l'Agence Japonaise de Coopération Internationale

  • 日本語
  • English
  • Francais
  • Espanol

RSS Feeds

Nouvelles du terrain

28 juin 2021

[Juin est le mois de l'environnement au Japon] Enrayer l'impact du changement climatique sur l'eau (deuxième partie) : Agir dans les pays en développement - les «co-bénéfices», une notion clé !


Dans la deuxième partie de notre série consacrée aux efforts entrepris par la JICA pour lutter contre le changement climatique dans le secteur des ressources hydriques, MATSUMOTO Shigeyuki, directeur du groupe des ressources en eau au sein du département de l'environnement mondial, évoque les mesures spécifiques prises par la JICA.

Photo Dessin d'architecture du réservoir de Majuro en cours de développement dans les Îles Marshall, un pays insulaire d'Océanie. Un gigantesque réservoir sera construit pour stocker les précipitations qui tombent sur la piste de l'aéroport.


Recourir à l'«atténuation» et à l'«adaptation» pour lutter contre le changement climatique

— Il y aurait deux approches pour lutter contre le changement climatique : les «mesures d'atténuation» et les «mesures d'adaptation». De quel type de mesures s'agit-il ?

Matsumoto : Les «mesures d'atténuation» visent à réduire ou à absorber les émissions de gaz à effet de serre tels que le dioxyde de carbone et le méthane. Les «mesures d'adaptation» doivent prévenir ou réduire les dommages déjà causés par le changement climatique. Dans le secteur de l'eau, la consommation d'électricité des moteurs et des pompes qui actionnent les systèmes d'eau est importante, et la réduction de cette consommation d'énergie est l'une des mesures d'atténuation. D'autre part, la construction de réservoirs pour se préparer aux sécheresses, la réparation des fuites des conduites d'eau et la préparation aux inondations appartiennent aux mesures d'adaptation.

— Parlez-nous des actions entreprises par la JICA au regard de ces deux types de mesure dans le secteur des ressources hydriques.

Matsumoto : Le projet d'amélioration du système d'approvisionnement en eau du Grand Amman en Jordanie constitue un exemple récent de mesure d'atténuation. La Jordanie est l'un des pays ayant le moins de ressources en eau au monde, et le projet consiste à remettre en état les installations vieillissantes du système d'approvisionnement en eau de Zai, construit en 1985. Le projet doit contribuer à l'approvisionnement stable en eau de la capitale, Amman, et aux mesures d'atténuation du changement climatique. Cet objectif sera atteint en empêchant les pertes d'approvisionnement en eau dues à des dysfonctionnements, en améliorant l'efficacité énergétique et en diminuant les coûts d'exploitation.


Photo Une pompe géante utilisée dans le système d'approvisionnement en eau de Zai, en Jordanie. Ces pompes seront remplacées pour améliorer l'efficacité énergétique et réduire les émissions de gaz à effet de serre.

Étant donné que le système d'approvisionnement en eau de Zai pompe l'eau sur un dénivelé d'environ 1 260 mètres, la quantité d'électricité et le coût du système constituent une charge importante. Le projet devrait permettre une baisse des émissions de gaz à effet de serre d'environ 6,97 millions de tonnes équivalent CO2 par an en réduisant la consommation d'électricité grâce au remplacement des équipements. Au Japon, un ménage moyen émet environ 2,8 tonnes de CO2 par an, ce projet devrait donc réduire les émissions de CO2 de l'équivalent d'environ 2,5 millions de ménages japonais.


Photo Le réservoir actuel à Majuro. La préparation aux sécheresses passera par la construction d'autres réservoirs comme celui-ci.

Par ailleurs, en ce qui concerne les mesures d'adaptation, les Îles Marshall sont sur le point de lancer le projet d'amélioration du réservoir d'eau de l'atoll de Majuro. Il s'agit d'aménager un réservoir d'une capacité de 57 000 m³ qui servira de ligne de vie pour se préparer aux sécheresses causées par les modifications du régime des précipitations liées au changement climatique. Si l'on considère qu'une piscine standard de 25 mètres a une capacité de 400 m³, cela représente un peu moins de 143 piscines de ce type ou l'équivalent de 19 jours d'eau pour les 28 000 personnes vivant à Majuro. Il existe déjà un réservoir de 100 000 m³, ce qui représente environ 55 jours de consommation d'eau, de sorte que lorsque le projet sera achevé, il y aura de l'eau pour près de 74 jours au total.


Vers un équilibre entre développement durable et mesures de lutte contre le changement climatique

— Quels sont les défis que vous devez relever pour promouvoir les mesures de lutte contre le changement climatique dans les pays en développement ?

Matsumoto : Il faut trouver un équilibre entre le développement durable et les mesures de lutte contre le changement climatique. Par exemple, les biocarburants d'origine végétale destinés à remplacer les combustibles fossiles suscitent de grands espoirs en tant que mesure de lutte contre le changement climatique. Cependant, une importante quantité d'eau est nécessaire pour faire pousser les plantes qui seront utilisées comme matériaux de base. En d'autres termes, nous risquons de nous retrouver dans une situation où nous devrons faire un compromis entre les mesures climatiques et les problèmes d'eau. Par ailleurs, bien que l'hydroélectricité soit une source d'énergie renouvelable, cela ne signifie pas que nous pouvons construire des barrages partout. Il faut réfléchir à la manière d'éviter ou d'atténuer les effets négatifs de la construction de barrages sur l'environnement et la société. Comme vous pouvez le constater, nous devons examiner les impacts sur l'environnement et la société à mesure que nous progressons dans la mise en œuvre des mesures pour le climat.

De nombreux pays en développement sont confrontés à des enjeux divers tels que la réduction de la pauvreté, la sécurisation de l'approvisionnement en eau et en nourriture, et l'amélioration des soins de santé et de l'éducation. Compte tenu des budgets limités dont ces pays disposent, ils ne sont pas en mesure de faire face de manière adéquate aux effets à long terme du changement climatique.


PhotoMATSUMOTO Shigeyuki, directeur du groupe des ressources en eau du département de l'environnement mondial, explique la politique de coopération de la JICA en matière de lutte contre le changement climatique dans le secteur de l'eau lors d'un séminaire international organisé par l'Institut des politiques de l'eau de l'Université nationale de Singapour.

Ainsi, lorsqu'on travaille avec ces pays, il est nécessaire d'établir une coopération apte à équilibrer efficacement la lutte contre le changement climatique et le développement durable. C'est ce que nous appelons les «co-bénéfices». En équilibrant les effets du développement durable et des mesures pro-climat dans les pays en développement, les co-bénéfices contribuent à la réalisation d'une société résiliente face au changement climatique et à la transition vers la décarbonisation. Outre les ressources hydriques, nous encouragerons la coopération en recherchant une synergie avec les mesures de lutte contre le changement climatique dans les secteurs de la protection des forêts et de l'environnement, de l'énergie, des transports, de la prévention des inondations et de la gestion des catastrophes.


Haut de page

Copyright © l'Agence Japonaise de Coopération Internationale