Le Cambodge a connu récemment une croissance économique rapide. Pour développer des ressources humaines à l'appui de cette croissance, il est essentiel de disposer de formations de qualité. Depuis 2015, la JICA coopère à l'amélioration de la qualité de l'enseignement et de la formation techniques et professionnels (EFTP) en renforçant les activités pratiques afin de répondre aux besoins de l'industrie et de former des techniciens, qui jouent un rôle clé dans la fabrication.

Malgré la pandémie de COVID-19, la JICA a poursuivi ses efforts de coopération. En septembre 2020, le programme de formation standard (PFS) pour l'installation et la maintenance électriques a été homologué comme premier cursus national de formation diplômant sur deux ans. Ce PFS comprend des cours de formation et des informations sur les équipements nécessaires pour se former à ce métier. Il est censé promouvoir un EFTP plus en phase avec les besoins de l'industrie, et contribuer à renforcer l'excellence des techniciens cambodgiens, en leur transmettant des savoirs et des compétences qui leur permettront de jouer un rôle clé en première ligne.

Travaux pratiques en installation électrique dans les instituts d'EFTP

Experts japonais de retour au Cambodge en août 2020

YAMADA Koh, conseiller en chef du projet détaché par le ministère japonais de la Santé, du travail et des affaires sociales, commente : «Le PFS, qui s'appuie sur des expériences de la formation pratique, utilise de nouveaux équipements de formation fabriqués sur mesure dans trois instituts d'EFTP pilotes à Phnom Penh : l'INPC (Institut national polytechnique du Cambodge), l'INFT (Institut national de formation technique) et l'IPPK (Institut polytechnique Preah Kossomak)».

«Nous avons réalisé une version préliminaire du programme en collaboration avec les industries en nous alignant sur le cadre des qualifications de l'ANASE en mars 2020. Depuis avril, les travaux se sont poursuivis au ministère du Travail et de la formation professionnelle. Puis, en septembre, le programme a reçu l'homologation officielle, alors qu'à l'origine, celle-ci ne devait intervenir qu'après la fin du projet. Ce résultat a été obtenu grâce aux efforts de tous les intéressés.»

Des formateurs d'instituts d'EFTP et des experts du projet se réunissent en ligne, maintenant le lien entre le Cambodge et le Japon.

Après leur retour temporaire au Japon fin mars 2020 en lien avec l'épidémie de COVID-19, lui et son équipe ont communiqué avec leurs homologues cambodgiens par courriel et via des services de réseaux sociaux. Au début du mois d'août, il a été renvoyé à Phnom Penh où il a repris rapidement ses activités. Le partenariat, qui met l'accent sur le dialogue, a conduit à l'homologation du PFS.

Importance croissante des instituts d'EFTP - Difficulté liée à la qualité inégale de cursus élaborés séparément

Au Cambodge, il est impératif de développer des ressources humaines nationales pour diversifier les structures industrielles et créer des industries à forte valeur ajoutée. C'est pourquoi les instituts d'EFTP ont porté une attention particulière à la formation de techniciens cambodgiens d'excellence, dont le pays a besoin de toute urgence pour réaliser son plan national.

Avant le début du projet, le niveau de qualité des cursus de formation n'était pas uniforme, car chaque institut définissait les siens séparément, en l'absence de standardisation. Pour remédier à cette difficulté, le projet a mené des études répétées et organisé de vastes consultations avec l'industrie, notamment avec des entreprises japonaises implantées au Cambodge. Ces activités ont permis de clarifier les connaissances pratiques et les compétences requises pour le personnel de production de première ligne et d'élaborer les cursus en conséquence.

De plus, le projet a favorisé un système permettant aux formateurs des instituts d'EFTP d'acquérir, de gérer et d'entretenir eux-mêmes des équipements de formation et des composants conçus et fabriqués sur mesure au Cambodge.

MATSUMOTO Yoshitaka, un expert en électricité associé à ce projet, a examiné cette activité et nous a confié son point de vue :

«Au Cambodge, les besoins en ressources humaines diffèrent selon que les industries se situent en zone urbaine, dans les zones de production proches de la frontière avec la Thaïlande ou le Vietnam, ou dans d'autres régions. Il peut s'avérer nécessaire d'adapter les programmes de formation en fonction des conditions locales.

Par ailleurs, les instituts d'EFTP pilotes doivent jouer un rôle de chefs de file et assurer la formation de formateurs (FdF) pour diffuser le PFS auprès d'autres instituts d'EFTP. Ces activités devraient créer des conditions favorables à l'amélioration de la qualité globale de l'EFTP et remédier à la pénurie de techniciens».

Rapprocher les industries cambodgiennes des instituts d'EFTP, et tisser des liens de confiance

La mission la plus critique des instituts d'EFTP est de fournir des ressources humaines de qualité répondant aux besoins des industries du Cambodge, en jouant un rôle clé en première ligne.

Dans cette perspective, le projet a aidé les instituts d'EFTP pilotes à nouer et à entretenir des liens de collaboration satisfaisants avec l'industrie en organisant des séminaires techniques payants pour les salariés des entreprises, ainsi que des salons de l'emploi et d'autres activités.

SAITO Kinuko, coordinatrice du projet et en charge du partenariat avec l'industrie, explique :

«Avant ce projet, les différents instituts de formation avaient rarement l'opportunité de collaborer avec l'industrie, ou d'échanger et de partager des informations sur leurs expériences avec d'autres instituts d'EFTP. Ce projet a commencé par mettre en relation les trois instituts pilotes; l'industrie et les ministères concernés, en les encourageant à prendre les devants pour organiser leurs propres événements. La relation entre ces différents acteurs s'est ainsi construite de manière continue et progressive».

Séminaire technique payant pour les collaborateurs des entreprises (à gauche), et salon de l'emploi organisé par les instituts d'EFTP pilotes (à droite)

Le Cambodge, qui fait partie des chaînes d'approvisionnement mondiales de l'ANASE, souhaite contribuer à la croissance et à la prospérité de la région. Pour y parvenir, l'un des objectifs prioritaires du gouvernement est le développement des ressources humaines via l'éducation et la formation. M. Yamada résume ainsi son ambition pour la durée restante du projet : «Dans le cadre de ce projet, nous souhaitons faire de notre mieux pour soutenir et encourager la coopération afin que les Cambodgiens joignent leurs efforts à ceux des acteurs concernés pour continuer à améliorer le système de développement des ressources humaines».