l'Agence Japonaise de Coopération Internationale

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Nouvelles du terrain

3 juin 2022

Achèvement du Freedom Bridge - le symbole de paix et de liberté tant attendu du Soudan du Sud


La construction du premier pont métallique en arc du pays sur le fleuve qui traverse le Soudan du Sud, est terminée.

Le projet de construction du pont du Nil à Juba, au Soudan du Sud, a été lancé en 2012. La cérémonie d'ouverture du pont a eu lieu le 19 mai 2022 et le président de la JICA, TANAKA Akihiko, est venu du Japon pour assister à l'événement. Il s'agissait de son premier voyage à l'étranger depuis son entrée en fonction. Lors de la cérémonie, le président du Soudan du Sud, Salva Kiir, a déclaré : «Ce pont sera la preuve pérenne de notre amitié indéfectible avec le peuple japonais et son gouvernement. Je tiens à remercier le gouvernement et le peuple japonais pour cet ouvrage si précieux pour le peuple du Soudan du Sud».

Achevé après avoir été interrompu à trois reprises en raison de conflits répétés et de la pandémie de COVID-19, le pont est baptisé par les habitants le «pont de la Liberté» (Freedom Bridge), symbole de leurs espoirs de paix, de liberté et d'un avenir radieux pour leur pays.

PhotoLe Freedom Bridge terminé, avec les drapeaux du Japon et du Soudan du Sud déployés.


PhotoLe président du Soudan du Sud, Salva Kiir (au centre), lors de la cérémonie d'ouverture


PhotoLe président de la JICA, TANAKA Akihiko, célèbre l'ouverture du pont avec le président du Soudan du Sud, Salva Kiir, et le premier vice-président, Riek Machar.


Un nouveau pont pour accroître l'efficacité du transport et le développement économique

Le projet de construction du pont du Nil a été financé par l'aide sous forme de don du gouvernement japonais. La JICA a été chargée de la supervision de la mise en œuvre du projet.

Le consultant en ingénierie UMEDA Norio de CTI Engineering International Co., Ltd., a supervisé le projet en tant qu'ingénieur résident depuis le début. M. Umeda a déclaré : «Je dois avouer que la fin du projet est un réel soulagement et que je suis sincèrement heureux que nous ayons pu apporter notre pierre à l'édifice de la nation du Soudan du Sud. Je salue le mérite des nombreux ouvriers sud-soudanais qui ont travaillé dur et avec persévérance à nos côtés sur ce projet».

SAGARA Fuyuki, représentant en chef du bureau de la JICA au Soudan du Sud, a également souligné : «Il est très important que de nombreuses parties prenantes du Japon et du Soudan du Sud, y compris les consultants, les entrepreneurs, le personnel local et les représentants du gouvernement, aient surmonté de nombreuses difficultés grâce à leur travail d'équipe pour mener à bien un projet aussi important, et que ce pont contribue désormais à améliorer la vie des gens et l'économie».

Le Soudan du Sud a obtenu son indépendance du Soudan en 2011, devenant ainsi le plus jeune pays du monde, mais le chemin parcouru a été jalonné de troubles et d'obstacles. Le pays a été le théâtre de la plus longue guerre civile d'Afrique, qui a duré un demi-siècle et au cours de laquelle plus de 2 millions de personnes ont perdu la vie. En tant que nation composée de plus de 60 groupes ethniques, la cohésion sociale entre les peuples a toujours été un sujet brûlant, même après l'indépendance du pays. Alors que le Soudan du Sud est confronté à divers défis, des mesures sont prises pour construire une nouvelle nation. L'un des projets destiné à commémorer l'indépendance de la nation tout en gardant espoir en son avenir, a été la construction du Freedom Bridge.

M. Sagara s'est exprimé en ces termes : «Le Soudan du Sud étant un pays enclavé et comportant de vastes marécages en son centre, les transports sont par nature assez difficiles. En outre, une longue période de guerre civile a précédé l'indépendance, ce qui a empêché le développement des infrastructures de transport. Le pont de Juba, le seul pont existant sur le Nil, situé dans la capitale de Juba, est un pont préfabriqué construit il y a 50 ans».

Pourtant, le pont de Juba était le seul moyen de transporter des marchandises depuis les pays voisins de l'Ouganda et du Kénya jusqu'à Juba, via une autoroute internationale. L'autoroute internationale relie Juba à Kampala, la capitale de l'Ouganda ; Nairobi, la capitale du Kénya ; et le port de Mombasa au Kénya. Elle a été un axe vital pour le transport de marchandises destinées à la reconstruction du pays. Toutefois, avec l'aggravation des embouteillages, il était désormais primordial de s'atteler à une planification urbaine qui tienne compte de la future croissance démographique. C'est pourquoi la JICA a apporté sa coopération en vue de créer un plan d'amélioration des réseaux routiers et de construire un nouveau pont. Le projet de construction du pont a été lancé en réponse aux souhaits du Soudan du Sud de voir ce pont renforcer l'efficacité du transport international et contribuer au redressement et à la croissance économiques du pays. Il a été baptisé «Freedom Bridge» pour refléter le désir de liberté et de paix du peuple sud-soudanais, après l'obtention de son indépendance tant attendue.

PhotoCette carte du Soudan du Sud montre l'emplacement de la capitale, Juba, où le pont traverse le Nil, et des pays voisins.


PhotoLes embouteillages sont monnaie courante dans la capitale, Juba.


PhotoLa construction a commencé en 2013. Un grand nombre de machines et de matériels imposants ont été acheminés sur le site.


Ce pont de 560 mètres de long est le premier pont métallique en arc du pays à enjamber le Nil. «En tant qu'ingénieur civil, j'ai été conquis par le sens de ma mission», se souvient M. Umeda avec émotion. La construction a commencé en 2013. Bien que l'ouverture du pont ait été initialement prévue en 2017, les travaux ont dû être suspendus à trois reprises en raison de diverses perturbations. Deux d'entre elles étaient dues à l'escalade des conflits armés résultant d'une lutte pour le pouvoir politique. La première perturbation a contraint le personnel japonais à quitter le pays pendant plus d'un an, et la seconde pendant plus de deux ans et demi.

Le personnel japonais et sud-soudanais partageait l'espoir de reprendre le travail sur le site dès que possible. «Pendant cette période, nous sommes restés en contact avec le personnel local sud-soudanais par courriels et par téléphone de manière quotidienne, afin de préserver le site. Nous avons également travaillé dur pour maintenir le dialogue avec le ministère des Routes et des ponts, en tant que partenaire», a confié M. Umeda. Un accord de paix en 2018 a mis fin au second conflit, et la construction a repris en 2019. L'année suivante, cependant, le personnel japonais a de nouveau été forcé de quitter le pays en raison de la pandémie de COVID-19. Après environ un an d'interruption, le projet a pu reprendre, et la construction s'est finalement achevée en mai 2022.

PhotoCalendrier de la période de construction, du début à l'achèvement du projet


PhotoVue de l'assemblage de la poutre pour la section en arc. Au plus fort de la construction, la main-d'œuvre locale comptait près de 200 personnes.


De la construction de ponts à la construction de ressources humaines : La contribution du Japon au Soudan du Sud

Le consultant et l'entrepreneur japonais ont travaillé avec près de 200 ouvriers sud-soudanais. Ils ont également contribué au transfert des technologies liées à la construction de ponts. M. Umeda a apprécié l'accueil positif réservé aux efforts déployés, non seulement en termes de technologie, mais aussi en matière de sensibilisation des travailleurs aux règles de discipline et de sécurité. «La gestion rigoureuse du travail et de la sécurité par l'entrepreneur, Dai Nippon Construction, a été formidable», a-t-il expliqué. «Chaque matin, tout le personnel participait à un briefing et à une séance de gymnastique radiophonique, et chaque équipe avait une réunion sur les mesures de sécurité. Les progrès de la construction et les objectifs mensuels ont été passés en revue, et ils ont travaillé à améliorer l'éthique du travail et l'état d'esprit, tout en maintenant la discipline. Les pratiques de rangement quotidien des experts japonais en échafaudages ont naturellement été transmises aux travailleurs locaux, et les employés - même les chauffeurs - sont devenus plus proactifs en matière de nettoyage. Le site a toujours été maintenu en ordre».

M. Umeda a été séduit par la facilité à établir de bonnes relations de travail avec les habitants du Soudan du Sud en raison de leur attitude ouverte vis-à-vis de l'apprentissage et de leur efforts assidus. «La plupart des travaux de génie civil concernent des structures qui sont construites sous terre et qui ne sont pas visibles après leur achèvement», a-t-il déclaré. «Les travaux menés dans le fleuve en ont été l'exemple le plus significatif. Je me souviens avoir ressenti un profond soulagement lorsque nous avons pu couler le béton de la première pile du pont dans le substrat rocheux, à sept mètres sous la surface de l'eau. Je suis sûr que les ouvriers sud-soudanais ont dû éprouver le même sentiment d'accomplissement, car ils ont tous travaillé dur sans se plaindre de la difficulté de l'opération. Je peux dire que le véritable intérêt du travail de génie civil à l'étranger est de voir des personnes de différentes nationalités travailler ensemble pour atteindre un même objectif. J'espère qu'ils mettront à profit l'expérience et les compétences acquises ici dans leurs futurs efforts de construction de la nation.»

PhotoDes palplanches en acier entourent les excavations pour enfoncer les fondations des piliers dans la roche dure, à sept mètres sous la surface de l'eau.


PhotoM. Umeda (au centre) s'est également consacré à l'éducation des jeunes de la région. Des étudiants du département de génie civil de l'université de Juba ont été invités sur le chantier dans le cadre de leur formation sur le terrain. M. KUSAKA Kiyoshi (à droite), chef de projet de Dai Nippon Construction, a également contribué à la réalisation du pont.


Le président du Sud-Soudan, Salva Kiir, s'est exprimé avec ferveur lors de la cérémonie d'ouverture du pont de la Liberté. «Je vous appelle à travailler avec ardeur pour maintenir la paix dans notre pays», a-t-il déclaré. «La guerre entrave le progrès, et le temps qu'il a fallu pour achever ce pont est un exemple parlant de la façon dont la guerre retarde le développement. La paix nous permettra de concentrer nos efforts sur la prestation de services et les projets de développement. Je vous invite tous à remercier nos amis japonais qui nous ont offert cette structure, en la préservant durablement. Veillons à la sécurité de tous sur ce pont, car il s'agit de notre nouvel axe vital et de la porte d'entrée de la région.»

M. Sagara a pour sa part souligné que le pont de la Liberté sera véritablement un symbole de paix dans le sens où il a été achevé au terme de bien des difficultés liées aux conflits et à la pandémie, et après le rétablissement de la stabilité à Juba. «Au Soudan du Sud, il y a divers groupes ethniques avec des valeurs, des cultures et des modes de vie différents», a-t-il ajouté. «Cependant, il est aussi indispensable de promouvoir des valeurs communes à tous les citoyens d'une même nation. J'espère que les habitants du Soudan du Sud auront à cœur de préserver et d'utiliser durablement ce pont, et qu'il servira de socle à leur quête mutuelle de paix et de liberté.»

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