Le 14 février 2020, l'Agence japonaise de coopération internationale (JICA) a signé un accord de prêt avec le Conseil du cacao (Cocoa Board ou COCOBOD) de la République du Ghana pour le financement de programmes d'amélioration de la productivité (PAP)^[1]. Cet accord de prêt de 600 millions de dollars prévoit un cofinancement de 250 millions de dollars par des institutions de financement du développement (IFD) — 100 millions par la JICA et 150 millions par la Banque africaine de développement (BAD), la Banque de développement d'Afrique du Sud (DBSA) et l'Institution nationale de promotion italienne (CDP) — et de 350 millions de dollars par des organismes financiers privés.

Cabosses renfermant les fèves de cacao

Comme annoncé lors de la 7^e Conférence internationale de Tokyo sur le développement de l'Afrique (TICAD 7) en 2019, la JICA et la BAD ont convenu d'un financement conjoint de 3,5 milliards de dollars dans le cadre de la 4^e phase de l'initiative d'assistance renforcée au secteur privé en Afrique (Enhanced Private Sector Assistance for Africa initiative ou EPSA)^[2]. Ce prêt constitue le premier cofinancement direct de la JICA et de la BAD dans le cadre de l'EPSA 4.

En tant que deuxième producteur mondial de fèves de cacao, le Ghana répond à une grande partie de la demande mondiale dans ce domaine. Toutefois, il doit composer avec la faible productivité des exploitations cacaoyères du pays et des systèmes de transformation et de distribution inadaptés. Le gouvernement du Ghana a élaboré un plan d'action pour s'attaquer à ces problèmes. Plus concrètement, il a créé le COCOBOD pour gérer la production et la distribution du cacao. À cette fin, les fèves de cacao sont achetées aux agriculteurs par le COCOBOD et leur qualité vérifiée avant de les exporter. La JICA coopère avec le COCOBOD pour renforcer les capacités de gestion de l'inspection des fèves de cacao par le biais d'un projet de coopération technique et de séminaires, contribuant ainsi à stabiliser les exportations de fèves de cacao du Ghana.

Pollinisation manuelle des fleurs de cacaoyer pour assurer la production de fèves

L'amélioration de la chaîne de valeur agricole centrée sur la fève de cacao et des industries connexes contribuera également à la réalisation des ODD n^o 1 (pas de pauvreté), n^o 8 (travail décent et croissance économique) et n^o 12 (consommation et production responsables) des Nations unies.

Considérant le respect de la sécurité humaine comme un enjeu prioritaire, la JICA a engagé avec le gouvernement ghanéen et des ONG des discussions suivies sur le travail des enfants dans l'industrie cacaoyère au Ghana. Au terme de ce processus, la JICA et ses partenaires se sont fixé l'objectif commun de parvenir à une industrie du cacao durable, sur le plan social, économique et environnemental, et d'éliminer le travail des enfants. Afin de fournir un cadre de travail associant l'ensemble des participants à la réalisation de cet objectif, la «Plateforme pour un cacao durable dans les pays en développement» a été créée en janvier 2020. La technologie, le savoir-faire et le soutien financier des différentes parties prenantes seront ainsi mis à profit pour parvenir à une chaine de valeur du cacao respectueuse des droits de l'homme.