l'Agence Japonaise de Coopération Internationale

  • 日本語
  • English
  • Francais
  • Espanol

RSS Feeds

Transcription de discours

23 mai 2016

Évènement en marge du Sommet mondial sur l'action humanitaire : « Renforcement du lien entre humanitaire et développement : Approches collaboratives en vue de trouver des solutions pour les personnes déplacées de force »

Centre des congrès Lütfi Kirdar, Istanbul, Turquie.

Merci beaucoup de m'inviter à prendre la parole lors de cet événement.

Tout d'abord, j'aimerais exprimer ma gratitude au gouvernement et au peuple de Turquie pour leur générosité et leur travail exceptionnel lors de l'organisation de ce sommet. Alors que le monde continue de faire face à des crises humanitaires longues et complexes, notre discussion sur les déplacements forcés ici aujourd'hui est plus que jamais pertinente.

Le préambule du Programme 2030 de l'ONU pour le développement durable, établi l'année dernière, contient un engagement selon lequel « personne ne sera laissé de côté ». La JICA salue cette promesse et a l'intention de la soutenir activement. Le gouvernement japonais et la JICA ont toujours souligné l'importance de la sécurité humaine visant à préserver les peuples de la peur et du besoin. C'est pourquoi nous nous engageons en faveur des réfugiés et des personnes déplacées internes (PDI).

En tant qu'organisme d'aide au développement, la JICA dispose d'avantages comparatifs dans trois domaines pour faire face aux déplacements forcés et à leurs effets. Tout d'abord, nous offrons une aide pour renforcer la résilience dans les pays hôtes. En réponse à la crise syrienne, nous avons apporté un soutien aux communautés hôtes en Jordanie et en Turquie pour aider les personnes déplacées de force. La JICA a également une expérience dans ce domaine en Afrique et en Asie, à travers notre assistance aux réfugiés somaliens au Kenya et aux PDI au Sri Lanka.

Deuxièmement, dans les pays d'accueil qui accordent aux réfugiés la liberté de circuler et de travailler, la JICA contribue à renforcer l'autonomisation des réfugiés et des PDI en les aidant à devenir économiquement indépendants. La JICA déploie actuellement une aide pour l'autonomisation des réfugiés en Zambie, en Ouganda et dans d'autres pays où ils peuvent légalement travailler. Nous assurons également une coopération similaire au profit des PDI en Colombie.

Troisièmement, nous apportons une aide à la construction de la nation afin de poser les bases d'une paix durable et de prévenir la résurgence des conflits qui génèrent des réfugiés et des PDI. Il s'agit en effet de l'un des objectifs initiaux de l'aide au développement. Dans le même ordre d'idées, la JICA propose également une aide à la réintégration des rapatriés et des PDI de retour chez elles. L'aide au développement peut donner de l'espoir en un avenir meilleur en distribuant les dividendes de la paix dès les premiers stades du processus de consolidation de la paix. Nos programmes à Mindanao, aux Philippines, et au Soudan du Sud contribuent à la construction de pays et de communautés stables qui ne contraignent personne à se déplacer.

Compte tenu de la gravité de la situation dans de nombreux pays aujourd'hui, la JICA a appliqué avec flexibilité ses instruments d'aide existants et a été amenée à gérer de nouvelles situations qui dépassent son mandat initial. Cependant, nous sommes toujours confrontés à de nombreux défis. Afin de jouer un rôle plus actif dans la lutte contre le déplacement forcé, j'aimerais avancer trois propositions sur lesquelles j'espère échanger avec les pays partenaires et les agences concernées :

Tout d'abord, la communauté internationale doit être plus respectueuse des acteurs locaux. L'appropriation par les pays et communautés hôtes est essentielle pour assurer la durabilité des mesures de lutte contre les crises. Si les pays hôtes considèrent le déplacement forcé comme un problème national et l'intègrent dans leurs propres plans de développement, la collaboration avec les agences de développement a de meilleures chances de réussite.

Deuxièmement, nous avons besoin d'initiatives qui ne traitent pas les personnes déplacées comme des victimes qui attendent simplement de l'aide. Les pays hôtes ne doivent pas uniquement accueillir les personnes déplacées. Ces dernières peuvent être des membres productifs de leur communauté d'accueil et des bénéficiaires de l'aide au développement si elles ont la liberté de circuler, de chercher un emploi, de recevoir une éducation. Ce faisant, le déplacement forcé ne devient pas un fardeau social et économique, mais représente un potentiel économique pour le pays hôte.

Troisièmement, nous devons faire preuve de prudence quant à la création de situations de dépendance à l'égard de l'aide, en particulier dans le contexte de crises humanitaires prolongées. Tout en reconnaissant pleinement l'importance de la neutralité de l'aide humanitaire, nous devons admettre que le fait de contourner les systèmes locaux de prestation de services pendant de longues périodes risque de dégrader l'autonomie des acteurs locaux. Pour rendre la coopération au développement humanitaire plus efficace et créer les fondations de la paix, nous devons veiller à ce que les capacités institutionnelles locales soient renforcées et fiables le plus tôt possible.

Les agences de développement envisagent déjà d'intégrer la prise en compte du déplacement forcé dans leurs missions. À la JICA, nous étudions les défis auxquels sont confrontés les organismes bilatéraux d'aide au développement en renforçant davantage le lien entre humanitaire et développement afin de résoudre plus efficacement les crises humanitaires. Nous estimons qu'iI est nécessaire de comprendre que les opérations de secours, le rétablissement et la prévention sont autant d'étapes non linéaires et qui ne suivent pas une séquence claire au sein du processus de réponse aux crises. Au contraire, ces étapes se chevauchent. De plus, les zones et les personnes touchées par les crises doivent être placées au centre des efforts d'assistance. Les partenaires internationaux et locaux doivent reconnaître leurs avantages comparatifs mutuels et aborder les situations avec flexibilité. Nous allons distribuer une brochure résumant ces recommandations et d'autres lors du Sommet.

La JICA continuera d'aider les régions touchées par les conflits aux côtés des pays partenaires et d'autres organismes, et nous espérons contribuer au dialogue sur l'élaboration de méthodes d'aide qui ne laissent personne de côté.

Haut de page

Copyright © l'Agence Japonaise de Coopération Internationale