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News Du Projet

2010-10-18

Lettre d'amour des forêts de la Comoé Vol. 9 (Octobre 2010)

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Arrêtons-nous de faire la sensibilisation!
MIZUSHINA Shu, Conseiller Technique Principal/Gestion Forestière

Dans le monde de coopération internationale, le terme "sensibilisation" est bien employé quel que soit le domaine. Mais que signifie-t-elle, en réalité, "la sensibilisation"?

Moi-même, j'entends par "la sensibilisation" que « l'assistant extérieur donne une stimulation externe aux parties intéressées, (les villageois, par exemple), à travers le dialogue de manière que ces derniers identifient les points problématiques de leur vie quotidienne, réfléchissent comment améliorer leur cadre de vie et passent à l'action.» Pour ce faire, l'assistant extérieur (non pas seulement le donateur mais aussi le personnel de l'organisme administratif) a pour rôle non d'orienter les habitants locaux, mais de les stimuler de l'extérieur pour que les habitants locaux en prennent conscience, pour peu qu'elle soit. Si je l'ose dire, la seule chose que l'assistant extérieur peut faire, c'est de donner une telle stimulation. Ni moins ni plus.

La stimulation excessive transforme "la sensibilisation" en "orientation" ou en "imposition", ce qui ne permet pas le changement de prise de conscience des parties intéressées. Au contraire, si la stimulation est insuffisante, les parties intéressées y réagissent difficilement pour commencer à réfléchir par elles-mêmes ou pour changer la prise de conscience. Par ailleurs, il y a des cas où les gens paraissent, au premier abord, n'avoir pas besoin de la stimulation extérieure ou ne la veulent pas, mais ils ont le désir latent de changer. Pour ces cas, l'approche considérée au début comme "imposante" peut être une occasion de dévoiler le désir latent. Dans la mesure où la sensibilisation est employée en sens de "la stimulation donnée par la personne extérieure", je n'ai aucune intention de dire : « Arrêtons-nous de faire la sensibilisation ». Mais en revoyant ce que j'ai vu et écouté jusqu'à maintenant dans différents pays, je ne peux pas m'empêcher de penser que "la sensibilisation" est bien souvent confondue avec "l'orientation" ou qu'elle est faite simplement par "l'explication des connaissances". De ce fait, j'ai commencé à dire d'arrêter une telle "sensibilisation".

Lorsque la sensibilisation est transformée en orientation, la partie orientante affiche l'autosatisfaction en disant que « c'est bien, j'ai bien fait. » La partie orientée dépendra de l'extérieur en pensant que «s'il y a des problèmes, la personne extérieure nous montrera comment réagir.» Si un tel cas se produit, on tombera dans un cercle vicieux et il ne sera pas facile d'y apporter, plus tard, le remède. Par ailleurs lorsque la sensibilisation se fait seulement par l'explication, la partie expliquante pense que « on devra comprendre avec une telle explication suffisante » et la partie expliquée a tendance à penser que «j'ai bien compris, vous allez faire ce que vous voulez, mais je n'ai rien à avoir avec cela. »

Pour notre projet aussi, le personnel de l'autorité forestière, les effectifs du projet et moi-même avions tendance forte à faire "l'orientation". Je pense qu'il y a là une différence entre "la facilitation" et "l'animation" que j'avais déjà écrit. C'est pour cela que j'ai dit, dès le lancement du projet et avec l'autodiscipline, aux experts japonais et assistants-facilitateurs « ne faites pas l'explication ni la sensibilisation. »

Cette demande brutale les avait bien embarbouillés. Je les comprends bien, car la sensibilisation était jusqu'alors pour eux de « faire l'explication et l'orientation à leur interlocuteur. » Et lorsqu'on leur demande « ne faites pas l'explication ni la sensibilisation. » C'est bien normal qu'ils sont embarbouillés. A ce moment, je ne leur en ai pas expliqué la raison ni comment faire en leur demandant, comme devoir, « de réfléchir par euxmêmes. » Je leur ai donné un seul conseil de «poser des questions appropriées en fonction de l'interlocuteur et des circonstances. » J'ai par la suite observé leur comportement. Il faut avouer qu'ils n'ont pas pu échapper complètement à avoir tendance d'expliquer ou d'orienter. Mais ils essaient de plus en plus de dégager l'avis ou les idées de l'interlocuteur même dans les activités de niveau villageois. De fait que certains GGFs ont commencé à réfléchir et à agir par eux-mêmes, j'ose dire que notre attitude décrite ci-dessus a commencé à être comprise au niveau du GGF.

Pourquoi nous attachons-nous si bien aux détails de notre attitude, parce que nous avons pensé, dès le début du projet, que cette attitude constitue un point clé ayant une influence notable sur la poursuite des activités du GGF après la fin du projet. Cette idée demeure inchangée. Mais il est certain que cette attitude est en réalité bien difficile de s'appliquer et que l'évaluation judicieuse des conséquences de cette attitude est difficile davantage.

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