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Nouvelles du terrain

26 janvier 2021

Le projet NINJA démarre enfin, permettant aux entrepreneurs de concrétiser leurs passions : Entretien avec FUWA Naonobu, expert de la JICA


PhotoM. Fuwa anime une formation sur l'entreprenariat à l'Université de Mekele, une capitale régionale du nord de l'Éthiopie.

«Tout individu peut devenir entrepreneur partout dans le monde, à condition d'avoir une passion pour ce qu'il veut faire et de mener son projet jusqu'au bout.»

C'est ce qu'affirme avec force FUWA Naonobu, un expert de la JICA engagé dans le soutien aux entrepreneurs.

L'an dernier, la JICA a lancé le «Projet NINJA (Next Innovation with Japan)», une plateforme de soutien à l'entreprenariat. L'objectif est d'encourager les entrepreneurs dont les activités peuvent apporter des solutions à des problèmes sociaux et créer des emplois de qualité, afin de favoriser l'édification de la nation dans les pays en développement. Dans le cadre de ce projet, un concours de plans d'affaires a été lancé pour les entreprises émergentes de 19 pays africains, en lien avec l'épidémie de COVID-19. Le 26 février, 10 entreprises sélectionnées au terme d'un processus rigoureux effectueront leur présentation en ligne*.


M. Fuwa a expliqué que les efforts déployés par la JICA pour soutenir les entrepreneurs étaient l'une des clés pour résoudre les problèmes des pays en développement.

Le nombre de candidatures témoigne d'un fort intérêt pour l'entreprenariat en Afrique

PhotoLogo du projet NINJA. «Le choix du nom ‘NINJA' indique aussi que notre soutien aux entrepreneurs est sensible à l'urgence.»

En tout, 2 713 entreprises ont postulé au concours de plans d'affaires NINJA. «De fait, nous avons essayé de limiter le nombre de candidatures en imposant des exigences plus strictes, mais l'enthousiasme débordant des candidats a dépassé toutes nos attentes». Les 10 entreprises retenues au terme du processus de sélection ont des activités directement liées aux enjeux sociaux en Afrique, comme la logistique et les soins de santé. «Nous avons sélectionné des entreprises tout juste créées qui nous semblent porteuses d'un grand potentiel. Nous espérons organiser leur jumelage avec des entreprises japonaises à l'avenir.»


Le projet NINJA est la première tentative de la JICA pour assurer un soutien complet et adapté aux entrepreneurs aux différents stades de développement de leur activité. Ce soutien englobe : la phase initiale de démarrage des activités - développement de l'inspiration ou de l'idée pour créer un prototype - , l'enregistrement de l'entreprise, l'appui au développement du modèle d'affaires via des concours comme celui-ci, et même le jumelage de l'entreprise avec des entreprises étrangères.

Adopter le point de vue des entrepreneurs et apprendre les uns des autres

Jusqu'à présent, tout en encourageant les entrepreneurs locaux, M. Fuwa a dispensé des conseils de gestion aux petites et moyennes entreprises éthiopiennes. Quelque 2 000 personnes ont participé à un concours d'idées de startups dans 15 villes éthiopiennes, sur le thème suivant : «Relever les défis sociaux en tant qu'entreprise». Quant aux entrepreneurs venant juste de démarrer leur activité, il leur a fourni une assistance-conseil individualisée ainsi qu'un soutien intellectuel.

PhotoÉvénement autour d'un concours d'idées de startups en Éthiopie. Le concours est ouvert aux jeunes de 18 à 28 ans.


«Si mon travail consiste à aider les entrepreneurs, j'apprends également beaucoup à leur contact, ce qui me permet d'évoluer en tant qu'individu ». Ces problèmes étant d'une importance cruciale pour les entrepreneurs eux-mêmes, ils les connaissent mieux que quiconque et souhaitent ardemment y apporter des solutions. «Les entrepreneurs ont beaucoup d'idées qui ne m'étaient jamais venues à l'esprit, et ils pensent différemment d'un endroit à l'autre. Je leur fournis un cadre d'appui et leur donne des conseils pratiques pour leurs présentations, mais ce n'est pas un enseignement unilatéral. Je dirais plutôt que chacun s'enrichit de la perspective de l'autre.»

«J'invite parfois des entrepreneurs chez moi pour leur faire goûter des spécialités japonaises et, à d'autres occasions, c'est moi qui suis invité chez eux. Le fait de partager ouvertement ses réflexions avec quelqu'un est excellent pour tisser des liens de confiance. Le plus important est d'être ‘'sur la même longueur d'onde''.»

Nous soutenons les entrepreneurs qui se forment et travaillent dur sur place

Nous accompagnons notamment un groupe d'étudiantes en médecine qui développent un appareil pour mesurer les contractions utérines chez les femmes enceintes. «Dans les zones rurales d'Éthiopie, des femmes enceintes et des bébés meurent parce que le matériel de test nécessaire fait défaut. Les étudiantes en médecine affirment que leur appareil pourrait coûter quatre fois moins cher que les produits importés et qu'il pourrait être utilisé dans les dispensaires ruraux. Nous voulons continuer à soutenir les efforts d'entrepreneurs aussi passionnés.»

Si certains entrepreneurs éthiopiens ont fait leurs études à l'étranger et conclu des partenariats avec de grandes sociétés étrangères de capital-risque, la JICA travaille essentiellement avec des entrepreneurs qui se sont formés dans le pays et qui s'efforcent de résoudre des problèmes locaux.

Pour promouvoir l'esprit d'entreprise, il convient de rehausser le niveau des industries existantes. En fournissant des conseils en gestion aux petites et moyennes entreprises et en soutenant les entrepreneurs, dit-il, «Nous espérons pouvoir bâtir une relation doublement gagnante où les idées nouvelles favorisent l'émulation et les synergies entre les industries existantes et les entrepreneurs. À cette fin, il est essentiel de comprendre les besoins actuels, et ce qu'il faut faire pour atteindre le but recherché. Nous apprenons des expériences sur le terrain».

PhotoL'orientation pour le concours de startups s'est tenue sur le campus universitaire de Gambela, une capitale régionale de l'ouest de l'Éthiopie. Les étudiants ont pris des notes assidûment.


Faire le lien entre les projets de coopération technique de la JICA et le soutien à l'entreprenariat

Après l'obtention de son diplôme universitaire, M. Fuwa a travaillé pour une institution financière au Japon, où il était chargé de lever des fonds pour les entreprises. Mais en dehors du travail, il œuvrait à la création de sa propre entreprise en développant des applications. Lorsque sa femme a été mutée en Ouganda, il l'a accompagnée en qualité d'«homme au foyer». Il a contribué à la coordination des opérations d'une école de formation professionnelle au bureau de la JICA en Ouganda par l'intermédiaire d'un ami du football, et ultérieurement, travaillé sur le développement économique pour le secteur privé auprès de la JICA au Japon, avant de partir pour l'Éthiopie en 2018.

«L'Afrique, qui brille par sa capacité à aller de l'avant, à «brûler des étapes», retient aujourd'hui l'attention pour ses progrès révolutionnaires dans le domaine des TI et d'autres nouvelles technologies. Cependant, la réalité des zones rurales est marquée par les flux de réfugiés, une insécurité persistante, la stagnation économique et l'aggravation du chômage. Comme la croissance démographique devrait se poursuivre, la création d'emplois constitue le levier le plus important pour améliorer le niveau de développement du pays. Outre la coopération dans les domaines de l'éducation et de la santé, nous pensons que le soutien à l'entreprenariat est un moyen de résoudre les problèmes des pays en développement en créant des emplois de qualité, au lieu d'emplois subalternes et mal payés.»

Alors qu'il planifiait un nouveau concours d'idées de startups en collaboration avec des JOCV (volontaires japonais pour la coopération à l'étranger) envoyés sur place pour soutenir les petites et moyennes entreprises, il a dû rentrer au Japon en raison de la pandémie de COVID-19.

PhotoDes participants effectuent une présentation lors du concours de startups en Éthiopie. Ils partagent avec passion leurs idées sur leurs projets d’entreprise.

«Certains entrepreneurs travaillent à des modèles d'affaires qui utilisent l'IA pour détecter les maladies touchant les cultures. S'ils collaborent avec les projets de coopération technique agricole de la JICA en Éthiopie par exemple, cela pourrait permettre de créer de nouveaux modèles d'entreprise. Étant donné qu'il y a des entrepreneurs dans chaque domaine, nous espérons explorer la collaboration avec différents secteurs de la JICA.»

Les entrepreneurs africains et ceux d'autres pays en développement suscitent des attentes croissantes. «C'est stimulant de mettre les gens en relation avec d'autres gens, c'est le moteur de notre travail.» Nous continuons à soutenir la passion d'entrepreneurs soucieux d'avoir un impact.


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FUWA Naonobu
Après l'obtention de son diplôme universitaire, M. Fuwa a travaillé pour une institution financière au Japon, où il levait des fonds pour les entreprises. Il a par ailleurs créé sa propre entreprise avec un ami en développant des applications. «Ces deux expériences m'ont été utiles pour mon travail actuel de soutien aux entrepreneurs», dit-il. Depuis 2018, il travaille comme expert de la JICA en Éthiopie, dispensant des conseils en gestion aux petites et moyennes entreprises et contribuant au renforcement des capacités du personnel des agences gouvernementales, tout en soutenant les entrepreneurs. Il est né dans la préfecture de Mie.



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