Le Renforcement des Capacités a donné de Bons Fruits, 8 plans d'actions bien développés !

Impressions des experts japonais durant la mission en Tunisie dans le cadre de la formation : « Cogestion des pêcheries côtières et valorisation des produits halieutiques »

A la suite des deux phases du projet de Cogestion des Pêcheries Côtières dans le Golfe de Gabès (COGEPECT), un programme de formation de 3 ans, de 2017 à 2020, est mis en œuvre au profit de tous les acteurs du secteur de la pêche en Tunisie. Au cours de la formation, les participants ont élaboré des plans d'action à mettre en œuvre en Tunisie pour la promotion de la cogestion de la pêche.

M. Sato et M. Kawai sont venus en Tunisie pour le suivi des plans d'action et orienter les participants vers les meilleures méthodes pour réaliser leurs projets. C'est à travers un échange avec les experts que nous avons pu recueillir leurs points de vue (interview faite le 25 janvier 2019) :

Les deux phases du projet COGEPECT mis en œuvre par la JICA ont été achevé avec un grand succès. Afin d'assurer la pérennité et l'impact positif du projet, la JICA a organisé un programme de formation au Japon. Avec l'assistance des experts japonais, les participants ont élaboré des plans d'action avec les étapes principales nécessaires à la gestion d'un projet. De retour en Tunisie, ils ont réalisé une partie du projet qui ne nécessite pas de dépenses. Notre mission consiste à superviser le projet, observer l'avancement des activités et leur donner des conseils techniques sur les difficultés rencontrées. Nous allons aussi organiser un séminaire le 29 janvier à Monastir pour le partage des expériences de la cogestion des pêcheries, et la présentation des plans d'actions.

Ce programme est conçu pour le renforcement des capacités de tous les acteurs de la pêche : l'administration, la profession et la recherche. Grâce à la coopération bilatérale qui a duré plus de 10 ans, les acteurs ciblés par le projet ont acquis une nouvelle approche de gestion des pêcheries. Avant la coopération japonaise, ils adoptaient une approche top-down. Maintenant, une approche participative est adoptée par toutes les personnes concernées du secteur : le pêcheur, le responsable de l'administration, le chercheur et le représentant de la société civile. Ils sont plus ouverts et flexibles. Je trouve que les tunisiens sont très avancés par rapport à d'autres pays dans la cogestion des pêcheries. Ils prennent des initiatives et ont des idées innovantes. D'ailleurs, c'était un pêcheur de Kerkennah qui a proposé la conception du modèle des récifs artificiels.

Lors de la formation au Japon, les participants tunisiens se distinguaient des autres participants et étaient appréciés par les formateurs grâce à leur vivacité, curiosité et avidité du savoir.

La motivation des participants et les progrès accomplis ont dépassé nos attentes. Bien qu'il n'ait pas de budget, les participants étaient convaincants et ont eu beaucoup de soutien de la part de leurs collègues et de leurs supérieurs. Nous observons maintenant un vrai changement d'esprit de travail. Tous les acteurs s'assoient sur la même table pour discuter et trouver des solutions.

Ce programme de 3 ans est organisé pour la pérennisation des acquis du projet COGEPECT et pour la préparation d'un nouveau projet de coopération technique dans le secteur de la pêche.

Grâce aux deux phases du projet, une collaboration est née entre la DGPA, la CRDA, l'INSTM, l'APIP, le GIPP et l'UTAP, et une coopération parmi ces acteurs principaux du secteur est bien établie. Je recommande vivement à tous ces acteurs d'approfondir encore plus cette collaboration pour consolider la cogestion des ressources halieutiques. Je recommande aussi d'élargir cette collaboration aux mareyeurs et aux usines de conditionnement et de transformation qui doivent penser à la durabilité du secteur en respectant la règlementation et en protégeant les ressources à long terme.

Maintenant, les participants à la formation ont appris à planifier et mettre en exécution un projet de cogestion des pêcheries. S'ils poursuivent leurs efforts et leur persévérance pour la mise en œuvre du projet, je suis certain que le gouvernement japonais serait prêt à les soutenir. Si le projet est convaincant, même les autres bailleurs de fonds seraient prêts à les soutenir.

Nous remercions M. Kawai et M. Sato pour toutes ces informations !