Événement

« La capacité de traitement hydraulique de la station, actuellement de 4530 m³ par jour, passera à l'horizon 2041, à 7000 m³ par jour »

Le projet vise à améliorer les systèmes d'assainissement dans les gouvernorats de Béja, Jendouba, Siliana, Le Kef, Bizerte, Zaghouan, Sidi Bouzid, Kasserine, Kébili et Sfax, et renforcer leur capacité de traitement des eaux usées, ce qui permettra d'assainir les eaux usées domestiques et urbaines et d'améliorer les conditions d'hygiène.

Concrètement, le projet consiste à la réhabilitation, la rénovation et l'extension de 5 stations de traitement des eaux usées (Tabarka, Béja, Jendouba, Medjez El Bab et Siliana), la réhabilitation et l'extension de 662,4 km de conduites et 43 stations de pompage, l'acquisition d'équipement d'exploitation et de maintenance et des services de consulting.

Les travaux de la station d'épuration de Siliana ont démarré récemment. Pour observer l'avancement des travaux, l'équipe de la JICA a visité la station de Siliana et a rencontré M. Riadh RIAHI, Directeur Régional de l'ONAS à Siliana, et Mme Houda MEKKI, Cheffe de la station qui ont bien expliqué les caractéristiques du projet et son apport pour l'amélioration des conditions environnementales de la région.

Pour comprendre le projet, lisez notre interview :

Quelles sont les principales caractéristiques du projet ?

L'ONAS a entrepris la réhabilitation et l'extension de la station d'épuration de Siliana, pour accompagner l'accroissement de la population du gouvernorat.

Le programme du chantier de génie civil, d'une durée de 20 mois, comprend notamment la réparation ponctuelle et le cuvelage, la construction d'ouvrages en béton : un bassin d'aération, un local surpresseur, une station de pompage des boues et un hangar pour leur stockage, une unité de déshydratation mécanique, et une unité de traitement tertiaire qui donne une eau de très bonne qualité à la sortie, surtout de point de vue bactériologique.

Le projet inclut aussi le renouvellement de tous les équipements, électriques et électromécaniques.

Quel est l'impact sur les citoyens et sur l'environnement ?

La station contribue à la protection de la nappe phréatique en traitant les eaux usées avant de les rejeter dans la nature, et protège également la retenue du barrage de Siliana, dont l'eau destinée à l'irrigation est d'une bonne qualité.

L'eau traitée est réutilisée pour l'irrigation de l'arboriculture et les cultures fourragères, et a permis l'élargissement des périmètres irrigués. La boue sèche extraite est utilisée pour l'épandage en tant que fertilisant.

La station a-t-elle un impact sur la croissance économique ?

Oui, certainement ! En plus de l'amélioration de l'environnement, l'eau traitée est réutilisée pour l'irrigation de certaines cultures. La boue sèche est maintenant donnée gratuitement aux agriculteurs pour la fertilisation, et ce en coordination avec les services compétents de Commissariat Régional du Développement agricole (CRDA) de Siliana. Nous pourrions la commercialiser en tant que compost et éviter l'importation de produits similaires de l'étranger.

Nous avons eu une expérience intéressante avec un jeune entrepreneur pour un projet pilote. Il a installé une pépinière sur une surface d'environ un hectare à l'intérieur de la station, en utilisant l'eau traitée pour l'irrigation, et la boue sèche en tant que compost. Son projet a eu un grand succès, et lui a permis de créer sa propre pépinière en dehors de la station, et qui a aussi bien réussi !

Quelle performance aurait la station d'épuration de Siliana après l'achèvement des travaux ?

La capacité de traitement hydraulique de la station, actuellement de 4530 m³ par jour, passera à l'horizon 2041, à 7000 m³ par jour. Quant au traitement biologique, actuellement de 2450 kg par jour, passera à 3500 kg par jour. Ainsi, la capacité de la STEP actuellement de 51 000 équivalents-habitants (EH), passera à 63 780 EH.

Voudriez-vous ajouter quelque chose ?

Les stations d'épuration consomment beaucoup d'énergie. Notre souhait est d'étudier la possibilité d'utiliser les énergies renouvelables à travers l'installation de panneaux photovoltaïques pour l'éclairage et le fonctionnement de certains équipements de la station afin de baisser le coût de l'énergie consommée. Nous ambitionnons également la production de biogaz par un digesteur de boue. Nous économiserons ainsi l'énergie, et protégeons encore plus l'environnement.

D'autre part, et en plus de la coopération financière japonaise, nous aimerions profiter de la nouvelle technologie japonaise en matière d'assainissement, à travers des experts japonais.

Nous vous remercions et souhaitons à votre projet le succès !