En Thaïlande, la JICA continue de soutenir les enfants ayant des besoins spécifiques et leurs familles, confrontés à des contraintes inédites liées à la pandémie de COVID-19. Nous avons organisé des ateliers ciblant principalement les enfants atteints d'autisme et de déficience intellectuelle. Les participants de huit pays de l'ANASE se sont réunis en ligne, permettant ainsi aux enfants d'effectuer les exercices physiques proposés depuis leur domicile. Les participants, enthousiasmés par l'initiative, ont notamment déclaré : «C'est un atelier innovant et amusant» et «c'était formidable de pouvoir faire du sport à la maison !»
Près de 300 participants ont assisté à trois ateliers
«Les exercices étaient simples et amusants» ; «c'était une excellente occasion de faire connaissance avec les parents qui partagent les mêmes problèmes» ; «j'étais si heureuse de voir mon fils participer avec enthousiasme aux exercices».
En mars de cette année, alors que le monde était encore plongé dans l'incertitude en raison de la pandémie de COVID-19, nous avons organisé un atelier en ligne destiné aux enfants ayant des besoins spécifiques et à leurs familles dans huit pays de l'ANASE. L'objectif de l'atelier était d'introduire des séances d'éducation physique à distance. Les enfants issus de huit pays ont pu participer, chez eux ou ailleurs, à des exercices ludiques. Ils se sont notamment amusés à lancer des balles et à se tenir sur une jambe, sous le regard soulagé de leurs parents et tuteurs.
Ces ateliers ont été organisés trois fois entre mars et avril de cette année en Thaïlande. Chaque session, consacrée à un sujet différent, a réuni près de 100 participants. Outre les exercices destinés aux enfants, des sessions ont été organisées pour permettre aux parents de partager leurs préoccupations en matière de soins. Ils ont également échangé autour d'un manuel présentant des exercices spécialement conçus pour les enfants handicapés.
Répondre rapidement aux problèmes des familles de personnes ayant des besoins spécifiques
La JICA, l'Université de Tsukuba, le Centre de développement Asie-Pacifique pour les handicapés (APCD pour Asia-Pacific Development Center on Disability) et d'autres organisations de la région de l'ANASE travaillant dans ce domaine recherchaient activement des solutions pour soutenir les personnes en difficulté. L'idée des ateliers, née de cette recherche collective, part du constat d'isolement et de stress auxquels étaient confrontées les familles de personnes ayant des besoins spécifiques à l'heure où le COVID-19 se répandait rapidement. Pour les enfants handicapés, le fait de ne pas pouvoir aller à l'école ou dans des installations spécialisées représentait un stress énorme. Les familles qui s'occupent des enfants à la maison 24 heures sur 24 se sont également senties isolées et angoissées face à cette absence d'aide extérieure.
La préparation des ateliers dans un contexte de pandémie d'ampleur inédite a été un véritable défi, mais elle a pu avoir lieu rapidement grâce à la collaboration harmonieuse entre les parties prenantes au Japon, en Thaïlande et dans les pays de l'ANASE. Ce n'était pas la première fois que ces acteurs travaillaient ensemble.
C'est le professeur associé SAWAE Yukinori, qui mène des recherches sur les sports adaptés aux enfants souffrant de troubles du développement à l'Université de Tsukuba, qui a organisé et dirigé les ateliers. Il avait déjà travaillé avec la JICA en tant que conférencier pour des programmes de formation visant à stimuler les compétences motrices, l'adaptabilité et une attitude positive par le biais du sport pour les personnes ayant des besoins spécifiques et les organisations concernées dans la région Asie-Pacifique. M. Sawae a expliqué qu'il avait préparé ces ateliers parce qu'il souhaitait que les enfants ayant des besoins spécifiques et leurs familles puissent passer des moments joyeux et retrouver le sourire dans ces circonstances difficiles.
«Pendant les activités, j'ai pu me sentir frustré à cause des barrières linguistiques qui m'empêchaient de transmettre correctement les nuances. Cependant, je crois que nous avons réussi à surmonter cela à force de patience et d'efforts de communication. J'ai pu voir sur les visages des participants que nous nous comprenions. À l'avenir, j'aimerais promouvoir les sports communautaires (sous forme de loisirs et d'exercices physiques) pour les personnes handicapées dans les pays de l'ANASE, afin de cibler également les communautés locales», déclare M. Sawae.
L'APCD a mobilisé des organisations des pays de l'ANASE, rassemblé les participants et coordonné l'événement en un temps record. L'APCD a été créé avec l'aide de la JICA dans le but de promouvoir les ressources humaines en appui aux personnes ayant des besoins spécifiques dans la région Asie-Pacifique. Depuis sa création en 2002, l'APCD a approfondi ses relations avec les acteurs de l'aide sociale et les organisations spécialisées.
«Nous sommes convaincus de l'importance de l'exercice et du maintien de la santé physique et mentale pendant la pandémie de COVID-19, c'est pourquoi nous avons organisé ces ateliers. Cependant, au sein de l'ANASE, les opinions et les connaissances varient grandement selon les pays et les personnes. Par exemple, certains parents et tuteurs n'étaient pas du tout familiarisés avec les outils de réunion en ligne, et cela a été difficile de les faire participer aux activités. Le manuel a été traduit en dix langues grâce à un travail collectif effectué par les bureaux locaux sur les réseaux sociaux. Cela marque l'aboutissement de nos efforts», affirment M. Watcharapol Chuengcharoen et Mme Supaanong Panyasirimongkol de l'APCD.
Promouvoir la coopération avec divers partenaires pour soutenir les personnes socialement vulnérables
En Thaïlande, la pandémie de COVID-19 a eu des conséquences négatives bien au-delà des familles de personnes ayant des besoins spécifiques. Des femmes ont été victimes de violences domestiques, des enfants ont été maltraités par leurs parents, et des personnes âgées n'ont pas pu recevoir de soins médicaux. En réponse à ces problèmes, le bureau de la JICA en Thaïlande a collaboré sur diverses activités.
Le bureau a déployé une aide ciblant les femmes afin qu'elles augmentent leurs revenus et deviennent autonomes ; la recherche sur la santé mentale des enfants ; la distribution de matériel tel que des masques pour les personnes âgées ; la production de matériel éducatif pour la prévention des infections dans les écoles ; ainsi qu'une aide aux migrants près de la frontière.
Le personnel local de la JICA a été essentiel à la réalisation d'un grand nombre de ces initiatives. Malgré les restrictions imposées par la pandémie, ils ont pris contact avec des organismes gouvernementaux et des ONG actives dans la communauté, rassemblé les informations collectées au sein de leur réseau, et élaboré des mesures de soutien collaboratif.
KAWAI Yuko, chargée de la coopération dans le secteur de la sécurité sociale au bureau de la JICA en Thaïlande, explique : «Tout le monde peut souffrir de stress et d'anxiété à cause de la pandémie de COVID-19. Il est difficile d'évaluer la situation de chacun de l'extérieur et d'apporter une aide adaptée. Parallèlement à la coopération avec les ONG et les autres organisations actives dans la communauté, nous utilisons notre imagination et notre empathie pour aborder les projets». Tout en nous appuyant sur les expériences et les relations accumulées par la JICA au fil des ans, nous identifierons avec soin les problèmes qui pourraient survenir et continuerons de coopérer avec un éventail de partenaires pour soutenir les personnes socialement vulnérables qui ont tendance à être laissées de côté.
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