Aide à la construction d'une nouvelle chaîne d'approvisionnement en Thaïlande au-delà de la COVID-19

2020.09.02

L'impact de la COVID-19 ne connaît pas de frontière et exerce un effet significatif non seulement sur la santé humaine, mais aussi sur l'économie. La Thaïlande, où de nombreuses entreprises japonaises se sont implantées, est l'un des plus grands centres manufacturiers d'Asie du Sud-Est. Des efforts sont en cours pour examiner les points faibles de la chaîne d'approvisionnement mondiale pendant la crise sanitaire et minimiser le risque exercé sur la continuité des activités.

Grâce aux enseignements tirés des inondations de 2011 en Thaïlande, la JICA a mené des recherches en collaboration avec l'industrie, le gouvernement et le milieu universitaire en vue de promouvoir une «gestion de la continuité des activités à l'échelle zonale» (GCA zonale ou Area-BCM pour Area-based Business Continuity Management). Les connaissances acquises grâce à la recherche sur la préparation aux catastrophes dans les zones industrielles au niveau régional - qui ne peut être effectuée uniquement par des entreprises privées - fournissent aujourd'hui des pistes vers la création d'un nouveau type de chaîne d'approvisionnement post-COVID-19.

photo

Le centre de Bangkok était désert pendant l'état d'urgence. La station de métro aérien Siam (à gauche) et Siam Square (à droite) en avril

La chaîne d'approvisionnement nationale perturbée par la COVID-19

De nombreuses entreprises japonaises sont entrées sur le marché thaïlandais et la concentration des industries pétrochimiques et liées à l'automobile connaît une progression constante dans le pays depuis les années 1980. Une chaîne d'approvisionnement continue, couvrant les activités de production, d'assemblage et de vente, a été établie. Le développement du parc industriel, plaque tournante du corridor économique du Mékong, progresse également à grands pas.

Cependant, avec l'intensification de la lutte contre la COVID-19, notamment les fermetures et les mesures de confinement prises par de nombreux pays voisins, les entreprises ont été contraintes de reconsidérer leurs activités de production et de logistique. La suspension des activités de production en Chine, en février, a eu un impact particulièrement fort sur la Thaïlande et d'autres pays de l'ANASE.

«Après le déclenchement de l'état d'urgence», explique OTSUKA Takahiro, membre du bureau de la JICA en Thaïlande, «les déplacements entre préfectures ont été limités et les personnes ont été priées de rester chez elles. En conséquence, le nombre de visiteurs à destination et en provenance du pays a considérablement diminué. En Thaïlande, où se trouvent de nombreuses entreprises manufacturières, y compris japonaises, les usines ont été contraintes de suspendre leurs activités, ce qui a eu un impact majeur».

Utiliser les résultats de la recherche sur la continuité des activités dans les parcs industriels

photo

Réunion sur des projets de recherche menés en Thaïlande pour identifier les vulnérabilités lors de catastrophes naturelles.

En pleine crise sanitaire, un projet a démarré en Thaïlande pour utiliser les résultats d'une recherche, menée depuis 2018, sur les risques posés par les catastrophes sur la continuité des activités dans les zones industrielles.

Sur la base des enseignements tirés suite aux inondations survenues en 2011, le risque de catastrophe pour les communautés locales entourant les parcs industriels a été identifié. Des recherches sont menées pour surmonter les catastrophes en renforçant la résilience des entreprises, des gouvernements locaux et des résidents en tant que communautés.

photo

Les inondations de 2011 à Bangkok ont provoqué l'évacuation de nombreux véhicules sur l'autoroute.

photo

Le professeur WATANABE Kenji, de l'École supérieure d'ingénierie sociale de l'Institut de technologie de Nagoya, était le représentant de la partie japonaise du projet.

Représentant de la partie japonaise de la recherche, le Dr WATANABE Kenji, professeur de l'École supérieure d'ingénierie sociale de l'Institut de technologie de Nagoya, explique comment les résultats du projet en cours ont été utilisés :

«Le projet a été conçu comme une plateforme permettant aux parties prenantes locales telles que les gouvernements locaux, les résidents, les entreprises et les employés de partager les informations liées aux catastrophes, coordonner les décisions et harmoniser les réponses aux risques imminents. Je pense que ce cadre serait adapté à la crise de la COVID-19.»

Partage des connaissances via des webinaires en vue de la restructuration de la chaîne d'approvisionnement

Afin d'examiner les points faibles de la chaîne d'approvisionnement mondiale, le bureau de la JICA en Thaïlande a organisé fin avril un webinaire (séminaire en ligne) intitulé «Impacts de la COVID-19 et perspectives pour les chaînes d'approvisionnement mondiales». Avec la coopération du bureau de Bangkok de l'Organisation japonaise du commerce extérieur (JETRO pour Japan External Trade Organization), les politiques de soutien économique spécifiques du gouvernement thaïlandais en réponse à la COVID-19 ont été présentées, et le Dr Watanabe a donné une conférence sur les perspectives d'évolution de la situation.

Lors du séminaire, le Dr Watanabe a considéré que la crise sanitaire engendrait «une chaîne mondiale de dysfonctionnements socio-économiques» et que «la fin de la crise viendrait plus certainement d'une "coexistence" avec le virus que d'une "éradication" de celui-ci». Dans ce contexte, a-t-il précisé, «une bonne gestion des risques est indispensable pour tenir durant cette guerre prolongée». Il a également souligné la nécessité de renforcer la résilience, en déclarant : «Nous devons plus que jamais penser de manière flexible pour ne pas rater le tournant décisif de la crise».

«Il est impossible de prévenir complètement les dommages causés par les catastrophes, les incidents et les accidents. Plutôt que de prendre des mesures chocs, il faudra se tenir fermement debout en ajustant le cap. La résilience, en tant que capacité à réagir avec souplesse aux incidents réguliers et à accumuler des expériences au quotidien, nous permettra de voir des jours meilleurs. C'est aussi un système qui permet la prise de décision sans hésitation vers des changements rapides en cas d'urgence», a-t-il conclu.

Le webinaire a réuni 240 personnes, principalement des représentants d'entreprises japonaises en Thaïlande. Environ 60 % des participants travaillaient dans des entreprises liées au secteur manufacturier et aux chaînes d'approvisionnement.

M. Otsuka, membre du bureau de la JICA en Thaïlande, a déclaré à propos de l'événement en ligne : «Grâce à la flexibilité d'organisation des webinaires, même en cas de restrictions de voyage et d'état d'urgence, cet événement a pu avoir lieu dans les 18 jours suivant les débuts de sa planification. Alors que le virus recule progressivement en Thaïlande, nous avons pu organiser l'événement en temps opportun dans un contexte où les informations nécessaires à l'analyse prospective et à la planification manquaient».

En se basant sur la relation de confiance établie depuis de nombreuses années entre le Japon et la Thaïlande, les séminaires contribuent à la résolution concrète des problèmes grâce au partage d'informations locales très précises et de résultats de recherche avec un grand nombre de parties prenantes. Ces forums sont autant de lieux privilégiés pour la mise en œuvre de la coopération internationale.


Sns partage!

  • X (Twitter)
  • linkedIn
Vers la page de liste