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Nouvelles du terrain

26 août 2021

Protéger les ressources hydriques du Malawi : Développement d'un système d'approvisionnement en eau durable, des forêts de bassins versants jusqu'aux usagers


Le Malawi, situé dans la partie sud-est du continent africain, s'est attelé à la création d'un système permettant la fourniture d'une eau salubre tout en protégeant ses ressources hydriques.

La capitale, Lilongwe, a connu une forte croissance démographique liée à son urbanisation ces dernières années. Aujourd'hui, la demande en eau a largement dépassé l'offre. Les problèmes, tels que les fuites d'eau dues au vieillissement des conduites d'approvisionnement et de distribution, se multiplient. En outre, la réserve forestière de Dzalanyama, qui est la principale source d'eau douce de Lilongwe, subit des coupes et des dégradations importantes en raison de l'exploitation illégale qui alimente la production de bois de chauffage et de charbon de bois. La JICA apporte son soutien à la protection environnementale des forêts de bassins versants (*) parallèlement aux projets d'approvisionnement en eau dans les zones urbaines, et elle encourage les efforts visant à protéger l'eau au Malawi, de la source jusqu'aux robinets des maisons.

PhotoL'expert de la JICA, ITAYA Hidefumi (à l'extrême gauche), explique le système d'approvisionnement en eau aux élèves d'une école élémentaire dans une station d'épuration de Lilongwe. Les efforts de protection de l'eau progressent au Malawi.


(*) Une forêt de bassin versant est régie en mettant l'accent sur les fonctions liées à la gestion de l'eau (en particulier la capacité de rétention d'eau du sol).

Soutien à la gestion de l'approvisionnement en eau grâce aux connaissances développées au Japon

«L'eau non comptabilisée (ENC) désigne l'approvisionnement en eau qui n'est pas facturé en raison de fuites ou de vols dans les conduites de distribution. Actuellement, environ 40 % de l'eau produite par l'usine de traitement des eaux de Lilongwe n'est pas facturée pour ces raisons», explique ITAYA Hidefumi, un expert de la JICA qui travaille au renforcement des capacités de la compagnie des eaux de Lilongwe (Lilongwe Water Board ou LWB) à faire face au problème de l'ENC. Fort de ses 20 ans d'expérience au sein du service des eaux de Yokohama, au Japon, il a acquis de solides connaissances dans ce domaine.

M. Itaya, envoyé au Malawi en juin 2019, est le conseiller en chef du projet de renforcement des capacités de réduction de l'eau non comptabilisée de LWB. Parallèlement à la rédaction de plans de réduction de l'ENC, il participe avec le personnel de LWB à l'installation de détecteurs de fuites souterraines et à la modernisation des conduites de distribution d'eau. En raison de l'impact de la COVID-19, il a été contraint de retourner temporairement au Japon en mars 2020, mais il est revenu en mai 2021 et a repris ses activités de coopération locale.

«On dit que plus le taux d'ENC est faible, meilleure est la gestion de l'approvisionnement en eau. LWB s'est fixé pour objectif de réduire le taux d'ENC à 28 % d'ici 2025. Le taux actuel d'ENC à Yokohama est de 7-8 %, mais il y a 70 à 80 ans, il était similaire au taux de Lilongwe. Au fil des décennies, les collectivités locales japonaises sont parvenues à réduire leur taux d'ENC. J'ai le sentiment que les connaissances acquises par les collectivités locales japonaises peuvent être mobilisées pour fournir des conseils et des recommandations techniques aux pays en développement», affirme-t-il avec conviction.

PhotoInstallation d'un compteur d'eau (à gauche) et révision du plan de réduction des ENC (à droite). La JICA déploie une coopération pour l'amélioration des capacités de LWB en tirant parti de l'expertise du Japon en matière de gestion de l'approvisionnement en eau.


Prise de conscience du lien entre approvisionnement en eau et protection des forêts

La création de systèmes d'approvisionnement en eau durables ne se limite pas à l'approvisionnement urbain, à savoir l'installation de conduites de distribution et la mise en œuvre de mesures contre les fuites et les vols d'eau. La quasi-totalité de l'eau de Lilongwe provient de la réserve forestière de Dzalanyama. En d'autres termes, préserver la réserve forestière de Dzalanyama est indispensable pour garantir l'approvisionnement en eau stable de la capitale.

Cependant, cette forêt de bassin versant a été déboisée et dégradée suite à des coupes illégales pour la production de bois de chauffage et de charbon de bois. Les efforts du Malawi, soutenus par la JICA, pour établir un système de protection et de gestion fiable et durable dans cette zone comprennent la protection de la forêt (et plus particulièrement de ses sources d'eau) et des projets d'approvisionnement en eau pour les résidents urbains.

Interrogé sur l'importance du lien entre approvisionnement en eau et protection de l'environnement, M. Itaya déclare : «L'eau stockée en quantité limitée dans la forêt de bassin versant est convertie en eau pour l'usage quotidien via des stations d'épuration. Il est essentiel de communiquer ces informations aux résidents locaux. Je pense que les efforts de sensibilisation au rôle de la protection de l'environnement pour notre approvisionnement en eau sont extrêmement importants. Nous pouvons mener ces efforts en expliquant le cycle de l'eau à travers la présentation de diverses installations liées aux projets d'approvisionnement en eau».

PhotoUn festival organisé dans la zone forestière du bassin versant a offert à des élèves d'écoles élémentaires locales l'occasion de planter des arbres.


Sensibiliser les résidents locaux à la fragilité des ressources en eau pour initier des changements de comportement

PhotoMme Yoshinaga (de dos) se rend chez les usagers pour discuter de l'utilisation de l'eau.

YOSHINAGA Saki, qui a travaillé au Malawi en tant que volontaire japonaise pour la coopération à l'étranger (JOCV) de janvier 2018 à mars 2020, a joué un rôle significatif pour sensibiliser les résidents locaux. Mme Yoshinaga, employée du bureau des forêts du gouvernement préfectoral de Shizuoka, a de l'expérience non seulement en matière de protection des forêts, mais aussi pour l'organisation d'événements de sensibilisation en collaboration avec des groupes de volontaires pour le reboisement au Japon. Avec ce savoir-faire, elle a participé à des activités de protection des bassins versants dans la réserve forestière de Dzalanyama, et dispensé une éducation environnementale dans les écoles primaires de la ville pour expliquer l'importance de l'eau et de sa gestion.


Mme Yoshinaga raconte : «Nous nous rendions directement chez les usagers pour les éduquer et leur expliquer les enjeux de la protection des ressources hydriques». Elle se souvient comment, au moment même où elle travaillait sur une étude envisageant la possibilité de détecter et empêcher les fuites dans les logements des particuliers à l'aide de détecteurs introduits par M. Itaya, elle a été contrainte de rentrer au Japon à cause de la COVID-19 en mars de cette année.

À propos des activités de Mme Yoshinaga et d'autres personnes, M. Itaya déclare : «Mme Yoshinaga nous a fait un rapport sur l'utilisation de l'eau dans chaque zone et une synthèse des comptes rendus des résidents locaux. Cela nous a permis de mener nos activités avec une vue globale de l'approvisionnement en eau à Lilongwe, ce qu'il aurait été difficile d'obtenir simplement avec les informations internes de LWB». Il s'est réjoui du partage d'informations vers un objectif commun en dépit des positions et approches divergentes des experts et de la JOCV.

En outre, dans le cadre des activités d'éducation environnementale, Mme Yoshinaga a organisé des visites guidées pour permettre aux élèves des écoles primaires d'observer les étapes clés du cycle de traitement de l'eau. À cette occasion, des spécialistes comme M. Itaya et d'autres acteurs du secteur ont collaboré à son travail pour expliquer aux enfants en quoi l'eau est une ressource précieuse. «En écoutant les explications des spécialistes pendant les visites, les élèves ont appris que l'eau de leurs foyers provenait des forêts de bassins versants. Ils ont également compris qu'ils risquaient de manquer d'eau s'ils ne protégeaient pas les forêts qui reculent et se dégradent à cause des coupes illégales. Nous avons pu expliquer aux enfants que tous les résidents devaient prendre soin de l'eau, à travers la protection des forêts de bassins versants en amont et jusqu'à leurs maisons», a commenté Mme Yoshinaga.

Grâce aux activités du projet d'approvisionnement en eau, du projet de protection des forêts et des activités des JOCV sur le terrain, des «efforts conjoints pour protéger les ressources hydriques dans leur ensemble», des forêts jusqu'aux foyers, sont déployés au Malawi.

PhotoMme Yoshinaga (au centre à droite) donne des explications aux enfants lors d'une visite d'une forêt de bassin versant. Une éducation environnementale a été dispensée dans cinq écoles de la ville et enseignants et parents ont souhaité que le programme se poursuive.


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