattrapage. Soucieux de s'impliquer dans l'apprentissage des enfants, les adultes ont apporté leur soutien en confirmant la présence des élèves et en vérifiant les réponses aux questions pratiques.


Afin d'accroître l'efficacité des cours de rattrapage démarrés dans diverses communautés, la JICA a recommandé l'introduction d'une méthode d'enseignement basée sur les compétences qui soit adaptée au niveau de compréhension de chaque élève. À Madagascar, un cours de rattrapage en mathématiques sur trois mois en 2019 a permis d'améliorer en moyenne de 20 points de pourcentage les résultats des tests pour environ 170 000 élèves.

Or, les idées et les activités des COGES se projettent bien au-delà du secteur éducatif.

À Madagascar, un programme communautaire collaboratif de repas scolaires soutenu par tous les résidents locaux a débuté en 2017. Pendant la basse saison agricole (de décembre à mars environ chaque année), la récolte de riz, l'aliment de base de la population malgache, est irrégulière et ne permet pas d'assurer en continu les repas scolaires. Pour faire face à ce problème, les habitants se sont mobilisés afin que chacun apporte sa contribution (riz, eau, légumes, main d'œuvre pour la cuisson, etc.). Par ailleurs, les COGES ont entamé des discussions sur la manière de venir en aide aux nourrissons, aux tout-petits et aux enfants d'âge préscolaire, en plus des élèves de l'école primaire.

PhotoDes enfants attendent leur déjeuner scolaire. Les repas sont servis par des parents locaux. (Madagascar)


Au Sénégal, les légumes récoltés dans les jardins scolaires soutenus par les COGES ont amélioré les repas et les collations des écoles. Les repas scolaires, associés aux pratiques de lavage des mains, ont contribué à renforcer la gestion de l'hygiène par la prévention des maladies infectieuses.

En voyant les élèves profiter de leur cours de rattrapage en mathématiques et de leur déjeuner avec le sourire, un responsable gouvernemental chargé du projet a déclaré : «Je suis pleinement convaincu que ces activités soutenues par la communauté contribueront à faire progresser l'éducation de notre pays».

Ayant donné la mesure de leurs capacités sur les questions liées à l'éducation, les COGES se sont projetés bien au-delà pour élargir leur champ d'action à de nouveaux domaines.

Pendant l'épidémie d'Ebola en Afrique de l'Ouest de 2014 à 2015, les COGES du Burkina Faso ont pris l'initiative d'organiser des assemblées générales pour leurs communautés respectives afin de sensibiliser la population locale à la maladie d'Ebola et aux moyens de prévenir l'infection.

Selon M. Kunieda, la manière dont les membres des communautés locales cherchent à apporter les réponses les mieux adaptées et à améliorer leurs activités au fil du temps est un signe très encourageant.

Pour aller plus loin, les résidents locaux doivent promouvoir eux-même le projet

«Au Mali, le projet École pour tous a démarré en 2008, mais le coup d'État de 2012 a entraîné l'évacuation sans ménagement de l'équipe d'experts de la JICA et la suspension des activités du projet pendant plus de cinq ans. Je n'ai pu m'empêcher d'être déçu par le fait que les réalisations de l'équipe du projet seraient perdues en vain. Cependant, lorsque j'ai visité le pays en 2017, j'ai vu la population locale continuer à soutenir les enfants. Je n'oublierai jamais la surprise et l'émotion que j'ai ressenties», confie-t-il.

À cette époque, en 2012, M. Kunieda était le conseiller principal du projet École pour tous dans le pays voisin du Sénégal, et il échangeait activement des informations et partageait des expériences avec les membres au Mali. Il se souvient qu'il a pu réellement ressentir l'impact du projet École pour tous, solidement ancré au sein de la communauté scolaire permettant à tous de prendre l'initiative et de s'engager dans des activités durables pour les enfants. Quant à l'avenir du projet, il déclare ce qui suit.

«Afin d'atteindre les objectifs éducatifs des ODD, il est nécessaire de renforcer l'approche de la gestion scolaire communautaire centrée sur la prise d'initiatives des populations locales pour améliorer l'environnement d'apprentissage des enfants. Le besoin de recentrage de cette approche est plus urgent que jamais. Pour ce faire, il est essentiel que les gouvernements partenaires, en collaboration avec les partenaires de développement, étendent cette approche après la fin du projet soutenu par la JICA ou dans les pays sans projet de ce type. Je pense qu'il est impératif d'affiner et de simplifier davantage l'approche École pour tous afin qu'elle soit comprise, appliquée et développée par le plus grand nombre. Il est possible d'accélérer ce processus notamment en organisant des séminaires de partage d'expérience et l'envoi d'experts japonais ou de pays tiers à court terme».

PhotoUne assemblée générale communautaire planifie les activités scolaires (Sénégal). Les populations locales jouent un rôle de premier plan dans les efforts visant à améliorer l'environnement d'apprentissage des enfants.


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