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Nouvelles du terrain

1 juillet 2021

La neuvième réunion des dirigeants des îles du Pacifique (PALM9) approche : L'expert de la JICA, MIMURA Satoru, fait le point depuis Samoa sur le projet de gestion des déchets solides


La coopération de la JICA avec les pays insulaires du Pacifique (PIP) en réponse aux problèmes de gestion des déchets remonte à 2000. À l'époque, à Samoa, la collecte et l'élimination finale des déchets ne pouvaient être gérées de manière appropriée et la JICA a commencé une coopération pour améliorer la situation. Cet effort a ensuite évolué vers le projet de coopération technique du Japon pour la promotion de l'initiative régionale sur la gestion des déchets solides (J-PRISM pour Project for Promotion of Regional Initiative on Solid Waste Management), qui se poursuit à ce jour.

MIMURA Satoru, impliqué dans le projet depuis son lancement en tant que membre du personnel de la JICA à Samoa en 2000, a été de nouveau envoyé à Samoa en mai de cette année en tant qu'expert de la JICA dans le domaine de la gestion des déchets. Voici le dernier rapport de MIMURA à Samoa, présentant les actions entreprises pour fournir un soutien continu aux PIP.

Photo MIMURA (à gauche), après sa réaffectation à Samoa, et Fualaga Pemita, le responsable des décharges du ministère des Ressources naturelles et de l'environnement, visitent la décharge de Tafaigata. La zone verte que l'on voit au fond de la photo était une décharge classique à ciel ouvert. Des plantes y poussent désormais grâce à la «méthode Fukuoka» qui favorise la décomposition des déchets.
(La méthode Fukuoka est un système de décharge développé conjointement par l'Université de Fukuoka et la ville de Fukuoka. Il s'agit d'une technologie d'amélioration simple et peu coûteuse qui permet d'installer des tuyaux de drainage des eaux et d'évacuation des gaz en utilisant des matériaux et des méthodes disponibles dans les pays en développement. Cette technologie japonaise peut être employée comme une mesure de lutte contre la pollution environnementale et le réchauffement climatique en éliminant rapidement les infiltrations d'eau et en minimisant les émissions de méthane.)


Former les ressources humaines pour soutenir l'avenir de l'île

MIMURA commence par dresser l'inventaire du projet à ce jour.

«De nouveaux déchets sont produits chaque jour, il est donc important de veiller à ce qu'ils puissent être éliminés de manière pérenne. C'est pourquoi ce projet s'est concentré sur la promotion des ressources humaines afin de créer un ‘'système de gestion durable des déchets géré par les personnes qui vivent continuellement sur l'île''. Heureusement, nous avons appris que certains des habitants avec lesquels nous avons travaillé sont devenus des hauts fonctionnaires du ministère samoan des Ressources naturelles et de l'environnement, et que d'autres personnes formées dans le cadre du projet ont été nommées à des postes administratifs clés dans plusieurs pays de la région du Pacifique».


Photo De gauche à droite : L'experte YOSHIDA Ayako de J-PRISM II, la directrice générale adjointe Easter Chu Shing du PROE et l'expert MIMURA.

Easter Chu Shing, directrice générale adjointe du secrétariat du Programme régional océanien de l'environnement (PROE), soutient pleinement le projet. Le PROE est une organisation internationale basée à Samoa, où se trouve le projet. «Les conseils pratiques fournis sur place par les experts de la JICA et la formation technique dispensée au Japon sont les deux piliers de la coopération technique du pays. Nous avons formé un grand nombre de ressources humaines qui joueront un rôle stratégique dans la gestion des déchets, non seulement à Samoa mais dans toute la région du Pacifique», rappelle-t-elle.


Le projet à Samoa se distingue également par la diversité des acteurs impliqués : les communautés villageoises locales, les ONG et les entreprises privées, en plus du gouvernement et des organisations internationales. Cela permet d'aborder les problèmes sous plusieurs angles, selon MIMURA.

«La Samoa Recycling & Waste Management Association, fondée en 2018, est l'une des organisations qui est vraiment montée au créneau. Avant même qu'elle ne soit établie en tant qu'association, ses membres promouvaient activement le recyclage, mais maintenant, ils sont encore plus énergiques. L'organisation propose une éducation environnementale dans les écoles, s'engage dans la collecte de bouteilles en plastique dans les supermarchés et organise des campagnes de nettoyage communautaires. J'ai le sentiment que ce large éventail d'activités a initié une véritable prise de conscience des habitants de l'île, qui se traduit par un recul des déchets sauvages et une meilleure coopération en matière de tri des déchets».

Photo Activités de l'association Samoa Recycling & Waste Management. (À gauche) Formation au recyclage pour les personnes malentendantes. Grâce à ce travail, ces personnes sont formées pour jouer un rôle dans la société et reçoivent une compensation leur permettant de rester indépendantes. (À droite) Une campagne de nettoyage dans une communauté.


Marina Keil, présidente de l'association Samoa Recycling & Waste Management, se souvient : «Autrefois, pour les insulaires, le recyclage consistait à "trier et collecter une petite quantité de matériaux de valeur, comme de l'aluminium, contre de l'argent". Aujourd'hui, cependant, les mentalités évoluent et le recyclage est davantage synonyme de "protection de l'environnement"».

Ce changement de mentalité se reflète dans la vie quotidienne des insulaires. À Samoa, la distribution de sacs, de pailles et de boîtes repas jetables en plastique a été interdite par la loi en 2018. Au début, il y avait une certaine résistance parmi les insulaires, mais maintenant, «éviter dans la mesure du possible l'utilisation de produits en plastique jetables» est devenue la norme. «Sur le marché, je vois souvent des gens qui ramènent leurs achats à la maison à la main sans prendre de sacs», raconte MIMURA en souriant.


Photo (À gauche) Un bus publicitaire faisant la promotion du «Plastic Ban» a été utilisé par le ministère samoan des Ressources naturelles et de l'environnement pour sensibiliser le public lors du lancement de sa stratégie en matière de déchets.
(À droite) «Près du marché aux poissons, nous avons vu une personne tenant une bonite par la queue pour la ramener chez elle», se réjouit MIMURA.


Évolution des problèmes de déchets en raison de la modernisation de l'île et de la multiplication des catastrophes naturelles


Photo L'éducation environnementale est mise en avant dans les écoles samoanes.

Ce projet, qui a soutenu la résolution du problème des déchets en Océanie, est passé d'une perspective «d'amélioration des méthodes de gestion et d'élimination des déchets» à des «efforts de réduction des déchets». Il encourage désormais les initiatives axées sur les 3R (réduire, réutiliser, recycler) et les retours (exportation de déchets recyclables) dans neuf PIP. C'est le résultat d'une certaine «modernisation des modes de vie», explique MIMURA.


«Le peuple samoan était autosuffisant à l'origine et son mode de vie ne produisait pas de déchets. Les noix de coco de l'île, par exemple, sont utilisées pour la nourriture, l'alimentation animale et le carburant, de sorte qu'aucun déchet n'est produit. Cependant, en raison de l'importation récente de produits alimentaires, la quantité et la nature des déchets ont changé. L'élimination des déchets ne parvient pas à suivre le rythme élevé de leur production, ce qui entraîne la formation de tas d'ordures dans les champs. Cela a commencé à avoir un grave impact sur l'assainissement et l'environnement».

En outre, les importations d'appareils ménagers et d'automobiles ont créé de nouveaux types de déchets, tandis que les catastrophes naturelles se produisent plus fréquemment sous l'influence du changement climatique. La quantité de déchets issus des catastrophes, tels que les meubles et les appareils électroménagers cassés par des chutes d'arbres et des effondrements de structures, augmente chaque année. Dans ce contexte, la réduction des déchets est devenue un défi majeur.

Les pays du Pacifique étant les voisins méridionaux du Japon, il est essentiel d'apprendre les uns des autres et de coopérer

Le projet travaille désormais en parallèle à l'élaboration de lignes directrices pour la gestion des déchets en cas de catastrophe pour l'ensemble de la région Pacifique, ainsi qu'à des initiatives adaptées à la situation de chaque pays. Toutefois, «il y a une montagne de problèmes à résoudre», admet MIMURA.

«Il faut dans un premier temps trouver les ressources financières. Dans les PIP, les questions liées aux déchets ne sont pas prioritaires et les budgets sont insuffisants. C'est pourquoi nous étudions l'introduction de systèmes de consigne pour encourager la collecte des récipients, doublés de systèmes de tarification pour l'élimination des déchets elle-même. Il faut également trouver des moyens de retenir la main-d'œuvre. Si le développement des ressources humaines a donné de bons résultats, l'exode des habitants vers les pays voisins pour trouver de nouveaux emplois reste une source d'inquiétude. Il faut faire preuve de ténacité pour former les ressources humaines».

De plus, il est devenu difficile d'exporter les produits dans le cadre des «efforts de réduction des déchets». Cela s'explique par les restrictions à l'importation et les révisions des traités liés dans les pays de destination. «À l'avenir, nous aimerions explorer les moyens de recycler directement sur l'île», poursuit MIMURA.

Seumalo Afele Faiilagi, directeur général adjoint de la division Protection de l'environnement du ministère des Ressources naturelles et de l'environnement, déclare : «Pour améliorer la collecte des déchets recyclables, l'utilisation d'un SIG (système d'information géographique) a permis un suivi efficace, même à Samoa où le gouvernement dispose de peu de personnel. En outre, la JICA nous offre un soutien constant pour faire face à de nouveaux problèmes et besoins, notamment sur la gestion des déchets lors des catastrophes, de plus en plus fréquentes à cause du changement climatique. Alors que nous sommes confrontés à de nouveaux défis tels que les microplastiques, nous continuons à placer nos espoirs dans la JICA en tant que partenaire fiable».


Photo Un expert de la JICA (deuxième à partir de la droite) forme le personnel du ministère des Ressources naturelles et de l'environnement de Samoa aux méthodes de suivi des collectes.


La neuvième réunion des dirigeants des îles du Pacifique (PALM 9), au cours de laquelle les dirigeants du Japon et d'autres pays discuteront de diverses questions auxquelles sont confrontés les PIP, se tiendra par vidéoconférence le 2 juillet. MIMURA, membre du groupe d'experts chargé de la préparation du sommet, évoque les futures relations du Japon avec les PIP en ces termes : «Pour le Japon, les PIP sont nos voisins du sud. Nous devons nous rappeler que nos vies ont une incidence les unes sur les autres, et nous devons apprendre les uns des autres et coopérer».

Il a également eu des mots encourageants sur l'avenir.

«Tout au long des plus de deux décennies de cette initiative, nous avons reçu le soutien de plus de 500 Japonais, notamment des experts, des volontaires de la JICA et d'autres personnes impliquées dans le programme de formation. Je tiens à rendre hommage à tous ceux qui ont agi à mes côtés, et je continuerai à travailler main dans la main avec les populations des PIP».

Désormais basée à Samoa, l'initiative de MIMURA arrive à un moment critique de son déroulement.


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