L'eau en chiffres : La fourniture d'eau salubre en tant que mesure vitale contre la COVID-19
2020.08.12
L'eau salubre est essentielle pour le lavage de mains avec du savon, l'une des mesures efficaces pour empêcher la propagation du SARS-CoV-2. C'est l'une des raisons pour lesquelles la JICA poursuit ses efforts visant à fournir de l'eau salubre dans les pays en développement. L'accès à l'eau est un droit humain fondamental et l'approvisionnement stable en eau salubre a un impact direct dans divers domaines, notamment la santé publique et les soins médicaux et de santé, mais aussi pour la résolution de problèmes liés à l'égalité des sexes, l'éducation et l'économie.
Source : Progrès en matière d'eau potable, d'assainissement et d'hygiène, 2000-2017 (2019 UNICEF / OMS). Discours liminaire du professeur TAKIZAWA Satoshi de l'École supérieure d'ingénierie de l'Université de Tokyo à l'occasion du 4e Forum exécutif pour l'amélioration de la durabilité des services des eaux urbaines en Asie
L'expression «eau salubre gérée en toute sécurité» désigne une eau potable provenant de systèmes d'approvisionnement en eau bien entretenus, de puits profonds ou de sources propres et protégées (note 1). Pour y parvenir, il est nécessaire de mettre en place un réseau permettant d'accéder à de l'eau potable au domicile en cas de besoin au moins 12 heures par jour.
Cependant, même si des systèmes d'approvisionnement en eau ont été construits dans la plupart des zones urbaines des pays en développement, trop souvent, la population n'a pas un accès suffisant à l'eau salubre. Cela peut être dû à des fuites causées par la vétusté des tuyaux ou à des raccordements illégaux sur les canalisations. En outre, dans certains pays, environ 60 % des factures d'eau ne sont pas recouvrées, ce qui entrave la croissance des entreprises de distribution.
Note 1. L'«eau salubre» (services d'approvisionnement en eau potable gérés en toute sécurité) dans le suivi des ODD mené par l'OMS et l'UNICEF exige une «amélioration des sources d'eau potable (raccordement à l'eau des ménages, puits profonds, puits peu profonds protégés, eau de source et eau de pluie) disponibles sur place en cas de besoin (plus de 12 heures par jour) sans traces d'excréments humains et de produits chimiques dangereux (arsenic et fluor)». Elle se définit selon trois critères : accessibilité, disponibilité et qualité.
La couverture de l'approvisionnement en eau au Japon est d'environ 98 %, avec un taux d'eau non comptabilisée (note 2) d'environ 10 %, et une population bénéficiant d'un accès aux services d'eau 24 heures sur 24. La JICA utilise les technologies avancées d'approvisionnement en eau mises au point jusqu'à ce jour par le Japon pour développer et étendre les installations d'eau dans les pays en développement et soutenir la gestion commerciale et l'amélioration financière des services d'approvisionnement ainsi que de leurs activités d'exploitation et de maintenance. En associant la coopération financière et technique, la JICA soutient le développement durable des systèmes d'approvisionnement en eau partout dans le monde.
Note 2. Taux d'eau non comptabilisée : Partie de l'eau entrant dans le système d'approvisionnement sans être soumise à une facturation. Les principales causes sont les fuites d'eau, les raccordements illégaux et les mauvais relevés des compteurs. Le taux d'eau non comptabilisée dans les pays en développement est de 30 à 60 % (source : ONU-Eau, GLAAS 2016/2017 données par pays (2017), Centre de recherche japonais sur l'eau, Suido Hot News 2020, numéro 697).
Des responsables sri-lankais chargés de la gestion de l'eau visitent une station d'épuration au Japon.
La JICA soutient des projets liés à l'eau dans environ 40 pays à travers le monde (2019). Grâce à ses programmes de partenariat menés entre 2014 et 2018, 2,8 millions de personnes ont eu accès à l'eau potable chaque année. En outre, grâce aux formations organisées au Japon et aux projets locaux d'approvisionnement en eau, environ 11 000 ingénieurs et administrateurs sont formés chaque année ; ils deviennent des pionniers du secteur de l'eau dans leur pays d'origine et les pays voisins.
La JICA travaille avec la ville de Kitakyushu, au Japon, sur le développement d'un système d'approvisionnement en eau à Phnom Penh, au Cambodge, depuis 1999. De 1993 à 2006, la couverture en eau de Phnom Penh est passée de 25 % à 90 %, tandis que les horaires d'approvisionnement ont été étendus de 10 à 24 heures par jour. De plus, le taux d'eau non comptabilisée est passé de 72 % à 8 %. Ces résultats, si impressionnants que l'on a parlé de «miracle de Phnom Penh», ont surpris le monde entier.
Un employé de l'Autorité d'approvisionnement en eau de Phnom Penh pose des conduites d'eau.
La coopération internationale japonaise sur les projets d'approvisionnement en eau se caractérise par une collaboration avec les services des eaux des collectivités locales - tels que le Bureau de l'eau et de l'assainissement de la ville de Kitakyushu - disposant de capacités techniques et de gestion avancées. La relation de confiance entre Phnom Penh et la ville de Kitakyushu, établie grâce aux projets d'approvisionnement en eau de la JICA, n'a eu de cesse de se renforcer. Ces dernières années, de nouvelles initiatives ont été lancées pour résoudre les problèmes de réseaux d'égouts qui ont accompagné la croissance démographique et le développement économique de la capitale cambodgienne.
L'exemple du Cambodge dans le secteur de l'approvisionnement en eau est partagé avec 12 pays d'Asie par le biais du Forum exécutif pour le renforcement de la durabilité des services des eaux en Asie. Parfois, ce sont les fonctionnaires des services des eaux d'autres pays qui se rendent par eux-mêmes à Phnom Penh. Les ressources humaines de l'Autorité d'approvisionnement en eau de Phnom Penh (PPWSA pour Phnom Penh Water Supply Authority), formées grâce à la coopération de la JICA, jouent un rôle actif en tant que conférenciers et montrent à des pays tiers l'impact décisif de leur contribution et de leur expertise.
La coopération dans les secteurs de l'approvisionnement en eau et des ressources hydriques doit se poursuivre à moyen et long terme en réponse aux besoins des pays bénéficiaires. Nous devons prendre en compte la population, l'économie et les conditions naturelles telles que le climat et la géographie, mais aussi le contexte culturel, notamment le rapport des populations à l'eau.
La JICA a su mobiliser les connaissances, les expériences et les technologies des secteurs de l'approvisionnement en eau et des ressources hydriques accumulées par le Japon au fil des ans, tout en renforçant sa coopération avec les services des eaux, les entreprises privées, les universités et les instituts de recherche qui possèdent une riche expertise dans ces domaines. À l'avenir, nous souhaitons favoriser le développement partout dans le monde de «services des eaux émergents» capables d'obtenir de manière autonome un accès au financement pour étendre et améliorer leurs activités.
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