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Nouvelles du terrain

6 janvier 2023

L'équipe du Secours d'urgence du Japon obtient la note maximale lors de l'accréditation internationale


Le Japon subit fréquemment des catastrophes naturelles telles que des typhons et des tremblements de terre. De ce fait, les équipes de secours du pays disposent de connaissances approfondies et d'une expertise solide en la matière. Forgés par leurs expériences, les membres de l'équipe du Secours d'urgence du Japon (JDR pour Japan Disaster Relief) ont vocation pour sauver le maximum de vies en apportant leur aide aux victimes de désastre à l'étranger, principalement dans les pays en développement.

Les 75 membres de l'équipe de recherche et de sauvetage du JDR ont reçu la plus haute certification qui soit, à savoir la catégorie «lourd», lors d'une évaluation internationale des équipes de sauvetage, qui s'est déroulée du 8 au 11 novembre 2022, dans la préfecture de Hyogo, démontrant ainsi leurs vastes capacités. Nous avons interviewé Katsube Tsukasa, conseiller principal en assistance humanitaire à la JICA et classificateur international certifié, sur le travail du JDR, l'accréditation et la formation que les membres de l'équipe suivent pour sauver des vies face à une catastrophe.

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Utiliser l'expérience du Japon acquise lors de catastrophes pour aider les pays en développement

Des catastrophes naturelles de grande ampleur se produisent partout dans le monde. La fragilité de leur économie et l'insuffisance de leurs infrastructures sociales font qu'il est difficile pour les pays en développement, en particulier, de mener des opérations de sauvetage adéquates lors de ces catastrophes, ce qui se traduit par un nombre élevé de victimes. Le Japon, exposé aux catastrophes naturelles, a lancé en 1979 des opérations internationales d'aide aux victimes de désastre sous l'égide du gouvernement, dans le but de mettre à profit son expérience approfondie et son savoir-faire technique pour aider les nations en développement. L'équipe du Secours d'urgence du Japon (JDR) a été créée en 1987 et, depuis, ses membres ont participé à plus de 160 missions - opérations de recherche et de sauvetage de victimes de catastrophe, soins médicaux, consultations et conseils.

«Pour nous, qui vivons dans un pays exposé aux catastrophes, ce ne sont pas seulement les aspects techniques qui comptent, mais aussi le sentiment d'être proche des gens que nous aidons», explique M. Katsube. En tant que membre de l'équipe des Nations unies chargée de l'évaluation et de la coordination en cas de catastrophe (UNDAC) et du JDR, M. Katsube a visité de nombreux sites de catastrophe, notamment lors du typhon de 2013 à Leyte, aux Philippines, le cyclone au Vanuatu, et le tremblement de terre au Népal en 2015, ou encore dans le centre du Mexique en 2017. «Les survivants sont souvent considérés comme faibles et vulnérables», ajoute-t-il, «mais, en fait, ils savent ce dont ils ont le plus besoin au moment même. Il est donc essentiel pour les intervenants de se mettre à l'écoute des besoins des survivants et d'essayer de les aider par tous les moyens possibles. Ce ressenti a une profonde résonance pour nous Japonais qui sommes héritiers d'une culture ayant survécu à de nombreuses catastrophes».

PhotoKatsube Tsukasa, conseiller principal de la JICA.


La JICA assure le secrétariat du JDR, composé de l'équipe de sauvetage, de l'équipe médicale, de l'équipe d'intervention contre les maladies infectieuses, de l'équipe d'experts et de l'unité des Forces d'auto-défense du Japon (JSDF). L'équipe de sauvetage réunit des experts de premier plan dans divers domaines. Parmi eux des membres du ministère des Affaires étrangères, de l'Agence nationale de police, de l'Agence de gestion des incendies et des catastrophes, des garde-côtes japonais, mais aussi du personnel médical, ainsi que des spécialistes de l'évaluation structurelle et des coordinateurs opérationnels agréés par la JICA.

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L'accréditation INSARAG, indispensable pour les interventions internationales

En novembre 2022, le JDR a passé l'évaluation de certification de reclassification externe administrée par le Groupe consultatif international de recherche et de sauvetage (INSARAG), un réseau d'équipes internationales de recherche et de sauvetage. L'INSARAG a été créé en 1991 suite au tremblement de terre de 1988 en Arménie, qui a mis tragiquement en lumière l'absence de coordination entre les équipes de secours envoyées par différents pays, infligeant ainsi un lourd préjudice à la nation sinistrée. L'objectif d'INSARAG est d'améliorer l'efficacité des opérations de recherche et de sauvetage au niveau international en établissant des réglementations communes dans le monde entier.

La procédure d'accréditation INSARAG classe la compétence de l'équipe internationale de recherche et de sauvetage de chaque pays en fonction de sa capacité opérationnelle : lourd, moyen et léger. L'accréditation est basée sur une évaluation rigoureuse des capacités de chaque équipe sur plus de 170 points de contrôle. Les équipes sont éliminées si elles reçoivent ne serait-ce qu'un seul point rouge sur le système d'évaluation à trois niveaux : vert, jaune et rouge. «Si une équipe est certifiée comme étant ‘'Lourd''», déclare M. Katsube, «cela signifie qu'elle est reconnue comme extrêmement compétente, en mesure de se déployer rapidement, de mener des opérations autonomes et d'effectuer des sauvetages de haut niveau et en toute sécurité, et qu'elle est capable de se coordonner avec le gouvernement du pays touché».

PhotoL'intervention du JDR sur le site du tremblement de terre de 2017 dans le centre du Mexique est l'une des 20 opérations déployées à l'étranger.


De 2005, date de lancement du système de certification, à octobre 2022, plus de 60 équipes de nations du monde entier ont reçu l'agrément INSARAG. L'équipe japonaise a obtenu la certification «lourd» lors de sa première IEC (INSARAG External Classification) en 2010, puis à nouveau en 2015. Du fait des retards causés par la pandémie de COVID-19, l'équipe a dû attendre sept ans pour être accréditée pour sa deuxième reclassification.

«L'IEC/IER n'est pas juste une opportunité pour l'équipe de sauvetage du JDR de prouver ses capacités techniques», affirme M. Katsube, qui a participé à la certification de nombreuses équipes en tant que classificateur. «Elle offre également aux autres équipes la possibilité de vérifier si elles peuvent nous faire confiance pour mener à bien des opérations internationales de recherche et de sauvetage. C'est un test qu'il nous faut toujours réussir».

Des résultats améliorés grâce à des entraînements continus

Le théâtre de l'évaluation était un tremblement de terre dans le pays fictif de Trinia. Des opérations de recherche et de sauvetage devaient être menées sur six sites touchés dans les 30 heures suivant l'arrivée à l'aéroport local. Deux unités devaient s'engager dans la recherche et le sauvetage de victimes sur des sites ressemblant de manière réaliste à une zone sinistrée, avec des bâtiments effondrés et des débris. Sur le site 6, appelé «Bluebird Park», par exemple, les unités ont reçu pour instruction d'écouter les témoins évoquant la possibilité que des employés du parc, des parents et des enfants, se trouvent dans le bâtiment effondré, et d'y pénétrer avec des chiens de sauvetage et du matériel tel que des dispositifs de recherche acoustique. Ils devaient localiser toute personne devant être secourue et déterminer si un sauvetage pouvait être effectué en toute sécurité. Ils ont également reçu l'instruction d'agir rapidement au cas où un chien de sauvetage serait blessé.

PhotoLa zone affectée par le tremblement de terre simulé sur le site 6.


PhotoLe scénario d'évaluation : les bâtiments situés sur la place se sont effondrés et les personnes piégées dans les débris ont dû être secourues.


Le JDR avait obtenu des points jaunes sur quatre sections lors de sa reclassification précédente. Cette fois, l'équipe s'est concentrée sur l'amélioration de son statut grâce à des formations pratiques continues. «Nous avons notamment mis l'accent sur une gestion approfondie de la sécurité», précise M. Katsube. «C'est un environnement différent de celui du Japon, nous avons donc amélioré le système de suivi des mouvements des membres de l'équipe et augmenté le nombre de personnes en charge. Il s'agissait de garantir la sécurité non seulement sur le site de sauvetage, mais aussi sur la base des opérations et pendant le transport.»

Le soutien logistique aux sites de recherche et de sauvetage est également un facteur clé. Grâce aux logisticiens de la JICA affiliés à l'équipe de sauvetage, l'eau et l'assainissement dans la base où campaient les sauveteurs ont été grandement améliorés. «Auparavant, les membres de l'équipe utilisaient des lingettes humides jetables pour leur hygiène corporelle. Cette fois, nous avons pu installer un système de douche avec eau chaude grâce à une technologie de recyclage des eaux usées développée par une entreprise japonaise. Nous avons eu recours à ce dispositif pour apporter davantage de confort au personnel, même sur les sites de catastrophe, où la consommation d'eau est généralement limitée.»

PhotoDivers incidents qui avaient été intégrés dans l'évaluation devaient être traités dans un temps limité. L'un des scénarios prévoyait un membre de l'équipe blessé.


Le premier intervenant sur les lieux fait office de coordinateur

L'évaluation comprenait un scénario dans lequel l'équipe japonaise devait entrer dans la zone sinistrée avant les autres équipes. Dans cette section, la capacité à négocier et à coordonner les nombreuses équipes de secours arrivées plus tard a été mise à l'épreuve.

«Certains pays touchés ne connaissent pas le mécanisme de coordination de l'INSARAG», souligne M. Katsube. «Nous commençons donc par expliquer l'importance de la coordination entre les équipes de secours afin de sauver plus de vies, et comment nous pouvons jouer le rôle de coordinateur. Le coordinateur est chargé de déterminer les méthodes et les procédures de communication des informations afin que les équipes qui arrivent ensuite puissent mener à bien leurs activités de secours. Cela réduit la charge qui pèse sur les pays touchés.»

Le JDR a amélioré son efficacité pour les quatre points jaunes précédents pour passer au niveau vert. Le nombre de «meilleures pratiques» notées par les évaluateurs est également le plus élevé jamais enregistré.

Maximiser les capacités en cas de catastrophe

M. Katsube confie que son travail continu sur le terrain des opérations internationales d'aide d'urgence est sa façon de remercier le soutien mondial que son pays a reçu après le grand tremblement de terre de l'est du Japon. «Il est important de renouveler sa certification», remarque-t-il. «Mais cela signifie seulement que nous avons satisfait aux normes minimales exigées pour un déploiement international, et ce n'est pas une promesse que nous pouvons sauver des vies. Pour être en mesure de se déployer efficacement et de sauver des vies, nous devons nous entraîner sans relâche pour maximiser nos capacités. Les catastrophes peuvent frapper à tout moment, alors lorsque nous sommes appelés à l'aide, nous devons être prêts à entrer rapidement dans la zone et à sauver ceux qui, sous les décombres, attendent d'être secourus. C'est notre façon de remercier ceux qui nous ont tant soutenus.»

Ayant obtenu la reclassification «lourd», l'équipe de sauvetage du JDR est appelée à jouer un rôle de plus en plus actif à l'avenir. Ses membres continueront à relever le défi de sauver autant de vies que possible.

PhotoIl y avait environ 200 personnes, dont des instructeurs, des évaluateurs et des administrateurs étrangers, sur place lorsque le JDR a participé à l'évaluation de la certification.


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