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Transcription de discours

26 août 2016

Allocution d'ouverture de l'événement « Consolidation de la paix par la promotion de l'égalité des sexes et l'autonomisation des femmes – Défis et opportunités en Afrique », organisé en marge de la TICAD VI

Hilton Nairobi, Kenya

Je voudrais tout d'abord remercier nos chers orateurs de marque, nos intervenants, et tous les participants venus d'Afrique et des autres régions du monde, et représentés ici aujourd'hui. En tant que président de la JICA, je suis ravi d'organiser cet événement parallèle en collaboration avec le CICR et le ministère britannique des Affaires étrangères et du Commonwealth.

Bien que la TICAD VI débute officiellement demain, la JICA organise ou soutient en ce moment même 26 événements parallèles. Chacun d'eux est consacré à des questions d'actualité d'une grande importance. Cela dit, l'événement d'aujourd'hui me réjouit d'autant plus qu'il porte sur un enjeu crucial qui, à mon avis, résonnera en chacun de nous. Il s'intitule « Consolidation de la paix par la promotion de l'égalité des sexes et l'autonomisation des femmes. »

La violence et les conflits armés détruisent de nombreuses vies et causent d'infinies souffrances aux hommes et aux femmes. Or, comme chacun sait, ce sont souvent les femmes qui souffrent le plus. Malheureusement, un grand nombre de femmes et de filles subissent des violences sexuelles et sexistes pendant et après les conflits. Des rapports font état d'agressions ciblées contre les femmes et les filles, perpétrées par des groupes extrémistes dans certains pays d'Afrique.

Dans le même temps, les femmes jouent un rôle crucial dans les efforts de consolidation de la paix, la résolution des conflits, la prévention, et dans les processus de relèvement et de reconstruction à l'issue des conflits. Vous vous rappelez certainement, comme moi, que la présidente du Libéria, Ellen Johnson Sirleaf, et Mme Leymah Gbowee, qui dirigeait l'organisation « Women of Liberia Mass Action for Peace », ont été co-lauréates du prix Nobel de la paix en 2011. Elles ont été récompensées pour leur rôle mobilisateur en faveur de la fin de la guerre civile au Libéria.

Mais ces mouvements ne sont pas portés uniquement par des figures de proue. Le plus souvent, ce sont les mères, les sœurs, les filles, les épouses… des femmes ordinaires qui ont le plus de poids. Au quotidien, ces femmes réfléchissent à la manière de résoudre les différends, et préviennent ainsi les conflits à l'échelle de la communauté. Par exemple, les Somaliennes ont formé des réseaux au niveau local ; elles prônent le dialogue et mènent des discussions en faveur de la paix avec les dirigeants communautaires et les groupes d'insurgés.

L'autonomisation et la participation des femmes jouent un rôle crucial pour la reconstruction des sociétés sortant d'un conflit. Pendant les conflits et au lendemain de ceux-ci, les femmes continuent à élever leurs enfants et à prendre soin de ceux qui souffrent de séquelles physiques et psychiques. De plus, elles renforcent leur communauté dans des domaines où les hommes ne pourraient le faire. Prenons l'exemple, en situation de post conflit, du travail accompli par des policières afghanes qui s'attachent à protéger et à conseiller des femmes ayant subi des violences sexuelles. Par ailleurs, ces policières apportent aux enquêtes sur ce type de crimes une contribution que leurs collègues masculins ne sont pas à même de fournir. Elles réduisent le nombre de victimes féminines à venir, tout en améliorant la sécurité de la communauté toute entière.

Il faut reconnaître le pouvoir que détiennent ces femmes sur le terrain.

Avec l'adoption de la résolution 1325 du Conseil de sécurité de l'ONU sur les femmes, la paix et la sécurité, je suis heureux de constater que le rôle des femmes dans les efforts de consolidation de la paix est mieux reconnu. Cette résolution historique affirme le rôle crucial joué par les femmes dans la prévention et la résolution des conflits armés. Par ailleurs, elle appelle chaque pays à définir et à mettre en œuvre son propre plan d'action national (PAN). À ce jour, 63 pays – dont le Japon – ont obéi à cette demande. En collaboration avec la société civile, le gouvernement japonais a élaboré son PAN en 2015, et le premier ministre Abe a annoncé à l'Assemblée générale des Nations unies qu'il veillerait à la mise en œuvre efficace du PAN japonais.

Évidemment, avant l'élaboration de ce plan, la JICA œuvrait depuis longtemps à renforcer la coopération internationale pour promouvoir l'égalité entre les sexes et l'autonomisation des femmes. Nous nous sommes efforcés d'incorporer ces efforts à la base de tous les projets que nous menons dans les pays en développement. Par exemple, la JICA soutient le renforcement des capacités des policières en Afghanistan et en République démocratique du Congo, en collaboration avec les agences onusiennes, à l'appui des efforts de consolidation de la paix dans ces pays.

Si ces efforts constituent un début prometteur, nous savons tous qu'il y a encore beaucoup à faire. Nous pourrions commencer par veiller à ce que les plans d'action nationaux exigés par la résolution de l'ONU se concrétisent rapidement. Les pays qui n'ont pas encore défini le leur doivent le faire au plus vite, ceux dont le plan est prêt doivent le mettre en œuvre.

Pour progresser plus rapidement vers ces objectifs, nous souhaitons discuter aujourd'hui de la manière dont l'autonomisation des femmes et des filles peut contribuer à prévenir les conflits et à consolider la paix, et de ce que nous pouvons faire pour promouvoir l'égalité des sexes et l'autonomisation des femmes et des filles dans le contexte africain.

Pour aborder ces questions, nous avons invité aujourd'hui deux conférenciers de marque du DFID et du CIC, l'un et l'autre forts d'une vaste expérience. J'ai également l'honneur d'avoir ici deux éminents contributeurs de l'UA, d'Ouganda et de République démocratique du Congo ; ils partageront leurs expériences et leurs connaissances sur la création de possibilités pour les femmes dans une situation de conflit armé. J'espère que nous pourrons mener un dialogue constructif avec eux.

Mon objectif lors de la TICAD VI est d'approfondir et de développer les relations entre l'Afrique et le Japon. Dans cette perspective, je souhaite profiter de l'expérience de nos orateurs de marque, de nos intervenants et des femmes africaines –qui m'inspirent les uns et les autres le plus grand respect.

Pour conclure mon allocution d'ouverture, je souhaite répéter que l'implication des femmes dans les efforts de consolidation de la paix peut faire advenir des sociétés plus inclusives et résilientes face aux conflits en Afrique. Œuvrons désormais ensemble à la réalisation de cet objectif. Merci.

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