Japan International Cooperation Agency
Share
  • 日本語
  • English
  • Français
  • Espanol
  • Home
  • About JICA
  • News & Features
  • Countries & Regions
  • Our Work
  • Publications
  • Investor Relations

News Du Projet

2011-12-09

Lettre d'amour des forêts de la Comoé Vol. 12

Photo

Exhortation à « Désapprendre »
MIZUSHINA Shu,
Conseiller Technique Principal / Gestion Forestière

«A cquérir un ensemble de connaissances par un travail intellectuel ou par l’expérience» s’exprime en français par le mot «apprendre». Et alors que signifie «désapprendre» ? D’après le «Grand Dictionnaire Français-Japonais Shogakukan Robert» édité par Shogakukan S.A., ce mot signifie «oublier ce que l’on a appris». Quel est le mot correspondant en anglais, est-ce «unlearn» ?

Et tout cas, on entend peu ce mot, car «le renforcement des capacités», à savoir «l'exhortation à apprendre» est le concept phare non seulement dans le monde de la coopération internationale mais aussi dans tous les autres domaines. Dans ce contexte, pourquoi exhorte-on à «oublier ce que l'on a appris» ? Alors même qu'on voudrait y trouver une raison profonde, en réalité, il n'y en a pas. Nous nous ennuyons seulement avec des théories excessives «sorties des grosses têtes» qui indiquent un recours excessif aux connaissances acquises en classe.

Dans le cadre du PROGEPAF, de nombreuses formations ont été organisées. Ceci peut laisser à penser que même ce projet forme beaucoup de gens qui auront «une grosse tête». Mais la formation menée par nos soins a pour essence non pas d'acquérir seulement des connaissances, mais de mettre en valeur les connaissances et les techniques assimilées avec pour principe «la mise immédiate en pratique». C'est la raison pour laquelle le volume du matériel nécessaire introduit pour les activités a été soigneusement déterminé de manière à ne pas favoriser une dépendance excessive à ce matériel. On ne dit pas que la compréhension est impossible sans acquérir toutes les expériences, mais on pense fortement qu'il est plus facile de saisir une chose en la pratiquant réellement soi-même. Autrement dit, ceci consiste à utiliser les connaissances pour les assimiler et les faire sienne.

Je pense ces derniers temps que ceci peut aussi s'appliquer aux personnes qui s'occupent de la coopération. De nos jours où l'étude sur le développement international et les autres méthodologies sont en vogue, nous ne disons pas qu'il ne faut pas vous en préoccuper, mais nous insistons sur le fait que, tout en y prêtant attention, il faudra analyser, avec un esprit critique, les sujets théoriques traités, en vous basant sur votre propre expérience (même si elle est peu profonde) et assimiler ces sujets à fond. Il ne faudra absolument pas agir en disant que «c'est correct ou ce n'est pas correct, uniquement parce que c'est ce qu'indique la méthodologie». Ceci n'est rien d'autre que de «l'arrêt de réflexion». Même si «une méthodologie reconnue pose une affirmation», nous vous demandons de mettre plus d'importance sur votre propre ressenti, si ce ressenti aiguisé par les expériences vous indique un désaccord. Il arrive que sa propre intuition puisse engendrer un jugement erroné. Mais n'est-ce pas, aussi et justement, l'occasion la plus opportune pour améliorer ses capacités? Pour approfondir notre réflexion, il nous suffit de nous demander pourquoi notre jugement par intuition est faux. Ce procédé répété par tâtonnement devrait nous permettre d'approfondir nos facultés intellectuelle et cognitive. Pour mon cas, la faculté intellectuelle m'empêche certaines fois d'aiguiser mon ressenti. A ce moment-là, j'essaie intentionnellement «d'oublier ce que j'ai appris». J'essaie, sans préjugé, de reconnaître un fait au détriment des connaissances et d'écouter ce que dit ma faculté cognitive. Mais je fais attention à ne pas dépendre excessivement de la faculté intellectuelle par rapport à une autre faculté (à savoir la faculté cognitive) ou vice versa en me rappelant que se fixer sur une faculté en particulier risque de la rendre trop «arbitraire». C'est une question d'équilibre. Il est nécessaire d'acquérir, constamment, de nouvelles connaissances et dès fois de les «oublier» par intuition, (c'est-à-dire développer la capacité de sélection).

Les différentes personnes impliquées dans le PROGEPAF ont, pour le mener bien, procédé par tâtonnement. Pour certaines, tout va bien mais ce n'est pas le cas pour d'autres. Il reste à peine un an pour conclure ce projet. En espérant que cette démarche par tâtonnement effectuée depuis 5 ans avec les habitants locaux portent ses fruits, poursuivons notre démarche dès demain !

MIZUSHINA Shu
Appartient à la JAFTA. A participé au projet des forêts JICA en Tunisie, au Maroc, au Sénégal, au Bénin, en Indonésie et au Guatemala. Il a aussi un autre profil ; traducteur du livre «Tippi, language sauvage» dont la TV japonaise a beaucoup parlé.

Lire la suite.(PDF/1.11MB)

PAGE TOP

Copyright © Japan International Cooperation Agency