Événement

Le mercredi 30 novembre 2022, à l'initiative de la Direction des Ressources Humaines (DRH) du Ministère de l'Education Nationale, de l'Alphabétisation et de la Promotion des Langues Nationales (MENAPLN) et de l'Agence Japonaise de Coopération Internationale (JICA), les sieurs Fernand KOUNIKORGO et Ernest TIENDREBEOGO ont rendu compte de leur séjour d'études au Japon. En effet, ces deux agents du MENAPLN bénéficiaires de bourses de la JICA ont pu achever chacun un diplôme de Master à l'université de Naruto (Naruto University of Education) dans le cadre du programme « Improvement of Children's learning ». De retour au pays depuis le mois de septembre 2022, ils ont mis à profit la séance de restitution pour présenter devant les personnes invitées les résultats de leurs recherches en mettant le focus sur les contributions possibles qu'ils peuvent apporter au ministère en vue d'améliorer la qualité de l'éducation ; les participants à cette restitution ont également saisi l'occasion pour réfléchir et identifier des pistes de réinvestissement possibles de ces résultats afin d'en faire bénéficier le plus grand nombre.

M KOUNIKORGO, inspecteur de l'éducation primaire et non formelle (IEPNF), ex-CCEB de Tankougounadié dans la région du sahel, a bâti sa recherche autour du thème « Perceptions et pratiques de l'évaluation des apprentissages à l'école primaire au Burkina Faso : quelles stratégies pour améliorer les acquis scolaires ». En partant d'une revue documentaire et en déroulant son protocole de recherche (des questionnaires et entretiens avec des enseignants et encadreurs et l'examen de travaux d'élèves), il arrive à conclure que/qu' :

• l'évaluation formative est mal comprise par les enseignants et sa fonction sommative reste privilégiée ;
• les enseignants confondent l'évaluation et la notation du travail des élèves ;
• il n'existe pas de preuve que les erreurs sont analysées et utilisées pour adapter les prochaines leçons ;
• la préparation des leçons demeurent insuffisantes;
• les évaluations sont peu fréquentes et les rétroactions insuffisantes avec un questionnement oral limité lors des séances.

M KOUNIKORGO recommande donc de modifier les pratiques en classe pour intégrer l'enseignement et l'évaluation et inciter les élèves à participer activement et d'offrir des possibilités de développement professionnel axées sur l'utilisation par les enseignants de stratégies d'évaluation formative. Il recommande aussi que les directeurs d'école et les superviseurs pédagogiques soient plus attentifs à la mise en œuvre de l'évaluation continue en apportant un soutien pédagogique aux enseignants

Quand à M TIENDREBEOGO, professeur certifié de mathématiques et physiques chimie au lycée de Ouansoa dans la commune de Tanghin Dassouri, il s'est penché sur le thème « Effets de l'approche structurée japonaise de résolution de problèmes dans l'enseignement et l'apprentissage des mathématiques dans l'enseignement post-primaire au Burkina Faso: focus sur les attitudes des élèves à l'égard des mathématiques et de la performance ». En étudiant les performances d'un groupe témoin et celles d'un groupe expérimental ayant bénéficié de cours sur l'approche structurée japonaise de résolution de problèmes (SPS), M TIENDREBEOGO arrive aux conclusions suivantes :

• l'approche japonaise a des effets positifs sur l'attitude des élèves à l'égard des mathématiques et de leurs réalisations grâce à un matériel pédagogique adapté ;
• il existe une corrélation modérée entre l'attitude des élèves à l'égard des mathématiques et leur performance en mathématiques,
• avec des formations appropriées pour les enseignants de mathématiques, l'approche SPS est importante et nécessaire à appliquer dans l'enseignement post-primaire au Burkina Faso pour améliorer la situation actuelle de faibles performances des élèves en mathématiques.

M TIENDREBEOGO recommande alors de/d':

• développer des modules de formation prenant en charge l'approche Japonaise de résolution de problèmes ou ASEI-PDSI ;
• former les enseignants à appliquer l'approche SPS dans l'enseignement et l'apprentissage des mathématiques ;
• réviser le format actuel de la fiche pédagogique du post-primaire en prenant en compte des instructions selon les principes de base de l'approche structurée de résolution de problèmes ou ASEI-PDSI ;
• assurer la formation continue des enseignants sur le terrain par le biais de conférences pédagogiques ou de groupes d'animation pédagogique exclusivement dédiés aux mathématiques ou à l'étude des leçons.

Les deux communicateurs soulignent néanmoins les contraintes liées à la COVID19 et la faible taille de leurs échantillons comme limites de leurs recherches respectives.

Au-delà de l'obtention du diplôme de master, M KOUNIKORGO et M TIENDREBEOGO ont profité de leur séjour pour faire des stages en entreprise et se former sur d'autres thématiques ainsi qu'à la maitrise de certains logiciels pour l'éducation. Ils espèrent mettre les connaissances et compétences acquises au service du système éducatif burkinabè. Les participants à la séance de restitution ont souhaité que les mémoires des deux impétrants soient accessibles pour permettre leur exploitation par les agents du ministère. Serges KYELEM, point focal du programme GPE KIX Afrique 21 a remercié les étudiants pour leurs efforts de partages et les a invités à poursuivre les efforts de diffusion des résultats de leurs recherches auprès des universités. En rappel, le programme partage d'innovations et de connaissances (KIX) est une initiative du Partenariat Mondial pour l'Education (GPE) mise en œuvre par le Centre de recherches pour le développement international (CRDI).

M Ibrahima SANON, Secrétaire Général du MENAPLN présent à la cérémonie, a félicité les organisateurs pour cette démarche de redevabilité qui permet aux étudiants de rendre compte des résultats de leurs études afin de trouver les voies et moyens pour les capitaliser. Quant à M Masanosuke SAKAKI, adjoint au Représentant Résident de la JICA Burkina Faso, il a formulé le souhait que le ministère exploite de façon efficace et efficiente les connaissances et compétences acquises par les étudiants de cette première promotion afin de convaincre de la pertinence du programme pour assurer sa continuité et contribuer ainsi à l'accès à une éducation de qualité pour tous les enfants burkinabè.

Kaliguetta OUIBGA
Chargé de Programme Education/Santé