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Nouvelles du terrain

21 décembre 2020

Mettre à profit l'expertise japonaise pour promouvoir le développement durable du tourisme dans le Salar d'Uyuni (surnommé le «Miroir du ciel»), en Bolivie


PhotoLogo du groupe bolivien ECO TOMODACHI, composé d'anciens stagiaires de la JICA

L'expertise japonaise en matière de gestion des déchets favorise le développement durable du tourisme dans le Salar d'Uyuni, l'une des grandes destinations touristiques de Bolivie. Le projet est principalement mené par d'anciens participants au programme de co-création des connaissances sur le compostage et la gestion des déchets de la JICA au Japon, qui ont ensuite regagné leur pays. Répartis sur l'ensemble du territoire bolivien, ces ex-participants ont créé le groupe ECO TOMODACHI, qui travaille avec les organismes publics locaux, des sociétés privées et des organisations à but non lucratif pour réduire les déchets et améliorer les installations sanitaires.


PhotoLe Salar d'Uyuni, site touristique bolivien où le ciel se confond avec le lac de sel.


S'associer aux opérateurs touristiques locaux pour réduire les déchets liés aux bouteilles en plastique

PhotoDes membres d'ECO TOMODACHI ramassent des déchets sur un site touristique de La Paz.

La région du Salar d'Uyuni, l'une des destinations touristiques les plus célèbres de Bolivie, se trouve à plus de 3 000 mètres d'altitude. Elle doit relever un défi de taille en matière de gestion des déchets : la plupart d'entre eux sont déchargés dans des sites de collecte sans être triés ni subir de traitement thermique. Il en résulte une odeur nauséabonde et une contamination des sols, sans parler de l'amoncellement de sacs, bouteilles et autres déchets en plastique qui ne se décomposent pas dans la terre.


Pour contribuer à améliorer l'environnement du Salar d'Uyuni, le groupe ECO TOMODACHI s'est associé à Quimbaya Latin America, une entreprise internationale de tourisme, et a commencé à distribuer des gourdes aux touristes afin de réduire l'utilisation de bouteilles en plastique.

Le Salar d'Uyuni se trouvant en haute altitude avec un fort rayonnement UV, l'on fournissait auparavant de l'eau en bouteille aux visiteurs. La distribution gratuite de gourdes et la mise à disposition d'eau potable dans les cars de tourisme permettent de réduire la quantité de déchets, car il n'est plus nécessaire d'apporter des bouteilles en plastique dans les zones d'excursion.

Wendy Romay, directrice de Quimbaya Bolivie, a suivi en 2019 une formation intitulée «Les 3R pour un tourisme responsable», dispensée par des membres d'ECO TOMODACHI. «Alors que nous cherchions comment améliorer l'environnement dans la région du Salar d'Uyuni, nous avons contacté ECO TOMODACHI pour obtenir des conseils. Après une série de rencontres avec l'association des guides touristiques de La Paz et la JICA, nous avons décidé de distribuer des gourdes afin de réduire, en 2019, la quantité de déchets liés aux bouteilles en plastique utilisées par les touristes», explique-t-elle.

Le suivi de l'adhésion des touristes et de l'utilisation des gourdes après leur distribution ont permis d'apporter des améliorations et de réduire les déchets de l'équivalent de 1 080 bouteilles en plastique au cours de la période pilote de cinq mois.

PhotoWendy Romay tient l'une des gourdes distribuées et présente les «3R» de Quimbaya Latin America lors d'un séminaire (photo de gauche). Gourde distribuée aux touristes à Uyuni (photo de droite).


Forte des résultats obtenus dans le Salar d'Uyuni, Quimbaya Latin America entend élargir la distribution de gourdes en Bolivie, mais aussi dans le cadre de ses excursions du Mexique au Chili. L'objectif est de réduire les déchets liés aux bouteilles en plastique de l'équivalent de 12 000 bouteilles par an une fois que la crise de la COVID-19 sera passée et que le tourisme pourra reprendre.

Améliorer les conditions sanitaires dans le Salar d'Uyuni

L'économie autour du Salar d'Uyuni repose sur le tourisme. Bien qu'il s'agisse d'une destination prisée, les installations de traitement des eaux usées sont insuffisantes et la pénurie de toilettes est chronique. Si cette situation perdure, le développement du tourisme pourrait entraîner une dégradation du cadre de vie local. Il est donc urgent d'améliorer les installations sanitaires afin de permettre le développement durable du tourisme.

«Normalement, nous installerions des toilettes mobiles et organiserions le transport régulier des réservoirs vers le site d'élimination finale afin que leur contenu soit traité, mais un tel dispositif est difficile à mettre en œuvre dans cette région. Nous devons donc imaginer une solution permettant l'élimination finale des déchets directement sur le site d'installation des toilettes», souligne Jorge Via, ancien stagiaire de la JICA et membre d'ECO TOMODACHI, rentré en Bolivie en 2010.

«Après avoir lu un article en ligne sur l'initiative d'une entreprise japonaise pour résoudre le problème de l'assainissement sur le mont Fuji, j'ai imaginé un système de toilettes portatives capable de solidifier les déchets et de produire du compost sans mauvaises odeurs. La production de quinoa est la deuxième activité économique d'Uyuni, après le tourisme. Si nous parvenons à résoudre le problème de l'assainissement tout en améliorant la technologie de production du quinoa, nous pouvons créer un cercle extrêmement vertueux.»

D'où l'intérêt porté aux pastilles de traitement développées par Excelsior, une société japonaise qui conçoit et commercialise des toilettes portatives pouvant être utilisées en cas de catastrophe et pour les soins infirmiers. Ces pastilles de traitement neutralisent les odeurs et solidifient efficacement les déchets, ce qui renforce le sentiment de sécurité lors de l'utilisation des toilettes et facilite l'élimination des déchets. «Je voudrais que cette technologie soit prochainement déployée à Uyuni», déclare Jorge Via.

Après avoir découvert la situation en Bolivie dans le cadre d'un séminaire sur l'Amérique latine organisé par la JICA, Excelsior a estimé que cette initiative présentait un fort potentiel. ADACHI Kanichi, président d'Excelsior, ne cache pas son ambition : «L'amélioration des conditions d'assainissement est directement liée à l'amélioration de la sécurité et de la qualité de vie. Nous sommes convaincus que notre technologie peut contribuer au développement durable des destinations touristiques dans le monde. Notre entreprise doit être pionnière dans le domaine de la préservation de l'environnement». La JICA souhaite formaliser ce projet de collaboration entre ECO TOMODACHI et Excelsior.

PhotoLa grimpeuse Denys Sanjinés reçoit les toilettes portatives qu'elle a accepté de tester (photo de gauche). Kanichi Adachi, président d'Excelsior, montre l'utilisation des toilettes portatives lors d'un séminaire organisé par ECO TOMODACHI (photo de droite).


Résultats de différents projets menés par ECO TOMODACHI

ECO TOMODACHI n'utilise pas seulement la technologie japonaise de compostage enseignée par la JICA dans la région touristique d'Uyuni. Le groupe emploie la méthode de compostage Takakura pour produire du compost dans les villes de Sacaba (département de Cochabamba), Samaipata (département de Santa Cruz) et La Paz (département de La Paz). En partenariat avec la JICA et l'entreprise japonaise ER/Ikigai, ECO TOMODACHI a développé en 2019 l'application «Compocchi», qui permet de découvrir la méthode de compostage Takakura. Le groupe a également mis au point de nouvelles technologies de gestion des déchets en Bolivie.

WATANABE Mariko, membre du bureau de la JICA en Bolivie, se réjouit : «Les anciens stagiaires faisant partie du groupe ECO TOMODACHI sont répartis sur l'ensemble du territoire bolivien, mais ils échangent quotidiennement grâce aux réseaux sociaux. Ils mettent en application les connaissances acquises au Japon et développent des réseaux dans leurs régions respectives. Nous espérons que le secteur privé et les pouvoirs publics participeront également à ce réseau volontaire dans le cadre des futures activités du projet».

PhotoEnviron une fois par an, des membres d'ECO TOMODACHI venus de différentes régions du monde se réunissent pour partager des techniques de compostage et échanger des idées.



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